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Comparer, c’est pas gagné !

Nombreux sont les sites permettant de chercher un article au prix le plus bas. Mais l’ordre de classement ne suit pas toujours la logique du moins cher au plus cher…

  • Comparer, c’est pas gagné !

Avec l’arrivée des premiers comparateurs de prix sur Internet, il y a environ dix ans, les consommateurs ont très vite compris les économies qu’ils pouvaient réaliser. Pensez donc, un clic ou deux suffisent à comparer le prix d’un même produit chez de nombreux sites marchands. Mais cette information, accessible gratuitement, suscite parfois des controverses. Au mois de mars 2007, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a ainsi relevé quelques entorses au code de la consommation et du commerce. Sur douze comparateurs, onze ont fait l’objet de lettres de rappel à la réglementation. La DGCCRF a reproché à cinq d’entre eux de présenter comme exhaustif leur panel des sites référencés. Et parfois même de privilégier leurs partenaires commerciaux.

Des résultats souvent approximatifs

Pour les comparateurs de prix, la difficulté réside dans la nécessité de récolter des revenus tout en répondant gratuitement aux recherches des internautes (voir encadré). Chaque site dispose de son propre algorithme permettant d’effectuer les recherches dans sa base de données. Tous essaient en premier lieu de répondre aux requêtes des internautes, pour ne pas proposer une sélection de chaussettes quand la recherche porte sur des lecteurs MP3. Reste que les résultats approximatifs sont fréquents. De plus, le comparateur peut parfois afficher en premier le site marchand qui l’a le plus rémunéré, même s’il ne propose pas le meilleur prix. Le fait n’est pas généralisé mais il existe.Cela dépend aussi de la manière dont le comparateur référence les sites marchands. La plupart nouent un partenariat avec chaque boutique en ligne de sorte que celle-ci puisse mettre à leur disposition son fichier de produits avec les prix en cours. Seule une poignée d’entre eux tient compte dans son classement des produits de la rémunération reversée par le site marchand. Par exemple, le moteur de recherche de Kelkoo classe par défaut les résultats en mélangeant trois critères distincts. Le premier tient compte de l’adéquation entre le produit recherché et le résultat. Le deuxième concerne le taux de clics : plus les internautes ont cliqué sur l’offre, mieux elle est placée dans les résultats. Le troisième concerne le coût par clic, reversé par le site marchand à Kelkoo. Pour comparer un produit du moins cher au plus cher, l’utilisateur doit penser à cocher la fonction tri par prix !

Une charte pour s’entendre

D’autres comparateurs comme Twenga ou Transparence des prix ne signent aucun accord préalable avec les sites marchands et utilisent un moteur de recherche qui, à la manière de Google, indexe un grand nombre de produits. Ce mode de fonctionnement exclut d’emblée la possibilité de favoriser un site marchand. Du moins s’il s’agit de produits high-tech ou électroménagers ! Car, qu’on se le dise, toutes les catégories de produits proposées par les comparateurs de prix généralistes ne sont pas soumises à une comparaison de prix. Ainsi est-ce le cas des articles de mode qui font juste l’objet d’un classement par popularité ; les premiers du classement correspondent à ceux qui sont le plus recherchés par les internautes. Selon les comparateurs de prix, un tee-shirt estampillé La Redoute n’est pas comparable avec un modèle d’une autre marque, ne serait-ce que parce qu’il n’existe pas de référence unique pour désigner l’article en question.Ces différences en disent long sur la difficulté des comparateurs à harmoniser leurs pratiques. Ce n’est pourtant pas faute d’essayer. En juin 2008, six sites comparateurs (Easyvoyage, Kelkoo, Leguide.com, PriceRun-ner.fr, Shopping.com et Voya-germoinscher.com) ont élaboré avec la Fevad (Fédération du e-commerce et de la vente à distance) une charte et, un an plus tard (juin 2009), un label a été créé. Objectif : garantir auprès des internautes une meilleure transparence des informations communiquées par les comparateurs. Mais il y a un hic. Tout d’abord, cette charte stipule que les comparaisons proviennent de données recueillies auprès de sites marchands. Or, comme on vient de le voir, tous ne signent pas d’accord avec les boutiques en ligne et sont de facto exclus de la charte.Par ailleurs, le texte incite les comparateurs de prix à afficher les prix en incluant les frais de port et les écotaxes. Mais pour certains comparateurs (i-Comparateur, Touslesprix…), le fait d’inclure les frais de port peut induire l’internaute en erreur sur le coût réel d’un produit. Ne serait-ce que parce que le site marchand indique parfois le coût minimal des frais de port, mais aussi parce que les frais de port pour des articles électroménagers – tels qu’une machine à laver – varient considérablement en fonction de la destination choisie.

Les internautes postent leur avis

Cela étant, il ne s’agit pas pour autant de sous-estimer la capacité de tout internaute à faire preuve de vigilance, d’attention… et même à donner son avis sur les sites marchands. D’ailleurs, nombre de comparateurs attribuent des notes à des sites marchands ou à des produits en fonction des remarques de leurs membres. Hélas, cet indice doit, lui aussi, être considéré avec prudence. Il n’est pas rare en effet que ces avis émanent de marchands désireux d’encenser leur propre site ou a contrario de dénigrer leurs concurrents. Certains comparateurs ont mis en place des garde-fous en exigeant, par exemple, que chaque internaute précise un numéro de commande avant de poster un avis. De même, certains sites tentent d’aider les internautes à débusquer les sites marchands un peu louches.Malgré les bémols et autres embûches liés au commerce en ligne, la plupart des comparateurs de prix restent une source d’informations permettant d’avoir une idée des prix pratiqués pour une catégorie de produits ou un article en particulier. Il ne reste plus qu’à savoir qui fait quoi et comment. Suivez le guide !

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Valérie Quélier