Completel a bien failli ne pas voir la fin de l’année 2002. Cet opérateur pour entreprises, spécialiste des boucles métropolitaines en fibre optique ?” neuf en France ?” était étranglé par deux emprunts obligataires d’un montant de 226 millions d’euros et par une trésorerie en voie d’assèchement (voir infographie). L’opérateur se dit désormais sauvé. Cela va rassurer les quelque mille deux cents clients qu’il compte dans l’Hexagone, dont plusieurs grands comptes et collectivités locales.Après avoir étudié des rapprochements avec d’autres sociétés (le nom de LDCom a beaucoup circulé), c’est du côté de ses actionnaires et créanciers qu’est venue la lumière. Non sans avoir dû batailler pour convaincre. Les emprunts obligataires seront convertis dans leur intégralité en 42,6 % des actions du capital. Ce qui efface la dette. “L’impact est énorme. Nous allons pouvoir consacrer de l’argent au développement, et non plus au remboursement et aux intérêts de la dette”, explique Jérôme de Vitry, ex-responsable France et nouveau président-directeur général. Certains des créanciers ont également apporté 8 millions d’euros, contre 11,4 % de la société. Deux des actionnaires actuels de Completel (Meritage et Degeorge) ont, eux aussi, mis sur la table 30 millions d’euros, contre une montée à 42,6 % du capital. Les autres ?” dont le fonds Madison Dearborn, ancien actionnaire majoritaire, et le management ?” se partageront le reliquat de 3,4 %.
Retrait de l’Allemagne et de l’Angleterre
Grâce à cette recapitalisation, Completel se pense définitivement à l’abri. Les 38 millions d’euros couvriront les activités jusqu’à l’équilibre espéré, en début 2003. “En France, huit de nos neuf boucles gagnent déjà de l’argent”, explique Jérôme de Vitry. L’Hexagone sera désormais l’unique marché de l’opérateur ?” il représentait déjà 80 % du chiffre d’affaires. En effet, les activités anglaises, marginales, et surtout allemandes, déficitaires, ont été revendues. “Cela nous fera économiser 20 millions d’euros dans les dix-huit mois à venir”. Completel explique même ses difficultés financières par la situation outre-Rhin. “En France, nous avons respecté le business plan. Le marché allemand, par contre, est sinistré. Nos deux plus gros clients, Firstmark et KPNQwest, y ont cessé leurs activités, de même que de gros ISP. Il est aussi très concurrentiel : chaque grande ville a son propre opérateur de boucle métropolitaine. Peut-être qu’investir là-bas était risqué.”
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