Déterminer et trouver les profils adéquats pour une entreprise requièrent l’étude détaillée, sérieuse et documentée de ses projets. Comment recruter pour des entreprises qui, lorsqu’elles ne sont pas d’abord uniques en leur secteur d’activité et leur métier, sont aussi d’espèce récente ? Cette question se pose tant au conseil en recrutement généraliste qu’au spécialiste. Celui-ci a recruté dix directeurs d’exploitation : il saura en recruter un onzième ; celui-là accompagne un intégrateur depuis dix ans : il le suivra une année de plus.Mais comment faire quand l’activité de l’entreprise et les postes qu’elle cherche à pourvoir sont d’un type nouveau ? La question n’est pas seulement rhétorique : la gestion de la relation client, les places de marché, les FAI, et les futurs opérateurs de réseaux virtuels mobiles apparaissent et recherchent, respectivement, responsables kiosque voix, experts e-catalogues, architectes couches VA…Envisageons la conclusion de ces trois exemples de recrutement – poste et entreprise de type nouveau – afin d’illustrer l’intérêt de l’approche par les projets. Le poste de responsable kiosque voix a été pourvu par un directeur des études qui créait des outils informatiques et de télécommunication permettant la transmission d’information entre des plates-formes de forage situées partout dans le monde – et souvent dans des lieux isolés, comme les déserts ou la haute mer – et des instruments placés sur et autour de ces plates-formes. L’expert e-catalogues est une personne connaissant parfaitement les applications de traitement de documents techniques et de gestion électronique, qui a réalisé un progiciel d’intranet à vocation juridique. Enfin, l’architecture couches VA a été confiée à un ingénieur en électronique, qui a eu l’occasion tantôt de remonter vers les systèmes, tantôt de redescendre vers les aspects couches hautes des réseaux. Il aura fallu évaluer, par-delà des contextes différents, la similarité des projets. Ces connaissances, ces isomorphies tomberont peut-être dans le domaine commun des recruteurs. Cependant, faire correspondre des fonctions dans des secteurs d’activité différents ne suffit pas.Prenons l’exemple des places de marché. Inexistantes il y a un an, elles sont environ deux mille aujourd’hui. Le principe de définition qui les rassemble – agréger l’offre et la demande, clients et vendeurs – est tellement général qu’il recouvre des aspects aussi différents que les intranets, les portails B to B comme B to C, et l’EDI. Les unes sont dédiées à un seul secteur d’activité (places verticales) ; les autres couvrent tous les secteurs (places horizontales).Parmi celles qui se concentrent sur l’achat interentreprises, l’e-procurement, certaines permettent une transaction entre une entreprise et tous ses fournisseurs (de 1 à n). Les autres aspirent à mettre toutes les entreprises en contact (de n à n) via un catalogue commun, hébergé sur une plate-forme intégrée. Quant aux solutions techniques, elles sont particulièrement hétérogènes et coûtent entre une dizaine et plusieurs centaines de millions de francs.Examiner les projets dans le détail jusqu’aux considérations techniques, y compris au sein d’une même catégorie d’entreprises, permet au recruteur d’en saisir l’idiosyncrasie.(*) [email protected].
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