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Compaq se fait un petit nom dans les télécoms

Le constructeur Compaq s’éloigne de son métier de généraliste informatique pour devenir le partenaire privilégié des opérateurs. Il vient de créer, dans cette perspective, une unité indépendante dédiée au marché des télécommunications.

Un an après Télécom Genève 99, Compaq persiste et signe. Il a annoncé, lors du salon de Hong Kong, la naissance d’une unité d’affaires indépendante, dédiée au marché porteur des télécoms. Cette émancipation de l’ex-département Compaq Telecom va loin, puisqu’elle prévoit le libre choix de l’infrastructure informatique. Autrement dit, dès cette année, rien ne lui interdit d’user de serveurs d’origine Sun Microsystems pour supporter ses outils de gestion et d’administration télécoms, si tel est le choix de l’opérateur client.

Un arsenal d’outils pour les opérateurs

Cette tolérance confirme que les marges commerciales se font aujourd’hui bel et bien sur le service. Compaq revendique, dans ce domaine, une expérience de plus de vingt-cinq ans à travers l’acquisition de Tandem et de Dec. Plutôt que de laisser ce savoir-faire prospérer de manière diffuse dans des entités différentes, Compaq a regroupé cette expertise dans un catalogue commun, complété par des éditeurs et constructeurs tiers tels que ADC, Clarify (Nortel Networks) ou GN Nettest.Dans ce lot de pièces rapportées, l’application de facturation s’avance comme un composant primordial. Car si, généralement, ce traitement fait figure de formalité administrative, il prend chez les opérateurs une orientation stratégique, et débouche sur le service de fidélisation des clients, considéré comme le nerf de la guerre de ce marché concurrentiel. Outre ces outils de gestion commerciale traditionnels, la nouvelle unité Compaq Telecom propose un logiciel d’exploitation de cartes prépayées, chères aux opérateurs. Bien que ce traitement draine un volume modeste comparativement à une application de facturation, le prépaiement impose des contraintes de calcul en temps réel drastiques, afin de débiter l’usager à la seconde près. L’application CFMS (Compaq fraud management system) répond aux mêmes exigences d’interactivité puisqu’elle est censée détecter toute anomalie dans le profil de l’usager et interdire ainsi l’emprunt illicite d’un compte téléphonique. Loin de se cantonner aux simples applications commerciales, Compaq Telecom propose également des outils d’administration d’infrastructures et d’équipements télécoms à travers sa plate-forme TeMIP (Telecommunications management information platform).

Déjà soixante-dix clients

TeMIP se prétend multivendeur et multiprotocole (ATM, Frame Relay, DSL, SDH…). Il s’aligne sur les exigences du standard TMN (Telecommunications management network) et offre en prime des outils de SLM (Service level management) afin de définir des contrats de service SLA (Service level agreement). TeMIP met évidemment en ?”uvre un module de gestion des réseaux téléphoniques conforme au standard SS7 (Signaling system 7).Outre cette extension, Compaq Telecom propose un outil d’administration de réseaux intelligent à part entière, IN7 (Intelligent network 7), aligné sur les protocoles SS7, mais aussi SNMP. Cette richesse fonctionnelle, alliée à une collaboration étroite avec des intégrateurs comme Sema ou Cap Gemini, explique un tableau de chasse de soixante-dix opérateurs pour TeMIP, et plus de deux cents références pour son outil IN7.

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Hafid Mahmoudi