Les autorités financières internationales s’organisent face à l’émergence de la cryptomonnaie libra annoncée il y a quelques semaines par Facebook. Selon le Financial Times, pour la première fois, lundi 16 septembre, à Bâle, les responsables de 26 banques centrales issues de la zone euro mais aussi la Réserve fédérale américaine et la Banque d’Angleterre rencontrent des représentants du libra.
De vives inquiétudes
Benoît Coeuré, membre du comité exécutif de la Banque centrale européenne, qui préside la réunion, a indiqué que « la barre pour l’approbation réglementaire sera très haute » pour que la libra fonctionne dans l’Union européenne (UE).
L’économiste s’est exprimé après une réunion des ministres des Finances de l’UE à Helsinki, au cours de laquelle les gouvernements ont fait part de leurs « grandes préoccupations » sur la manière dont la libra et plus généralement les nouvelles technologies monétaires pourraient déstabiliser le système financier mondial. Benoît Coeuré a insisté de nouveau sur le risque de porter atteinte à la souveraineté des pays. Le ministre français, Bruno Le Maire, avait d’ailleurs déclaré que dans ces conditions l’Europe refuserait le développement de la libra sur son territoire.
Les promoteurs de libra sont ouverts à la discussion
À Bâle, les fondateurs de la libra sont invités à répondre à des questions clés sur la portée et la conception de la monnaie. Ils affirment que la priorité des premiers mois après l’annonce était de discuter avec les autorités financières internationales.
« Nous nous réjouissons de cette réunion et avons délibérément prévu du temps avant le lancement pour pouvoir avoir ce type d’échanges, éduquer les intervenants et intégrer leurs commentaires dans notre conception », a expliqué un représentant de libra.
Une cryptomonnaie créée par les banques centrales ?
L’émergence d’une telle monnaie pourrait être une opportunité pour moderniser le système bancaire international. Benoît Coeuré a déclaré que le projet était une « prise de conscience » pour les gouvernements et les banques centrales, qui doivent travailler pour proposer de nouvelles technologies pour que les paiements soient « plus rapides et moins chers ».
Les banques centrales ont évoqué la possibilité de la création d’une monnaie numérique concurrente pour ne pas laisser ce marché prometteur aux géants privés tels que Facebook. Selon Benoît Coeuré, c’est le moment pour les régulateurs de « mettre en place [une] réflexion sur une monnaie numérique émise par une banque centrale ».
Dans le cadre de sa présidence du G7, la France avec ses partenaires a créé un groupe de réflexion autour de la question des cryptomonnaies dès le mois de juin. Les ministres des Finances des pays membres s’était réunis spécifiquement à Chantilly mi-juillet pour préparer le sommet international, qui a eu lieu à Biarritz du 26 au 28 août derniers.
Source : Financial Times
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