Dès que l’on achète un nouveau smartphone, l’ancien finit souvent sa vie au fond d’un tiroir. Pourtant ces appareils pourraient avoir une deuxième vie en étant reconditionnés ou recyclés. Comment recycle-t-on un smartphone ? C’est ce que nous sommes allés voir au Havre dans les locaux de Morphosis, PME française qui travaille en partenariat avec Orange.
Lorsque les portables arrivent dans d’énormes conteneurs, ils n’ont déjà plus la forme que vous leur connaissez. Ils ont été désossés et on a séparé les coques plastiques des écrans et des composants électroniques. Les premières seront envoyées à des spécialistes de ce matériau qui nécessite un traitement particulier. Morphosis va se consacrer au traitement des autres composants.
Une fois triés, ces déchets sont pesés et enregistrés pour une traçabilité parfaite. Commence alors le processus de recyclage à proprement dit. Le premier composant qui va bénéficier d’un traitement est l’écran. Si la vitre d’un smartphone est étoilée, cela ne veut pas forcément dire que la dalle en dessous est inutilisable.
Après avoir décollé le verre, des salariés de la PME vont tester la dalle pour vérifier si elle fonctionne toujours. Réagit-elle toujours à la pression, au toucher, les cristaux liquides/diodes sont-ils toujours actifs ? Si c’est le cas, une vitre neuve sera collée sur la dalle pour qu’elle puisse à nouveau servir.
Des cartes brûlées à très haute température
Vient ensuite le travail autour des cartes électroniques et des composants. L’objectif est de récupérer tous les métaux précieux (or, argent, cuivre…) pour qu’ils puissent être à nouveau utilisés par l’industrie. En premier lieu, un échantillon va être analysé en laboratoire afin de déterminer de façon précise les quantités de métaux à extraire et le protocole à appliquer pour optimiser le rendement de l’opération et éviter toute pollution.
Les cartes vont ensuite passer par plusieurs étapes. Elles subissent d’abord une pyrolyse pour que toutes les parties organiques soient éliminées. En résulte des morceaux friables qui sont broyés afin d’obtenir une poudre noire. Celle-ci contient donc encore tous les métaux précieux présents dans les cartes. Elle est ensuite fondue dans l’un des fours à fusion de Morphosis à une température de 900 degrés. Le métal liquide est alors coulé en plaques.
Les plaques ainsi obtenues subissent alors un traitement chimique et électrochimique. Elles sont plongées dans différents bains élaborés par la PME havraise et subissent un traitement par électrolyse. Ces opérations vont permettre de séparer et récupérer les différents métaux. Ceux-ci seront testés une dernière fois afin de vérifier leur pureté qui doit être supérieure à 99,9% pour pouvoir être réutilisés par exemple par l’industrie solaire, des fabricants de batteries ou même des marques de smartphones.
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