“Sur les 80 000 routeurs que nous gérons pour nos clients, un tiers traite encore des flux SNA”, constate Philippe Bernard, directeur général de France Télécom Transpac. Raison suffisante pour la division de France Télécom de lancer, en partenariat avec Cisco Systems, un programme de migration à l’attention des entreprises qui fonctionnent encore sous une architecture SNA (System network architecture).Ce n’est, pour la plupart d’entre elles, pas facile de faire la transition radicale vers le monde IP, d’autant plus que le système d’IBM a fait largement ses preuves : il est reconnu pour être à la fois robuste, fiable et sécurisé. Seulement, c’est un système désuet qui ne permet pas d’intégrer les nouvelles applications tournées vers Internet, et il risque de coûter de plus en plus cher en termes d’investissements et de maintenance.Selon une étude du GartnerGroup, les entreprises sous SNA peuvent ainsi s’attendre à une augmentation de 20 % de leurs dépenses en formations, produits et gestion, face à une productivité de leurs investissements inférieure à 50 %.Pour vaincre les réticences, France Télécom propose à ses clients une migration graduelle, en fonction de leurs besoins et de leur capacité d’adaptation, tout en préservant l’investissement SNA applicatif existant. Pour ce faire, on encapsule au maximum le système SNA dans l’environnement IP.“Grâce à cette méthodologie de migration, précise Pascale Malorey, directrice technique de France Télécom Transpac, SNA est complètement intégré et devient une application IP comme une autre.”Sur le plan technique, cette migration reprend pour l’essentiel le programme Cisco Blue, élaboré par le constructeur américain. Il prévoit une évolution en trois étapes :1. la transition réseau : on déploie un réseau dorsal IP entre le serveur central et les réseaux locaux clients ; ces derniers restent toujours des clients SNA pur, mais l’entreprise peut d’ores et déjà commencer à développer son Intranet ;2. la transition client : on remplace les clients SNA par des clients IP, qui accèdent au serveur central soit par une passerelle Telnet, soit par connexion Web à l’aide d’applets Java ;3. la transition serveur central : celui-ci est intégré au réseau IP et devient une entité hybride, logeant à la fois des applications SNA et des applications TCP/IP.Pour transporter les données SNA sur le réseau dorsal IP, Cisco Systems préconise l’utilisation du DLSw+ (Data Link Switching Plus), une méthode d’encapsulation, qu’il a implantée au niveau de ses routeurs. Il permet de définir des priorités plus importantes sur les données SNA que sur les données IP : les anciennes applications garderont ainsi leur temps de réponse et leur fiabilité.Parmi les grands comptes qui ont déjà fait la migration avec l’opérateur historique, on trouve GC2i, centre de traitement et d’infogérance pour la Banque Populaire. Il interconnecte 17 sièges, 13 banques et 646 agences. Il a fallu trois ans à ses équipes pour faire migrer leur réseau SNA/X.25 à base de liaisons louées à 64 kbit/s vers un réseau IP sur Frame Relay.Selon GC2i, ce nouveau réseau est aujourd’hui très stable en production et présente même un taux de disponibilité de 99,97 %, ce qui est supérieur au taux contractuel ( www.data.francetelecom.fr) ( www.cisco.com).
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