Le bouton « Actualiser cette page » date de la plus haute antiquité, et ce n’est pas l’excellent Alexandre Vialatte qui dirait le contraire. Cette fonction présente depuis les origines des navigateurs Web répondait à un double besoin, nous rappelle Google dans un post de blog vantant les derniers progrès de Chrome : il servait d’une part à recharger une page cassée, d’autre part à relancer le chargement de données perdues en cours de route.
Repenser le rechargement
Pour couvrir ces deux cas, le rechargement d’une page nécessite depuis toujours que le navigateur contacte à nouveau le ou les serveurs Web pour savoir si les données qui sont dans son cache sont encore valables. C’est ce qu’on appelle le processus de validation.
Les pages étant de plus en plus complexes, cette étape se traduit par plusieurs centaines de requêtes effectuées, à nouveau, vers des dizaines de domaines. Tout cela pour une seule page.
A l’heure où le surf mobile prend le pas sur la navigation depuis des ordinateurs, la volonté de réduire la consommation de données et d’accélérer les chargements des pages est au cœur de l’attention des concepteurs de navigateurs. Ils cherchent tous les moyens de gagner en vitesse et d’économiser du temps et de la bande passante. Or, nous explique le blog officiel de Chrome, les pages cassées sont de plus en plus rares sur un Web de plus en plus cadré et professionnel. Il n’est donc plus nécessaire de tout revalider quand l’utilisateur clique sur le bouton de rechargement d’une page.
https://www.youtube.com/watch?v=FhgcPjM16TE
Recharger intelligemment
Les développeurs de Google et de Mozilla se sont donc concentrés sur l’arrêt ou la lenteur du chargement du contenu de la page. Du côté de la firme de Mountain View, avec l’arrivée de Chrome 56 (lancé le 25 janvier dernier), le processus de rechargement de page a été simplifié de telle sorte que seul le contenu principal soit revalidé. Pour le reste, Chrome « réutilise au maximum les ressources en cache », explique le billet de blog, ce qui réduit la latence d’affichage, la consommation de puissance et la quantité de données utilisées. Google estime que le chargement est ainsi 28% plus rapide et que l’affichage du page requiert 60% de requêtes en moins.
Des chiffres qui sont d’ailleurs corroborés par Facebook. Le réseau social a en effet implémenté, sur ses serveurs des changements qui aident à cette optimisation du chargement du code des pages.
Du côté de Mozilla, l’effort remonte à septembre dernier et Firefox 49, rappelle Patrick McManus, ingénieur en chef auprès de la fondation, sur un blog de la fondation Mozilla. C’est cette édition du navigateur open source qui a introduit la fonction « Cache-Control : Immutable ». Elle permet d’identifier des éléments d’une page ouverte comme « immuables ». Cela signifie que tous les éléments de la page marqués comme tels ne seront pas revalidés auprès du serveur. Le navigateur s’épargne donc du travail.
Car, rappelle l’ingénieur de Mozilla, même pour les petits objets, le travail de revalidation via un processus classique (réponse HTTP 304) peut représenter quasiment autant de charge que pour un rechargement complet de la page.
Le double intérêt du rechargement malin
La fonction de contrôle du cache de Firefox fonctionne donc lorsqu’une page est rechargée ou rafraîchie, ce qui arrive souvent sur des sites comme Facebook où le flux d’information est souvent réactualisé.
Ainsi, sur Facebook, toutes les images affichées en permanence, telles que les photos de profil, les logos, etc. sont considérées comme immuables donc chargées une seule fois. Comme le précise Patrick McManus, « la requête la plus rapide est celle qui n’est jamais réalisée ». Le représentant de Mozilla donne quelques chiffres pour argumenter son propos. Il a ainsi constaté qu’un fil normal sur Facebook comprend environ 150 ressources différentes au chargement initial.
A partir de Firefox 49, et grâce au contrôle du cache (et au code ajouté sur Facebook), le rafraîchissement ne demandait plus que 25 requêtes. Ce qui aboutit à un temps de chargement divisé par deux, estime l’ingénieur de la fondation.
Evidemment, les utilisateurs du Web que nous sommes en profitent directement, grâce au gain de vitesse et à l’économie que cela réalise sur nos forfaits de données mobiles, également. Mais, les éditeurs de gros sites Web et de services populaires aussi vont aussi y trouver leur intérêt.
Mozilla précise ainsi que Facebook n’est pas le seul à s’intéresser aux « données immuables ». La BBC a commencé à réaliser des tests pour mesurer l’impact d’un tel changement. D’autres suivront sans doute. Voilà de quoi rasséréner les forcenés du F5. Et c’est ainsi que Firefox et Chrome sont grands…
Sources :
Blog de Chrome
Blog de Firefox
Télécharger Chrome 56 pour macOS.
Télécharger Chrome 56 pour Windows.
Télécharger Chrome 56 pour Windows (64-bit).
Télécharger Firefox 51 pour macOS.
Télécharger Firefox 51 pour Windows.
Télécharger Firefox 51 pour Windows (64-bit).
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