Comme on dit Caddie au lieu de chariot, le terme GoPro est systématiquement utilisé pour désigner les “action-cams”. Et pour cause, la marque est en effet indissociable de cette nouvelle race de caméras qu’elle a intégralement créée. Étanches, résistantes et pas trop chères, elles sont naturellement taillées pour l’action et les expériences extrêmes : leur optique grand angle permet à leur possesseur de partager un point de vue à la première personne à couper le souffle. Visionnaire, le créateur de GoPro Nick Woodman a de plus eu le nez creux côté marketing. Du Tour de France en passant par les X-Games, plus un seul événement sportif d’envergure ne se déroule sans que les médias et les sportifs n’utilisent – et ne fassent voir ! – ce petit boîtier rectangulaire si emblématique. France 2 a même installé des GoPro sur les épaules de soldats lors du défilé du 14 juillet dernier ! Le succès est tel que l’entreprise GoPro a réussi haut la main son entrée en bourse le 26 juin dernier avec un cours en hausse de 30,58% lors de son premier jour de cotation – il faut dire que la marque détient 90% du marché des caméras d’action. Un succès au nez et à la barbe des grands noms de l’industrie électronique grand public traditionnelle. Sony, Canon, Panasonic et consorts ont mis un temps fou à réagir.
Le réveil des historiques
En face de GoPro, nous avons déniché pas moins de 6 compétiteurs crédibles. Que cela soit chez la concurrence « traditionnelle » comme Panasonic ou Sony, ou de vrais outsiders qui nous ont déjà surpris comme la Kodak SP1 à qui nous avons décerné 5 étoiles tout récemment. Rare segment à progresser dans le domaine de la vidéo (celui des caméscopes traditionnels baisse chaque année), il fait logiquement l’objet de toutes les convoitises. Hors de question pour la concurrence de laisser GoPro les distancier davantage encore.
Toshiba et Sony ont déjà lancé des modèles par le passé, mais sans convaincre – sans doute n’était-ce pas une priorité industrielle. Mais dans cette industrie de l’électronique grand public qui souffre, toutes les parts de marché sont bonnes à prendre.
7 action-cams sur le grill
Kodak PixPro SP1
Certes plus imposante et plus lourde que ses concurrentes, la SP1 est étanche sans caisson et sa fiche technique est l’une des plus complètes de la compétition, avec notamment le Wi-Fi et un écran de contrôle directement accessible sur le boîtier. Outre son prix très accessible (219 € !) et ses bonnes performances générales, la SP1 dispose d’un atout de poids : elle est livrée avec un pack d’accessoires ultra complet. Dernier argument en sa faveur, son autonomie très confortable de 2h50.
Toshiba Camileo X-sports
Pas aussi massive que la SP1 de Kodak, la Camileo X-sports est la seconde plus grosse caméra de ce comparatif. Conçue comme une GoPro avec son caisson étanche livré, elle offre cependant un très large écran intégré au dos : il est presque aussi gros qu’une GoPro elle-même ! Elle est livrée de base avec une petite télécommande que l’on peut fixer autour du bras et qui a l’avantage d’être ultra simple à utiliser : deux boutons seulement.
Somikon DV-800 Wi-Fi
Un clone de GoPro pour une fraction de son prix ! Mis à part l’écran à cristaux liquides placé sur le haut de l’appareil et non en façade, la DV-800 s’inspire énormément du format de la GoPro, ce qui fait d’elle la seconde plus petite caméra de cette compétition et aussi l’une des moins chères. Mais contrairement à cette dernière, elle n’a pas fait l’impasse sur le Wi-Fi et peut donc être contrôlée via un smartphone, ce qui peut s’avérer très pratique.
GoPro Hero 3+
Outre sa petite taille et son large parc d’accessoires, la GoPro a comme grande force la richesse de ses modes vidéo et de ses paramétrages. Entre les modes 4K, 4K large, 2.7K, 1440, Full HD et les limites d’ISO manuelles, les cinéastes ont droit à un contrôle très fin du format vidéo et de la qualité finale du fichier vidéo. Mais ces forces ne font pas oublier ses faiblesses : les accessoires sont très chers, le contrôle de l’image passe nécessairement par un smartphone (pas d’écran intégré) et la réactivité de l’application n’est pas au top. Enfin son mode 4K est vraiment poussif, avec un maximum de… 12,5 images par seconde.
Sony AS100V
Géomarquage des fichiers vidéo, de nombreux types d’encodage vidéo et un format qui se prête bien à être porté aussi bien autour de la tête que sur le côté d’un véhicule ou d’un casque, la petite AS100V de Sony a les dents longues. Outre la qualité d’encodage mise en avant par Sony, elle peut être utilisée avec un accessoire inédit : une montre électronique étanche surmontée d’un écran déporté qui permet de contrôler en Wi-Fi jusqu’à 5 caméras simultanément et d’en afficher les images. Bien plus pratique (et moins risqué) que de sortir son smartphone à 600 euros avant un saut en BMX.
Lenco Sportcam 300
Modèle le plus spartiate du comparatif (pas de Wi-Fi), la Lenco Sportcam 300 est aussi la moins chère de la compétition : 99 euros, soit 4 fois moins qu’une GoPro. Pour cette somme modique, elle se paie quand même le luxe d’être équipée d’un écran tactile résistif avec des menus très simples à comprendre. La qualité de finition est très bonne compte tenu du prix. Sa qualité d’image est en revanche en retrait, et on aurait préféré une batterie amovible.
Panasonic HX-A500
Atypique, la HX-500 ne se présente pas sous la forme d’un boîtier mais de deux éléments : un genre d’endoscope relié par un câble inamovible à un boîtier contenant le reste de l’électronique (écran, emplacement pour carte mémoire, etc.). Moins pratique à embarquer sur un véhicule ou une planche de surf, elle est en revanche tout à fait adaptée à la reproduction de vues subjectives grâce au “serre-tête” livré. Son argument phare est la qualité d’image, avec un vrai mode 4K Ultra HD (3840 x 2160 points) à 24 i/s contre 12,5 i/s chez GoPro. Si les équipements 4K ne sont pas encore très répandus, cela reste un avantage puisqu’une fois redimensionnés en Full HD, les fichiers offrent un meilleur piqué d’image.
Round 1 : Qualité vidéo
Dans le domaine de la qualité d’image, un modèle met un grand K.O technique à tout le monde : la Panasonic HX-A500. C’est une vraie déculottée tellement elle laisse la compétition sur place. Outre son mode Full HD propre, fluide, à la qualité d’encodage impeccable et déjà un peu supérieure aux autres, elle propose un mode 4K à 24 images par seconde tout bonnement ahurissant. Les images fixes que nous en avons extrait paraissent être des photos ! À côté d’elle, le mode 4K à 12,5 images par seconde de la GoPro Hero HD 3+ est complètement à la ramasse. Côté qualité d’image pure, la Go Pro est à peu près au niveau, mais malheureusement pour elle, lors de notre test, elle a préféré faire le point sur le câble de notre vélo plutôt que sur la route. Résultat, 95% du rendu est flou. De son côté, la Panasonic avait bien percuté à quel endroit elle devait effectuer sa mise au point.
En mode Full HD, les résultats sont plus lissés, toutes les caméras faisant du bon travail à l’exception de la Lenco Sportcam 300 et, dans une moindre mesure, de la DV-800 de Somikon. Si cette dernière tend à sous-exposer un peu trop et présente une légère coloration rouge dans les nuages, la pauvre Lenco teinte toutes ses lumières fortes d’un rose désagréable, sans doute la faute à l’optique trop bas de gamme.
Les vidéos de Panasonic et Sony offrent les couleurs les plus naturelles, suivi par GoPro, Toshiba et Kodak (qui accentuent un peu les détails mais cela rend plutôt bien). Somikon et Lenco ferment la marche.
Panasonic HX-A500 : 5/5
Sony AS100 : 4.5/5
GoPro Hero 3+ : 4/5
Kodak PixPro SP1 : 3.5/5
Toshiba Camileo X-sports : 3.5/5
Somikon DV-800 Wi-Fi : 2/5
Lenco Sportcam 300 : 1/5
Round 2 : La guerre des accessoires
Difficile de parler d’action-cams sans parler d’accessoires, sésames obligatoires pour installer la caméra que ce soit sur un véhicule – voiture, vélo – sur une planche de surf, un snowboard, ou encore autour de ou sur la tête. Dans ce domaine, deux marques tirent leur épingle du jeu : GoPro l’historique, dont le parc des accessoires est gigantesque. Dans la version Black Edition, la caméra est livrée avec quelques accessoires dont une télécommande de déclenchement rapide. Mais ce bundle est loin de ce que propose la Kodak SP1, livrée avec un pack ultra complet d’accessoires : support pour planche de surf, ventouse, bandeau pour casque, bandeau pour tête, etc. Sony et Panasonic ont pris le même chemin que GoPro en proposant une foule d’accessoires optionnels (et chers), mais leur disponibilité est moindre et il n’y a pas, à notre connaissance, de constructeurs tierce partie. Le modèle de Toshiba s’accommode bien des accessoires de la ligne GoPro mais son gabarit et son poids peuvent la déséquilibrer dans certaines situations. De petit format, la Somikon utilise un pas de vis standard et laisse du champ aux bricoleurs. La Lenco, elle, souffre d’une charnière plastique qui gêne l’accès au pas de vis sur le caisson – le pas de vis en plastique de la caméra elle-même n’autorise pas trop de fantaisies.
GoPro Hero 3+ : 5/5
Kodak PixPro SP1 : 5/5
Sony AS100 : 4/5
Panasonic HX-A500 : 4/5
Toshiba Camileo X-sports : 3/5
Somikon DV-800 Wi-Fi : 2/5
Lenco Sportcam 300 : 1/5
Round 3 : Ergonomie matérielle & logicielle
L’ergonomie logicielle et matérielle comporte évidemment une part de subjectivité, et qui plus est liée à l’usage qu’on en fait : tel format correspondra plus ou moins à vos besoins. Dans le cadre de ce comparatif on note que le format particulier du modèle de Panasonic – un genre d’endoscope relié, via un câble, à un boîtier doté d’un écran – offre autant d’avantages que d’inconvénients et peut donc s’avérer clivant. Aussi il vous appartient de juger, à l’aune de vos besoins et attentes.
À cette partie subjective s’ajoutent des critères plus faciles à juger objectivement, comme la qualité des boutons, des trappes, la facilité d’utilisation des applications, etc. La GoPro est ainsi mal notée car la finition de la caméra est un peu cheap, les caches en plastique faciles à égarer, quand le reste de la compétition propose de vraies trappes. Quant au système de retrait de la batterie – un genre de scotch noir qui entoure la pièce – il est indigne de ce niveau de prix.
L’AS100 de Sony bénéficie d’une très bonne qualité de fabrication et surtout de menus certes à cristaux liquides, mais clairs et réactifs. Kodak profite de son écran et de menus simples à manipuler, Lenco de son écran tactile (sans le caisson). Sur ce plan, le bonnet d’âne revient à Somikon qui a tout copié sur GoPro, y comrpis ses défauts : son système manque tellement de clarté qu’il est difficile de savoir si l’enregistrement est vraiment parti. Toshiba offre des menus complets mais la manipulation avec le caisson est ardue – il faut appuyer vraiment très fort sur les commandes. Sony dispose lui d’une arme fatale : une montre livrée dans certains kits qui permet de contrôler le cadrage et de piloter jusqu’à 5 caméras. Pas besoin de sortir (et épuiser la batterie) de son précieux smartphone. Étanche à 3m et résistante au choc, elle est le compagnon idéal des sportifs.
La partie logicielle sourit un peu plus à GoPro : si la latence entre l’appareil et le smartphone est la plus lente de la compétition, la quantité d’options est vraiment impressionnante. Mais les apps de Panasonic, Sony et Kodak sont plus réactives. Le prix “Bernard Pivot” revient à Toshiba avec sa traduction française à la truelle : dans “Paramètres”, les seules options accessibles pour le réglage du voyant lumineux sont “NON” et “Le”.
Sony AS100 : 4/5 ou 5/5 avec la montre
Kodak PixPro SP1 : 4.5/5
Panasonic HX-A500 : 4/5
Toshiba Camileo X-sports : 3/5
GoPro Hero 3+ : 3/5
Lenco Sportcam 300 : 2.5/5
Somikon DV-800 Wi-Fi : 2.5/5
Round 4 : Endurance
Pour ces caméras taillées pour le grand air, la batterie est un élément critique. Bien sûr, plus pour les longues sessions sportives – descentes de VTT, surf, courses auto – que pour les activités plus explosives type saut en parachute/élastique où l’action est concentrée en quelques minutes. Aucune caméra ne tient moins d’une heure, ce qui est plutôt une bonne chose. La Kodak SP1 sort nettement du lot avec pas moins de 2h50 d’autonomie ! Son gabarit imposant (un défaut pour certains) lui permet bien sûr d’embarquer une batterie performante (1250 mAh) mais quand on la compare à la GoPro (1180 mAh), on se rend compte que les ingénieurs de Kodak savent très bien gérer la consommation électrique. Sony et Panasonic offrent deux heures de tournage, Toshiba, Lenco et GoPro 1h30. Il faut noter que GoPro a fait pas mal d’efforts par rapport au premières versions qui tenaient à peine 45 min. Somikon ferme la marche avec une petite heure.
L’endurance de la batterie est une chose, la capacité à pouvoir changer de batterie – et donc poursuivre le tournage – en est une autre. Malheureusement pour elles, deux caméras (Panasonic et Lenco) ont une batterie inamovible, ce qui empêche d’en embarquer une ou deux supplémentaires de secours. Nous avons donc décidé de leur retirer un point pour la peine.
Kodak PixPro SP1 : 2h50 = 5/5
Sony AS100V : 2h00 = 4/5
Panasonic HX-A500 : 2h00 = 3/5 (batterie inamovible : 4/5 – 1pt)
Toshiba Camileo X-sports : 1h30 = 3/5
GoPro Hero 3+ : 1h30 = 3/5
Lenco Sportcam 300 : 1h30 = 2/5 (batterie inamovible : 3/5 – 1pt)
Somikon DV-800 Wi-Fi : 1h00 = 2/5
Round 5 : Solidité et étanchéité
Nous n’avons pas jeté nos 7 caméras du haut de la tour 101 de Taipei, mais nous ne les avons pas ménagées. Si elles ne digéreront pas un passage de tank ou une chute à 300 km/h, elles sont toutes suffisamment résistantes pour un usage sportif.
Quant à leur étanchéité, elle dépend avant tout de la présence ou non d’un caisson : les modèles de Kodak et Panasonic en font l’impasse, ce qui nuit plus à Panasonic qui n’est étanche que jusqu’à -3 m tandis que la SP1 de Kodak plonge sans problème jusqu’à -10m. Dans la famille “avec caisson”, le modèle de Lenco est le moins résistant – seulement -3 m – suivi par le modèle de Somikon qui plonge à -10 m. La GoPro Hero 3+, la Sony AS100 et la Camileo X-sports de Toshiba se hissent sur le podium grâce à leur super caisson garanti à -60 m. De quoi faire de belles vidéos de piliers de plateformes pétrolières offshore… si cela vous amuse.
Toshiba Camileo X-sports : 5/5
GoPro Hero 3+ : 5/5
Sony AS100 : 5/5
Kodak PixPro SP1 : 3/5
Somikon DV-800 Wi-Fi : 3/5
Lenco Sportcam 300 : 2/5
Panasonic HX-A500 : 2/5
CONCLUSION : GoPro n’est plus le monarque absolu
Dans le domaine de la production vidéo pure, la GoPro Hero 3+ reste une référence. Sa bonne qualité d’image, son format mini, ses très nombreuses options logicielles et la quantité astronomique d’accessoires disponibles jouent clairement en sa faveur. Mais pour le grand public, la GoPro n’a plus le leadership ni en termes de qualité d’image ni en termes d’ergonomie. Sur la qualité d’image, Panasonic domine outrageusement avec son magnifique mode 4K. Quant à l’ergonomie, outre les écrans intégrés, certains compétiteurs offre un niveau de finition (trappe à batterie, boutons, etc.) bien supérieur à GoPro. En matière d’accessoires, Kodak met tout le monde d’accord en livrant une panoplie complète qui coûterait des centaines d’euros supplémentaires chez GoPro.
Si vous avez des besoins en accessoires très spécifiques (musique, surfboard, etc.) ou que vous produisez des vidéos de manière intensive, GoPro conserve une partie de son attrait. Mais s’il s’agit d’embarquer une caméra avec vous pour votre baptême en parachute, de plongée ou tout simplement pour vous faire plaisir sur les pistes de ski, la concurrence fait désormais aussi bien voire mieux. Pour moins cher.
Meilleur rapport qualité prix et choix de la rédaction : Kodak PixPro SP1
Meilleure qualité d’image : Panasonic HX-A500
Production multimédia professionnelle : GoPro Hero3+
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