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Comment Orange va procéder à l’extinction de la 2G/3G

L’opérateur historique travaille à une mise à jour des smartphones 4G qui n’ont pas la VoLTE et se veut rassurant sur l’impact client de la fin de ces technologies.

Orange mettra fin à la 2G en 2025 et à la 3G en 2028 en France. L’opérateur en a fait l’annonce au MWC de Barcelone. Nous y avons rencontré son directeur de la technologie et de l’innovation Michaël Trabbia pour savoir plus en détail comment il allait procéder à cette extinction. Interview. 

Michaël Trabbia, direction de la technologie et de l'innovation du groupe Orange.
01net.com – Michaël Trabbia, direction de la technologie et de l’innovation du groupe Orange.

01net.com : N’est-ce pas paradoxal de communiquer sur la fin d’une vieille technologie comme la 2G lors d’un événement dédié aux réseaux du futur ?

Michaël Trabbia : Cela fait partie de l’innovation et de la préparation du futur que de mettre fin à des technologies obsolètes. Nous allons bâtir des réseaux virtualisés et automatisés, plus efficaces énergétiquement, avec une meilleure qualité de service et toute la voix sur IP. Pour cela, il faut mettre fin à la 2G et à la 3G qui ne seront pas compatibles avec l’Open RAN (Open Radio Access Network), par exemple. 

Peut-on espérer que la libération des fréquences 2G et 3G profite aux zones rurales ?

Cela va bénéficier à la 4G, dans un premier temps, et à la 5G, dans un deuxième temps. La couverture 4G va être de même niveau, voire de niveau supérieur à celle que l’on a aujourd’hui avec de la 2G/3G. Nous allons surtout récupérer du spectre sur la bande 900 MHz. Cela va nous apporter davantage de capacité, notamment en zone rurale où l’on utilise des fréquences basses parce que l’on a besoin de couverture. Mais il faut bien comprendre que c’est progressif et que le processus a déjà commencé. Nous avons pu réutiliser en grande partie les fréquences des bandes 2G et 3G depuis que le trafic baisse sur ces réseaux comme avec les bandes 1800 et 2100 MHz. 

Allez-vous procéder à une extinction progressive par région comme pour le cuivre ? 

Nous allons procéder à des tests. Mais il ne faut pas comparer cela à l’extinction du cuivre. C’est beaucoup plus simple et ça ne participe pas du tout de la même logique. Le cuivre doit être remplacé par la fibre optique avec une installation à son domicile et un changement de l’offre commerciale. L’impact client de la fin de la 2G et 3G n’a rien à voir et va être quasiment transparent concernant le grand public. Il n’y a presque plus de terminaux 2G seuls mais 2G et 3G. Ils ne seront pas concernés avant 2028 et d’ici là, il y aura eu un renouvellement naturel.

Pouvez-vous nous dire combien d’abonnés sont concernés ?

Nous ne communiquons pas vraiment sur le nombre d’abonnés, mais je peux vous dire que nous avons moins de 10 % des terminaux du grand public qui sont 2G/3G et que 95 % de notre trafic data se fait en 4G/5G. 

Qu’allez-vous faire pour ceux qui ont un smartphone 4G mais pas la VoLTE (voix sur LTE) et restent dépendants de la 2G et de la 3G pour leurs appels ?

Il est très important qu’ils sachent qu’ils n’auront pas forcément besoin de changer d’appareil. Nous sommes en train de travailler avec les fabricants parce qu’il y a beaucoup de smartphones qui vont pouvoir devenir compatibles avec la VoLTE via une simple mise à jour du firmware à distance. En fonction des pays en Europe, nous avons entre 60 et 85 % des terminaux qui sont compatibles VoLTE actuellement. 

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La fin de la 2G va impacter principalement les professionnels. Quel message avez-vous pour eux ? 

Nous, nous sommes en contact avec des intermédiaires comme des sociétés d’ascenseurs, des banques, Stellantis ou Renault qui gèrent des flottes avec beaucoup d’objets connectés. Notre premier message, c’est d’arrêter de rajouter des objets qui ne seraient pas compatibles 4G. Or, ce sont des cycles de renouvellement sur six, sept ans au plan industriel. C’est pour cela que nous anticipons : pour qu’ils puissent préparer la migration. 

Pourquoi ne pas avoir attendu une concertation nationale sur le sujet ?

Nous avons prévenu les autorités et l’Arcep. Ce que l’on voit dans les autres pays, c’est que les opérateurs annoncent en général des calendriers qui sont similaires, parce que c’est un mouvement de marché. Il y a une certaine cohérence à le faire ensemble. Nous allons voir si les autres opérateurs font des annonces dans ce sens.

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Amélie CHARNAY