SFR* veut faire son grand retour. Le message diffusé par le Directeur Général Michel Paulin était clair lors d’une conférence de presse ce lundi 23 janvier : priorité au déploiement. SFR est déjà revenu dans la course en matière d’ouverture de sites 4G en 2016 après avoir été distancé par tous ses rivaux précédemment, mais il vise le rang de premier de la classe à court terme. Un retour aux sources pour l’opérateur qui s’était montré si offensif en 2012 au début du très haut débit mobile.
300 Mbits/s de débit mobile dans 32 agglomérations d’ici fin 2017
Le plan est ambitieux. “Nous couvrons 81% de la population, nous allons passer à 99% fin 2018”, annonce Michel Paulin. L’opérateur assure même avoir de l’avance par rapport à ses obligations, dans la zone de déploiement prioritaire (zones rurales) aujourd’hui couverte à 50%. Il est également en passe d’égaler Bouygues Telecom en nombre d’antennes 4G activées (16 297 antennes pour BT contre 16 210 pour SFR en décembre 2016 selon l’ANFR). On peut d’ailleurs s’attendre à ce qu’il prenne d’ici peu la première place du classement. En attendant, il annonce être celui qui a déployé le plus grande nombre de fréquences par site. Plus de la moitié d’entre elles compterait deux fréquences.
Mais ce qui intéresse l’opérateur, c’est d’en agréger trois pour doper le débit mobile de ses abonnés et proposer ainsi de la 4G + UHD (Ultra Haut Débit), c’est-à-dire plus de 300 Mbit/s en débit descendant. Une technique inaugurée par Bouygues Telecom à Chartres en janvier 2015 et qu’utilisent maintenant tous les opérateurs. SFR couple du 800 (10 MHz), du 1800 (20 Mhz) et du 2600 Ghz (15 MHz). On se souvient qu’il avait atteint le débit record en France de 337 Mbit/s à Brest au mois de mai dernier. Il affirme être en mesure aujourd’hui de proposer la même chose dans 7 agglomérations : Brest, Nantes, Le Havre, Metz, Nancy, Clermont-Ferrand et Grenoble. L’objectif est d’en compter 18 au mois de juin prochain et 32 fin 2017. A condition, bien sûr, pour l’utilisateur final, de disposer d’un terminal compatible de catégorie 9.
SFR enfonce le clou avec sa « Fibre »
Il semble que SFR n’ait toujours pas digéré l’encadrement de l’utilisation du mot Fibre en France. Depuis un arrêté paru au mois de mars dernier, les opérateurs sont en effet obligés de préciser la technologie employée pour raccorder la Fibre jusqu’à l’abonné et de mentionner le débit montant théorique. Mais lors de la conférence de presse, SFR ne s’est pas privé de l’employer pour désigner sans distinction ses prises en FttH (fibre jusqu’à l’abonné) et en FttB (terminaison en câble coaxial). « Toujours le 1er parc de fibre en France avec 9,3 millions de prises au 31 décembre 2016 », annonce ainsi le dossier de presse. En témoigne également cette publicité qui joue sur les mots :
Mais cette fois, SFR présente des arguments. Grâce à la modernisation de son réseau, le FAI se dit en passe d’égaler les performances du FttH avec le FttB. « Nous avons atteint 1 Gbit/s de débit descendant en moins de trois ans », souligne Philippe Le May, le directeur exécutif des réseaux. Pour preuve, Michel Paulin rappelle que SFR occupe la première place française du classement Netflix des opérateurs.
La prochaine étape, c’est d’atteindre les 100 Mbit/s en upload cette année, puis les 200 Mbit/s en 2018. Le FttB se hissera alors au niveau des débits actuels du FttH… qui auront peut-être augmenté entre-temps. Rien ne dit donc qu’à cette date le FttB égalera les performances du FttH. Par ailleurs, cela nécessitera d’augmenter les capacités de tous les raccordements en France. La totalité des abonnés ne pourra donc en bénéficier immédiatement. Mais Philippe Le May assure que le FttB pourra continuer à progresser en faisant évoluer le standard Docsis et les box pour qu’elles restent compatibles.
A défaut d’être le premier acteur fibre en France comme il aime le sous-entendre, SFR reste le leader en matière de Très Haut Débit fixe et semble bien parti pour reprendre la main dans le mobile. Il vise maintenant les 11 millions de prises THD éligibles d’ici la fin de l’année.
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