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Comment le gouvernement veut mettre le numérique au coeur de son plan de relance

Avec 7 milliards d’euros sur les 100 alloués au plan de relance annoncé par Jean Castex, le numérique semble être une priorité. Un « minimum » ? 

« Le numérique est un pilier majeur de ce plan de relance », a indiqué le secrétaire d’État, Cédric O, lors de la présentation dudit plan par le gouvernement, jeudi 3 septembre 2020. Les annonces en matière de numérique, domaine « stratégique » selon l’exécutif, disposeront d’une enveloppe de 7 milliards d’euros « au minimum » sur les 100 prévus au global. 

3,7 milliards alloués aux start-up

Selon le secrétariat d’État au Numérique, ce plan pour 2020-2022 se déclinera en quatre volets. D’abord, 3,7 milliards seront alloués aux « start-up et les technologies numériques stratégiques » dans l’optique « d’accélérer le développement du réseau French Tech ». Cette enveloppe se divisera, elle-même en trois budgets : 500 millions seront utilisées pour les levées de fonds des jeunes pousses françaises de la tech, à travers notamment Bpifrance ; les aides du Programme des investissement d’avenir (PIA 4) augmenteront de 60 % pour atteindre 800 millions d’euros sur deux ans ; enfin, 2,4 milliards d’euros seront consacrés à des plans spécifiques sur des « technologies numérique de rupture: le quantique, la cybersécurité, l’intelligence artificielle, le cloud, la santé numérique, etc. » – dont les détails feront l’objet d’une « présentation dans les semaines qui viennent ». 

Secrétariat d’Etat au Numérique – L’enveloppe numérique du plan de relance 2020

Outre le soutien aux jeunes pousses, le gouvernement prévoit 300 millions d’euros « à la formation des métiers du numérique ». Sur ce point, aucune autre précision n’a encore été faite. 

La fibre, un « service universel » ? 

« Le numérique au quotidien partout, pour tous » est un chantier qui bénéficiera de 500 millions d’euros dans la cadre du plan de relance. Le gouvernement va ainsi augmenter de 240 millions d’euros l’enveloppe allouée à l’équipement du territoire en fibre optique qui constituera un « service universel » au même titre que l’eau ou l’électricité. L’objectif affiché est celui d’une France entièrement fibrée d’ici à 2025. Hormis les infrastructures, un « effort inédit et historique » de 250 millions d’euros va être consacrés à la lutte contre la fracture et l’illectronisme numérique. 

L’idée est de poursuivre la dynamique enclenchée depuis quelques années, en formant des « médiateurs numériques », ouvrant des tiers-lieux, en construisant des outils « simples et sécurisés » pour que « aidants numériques » puissent aider les « personnes éloignées du numérique ».

385 millions pour la transformation des petites entreprises 

Par ailleurs, le plan de relance prévoit 2,3 milliards d’euros pour la transformation numérique de l’État et des territoires et des entreprises, pour lesquelles 585 millions d’euros sont spécifiquement prévus, dont 385 pour les plus nombreuses mais plus modestes, c’est-à-dire les Très petites entreprises (TPE), les petites et moyennes entreprises (PME) et les Établissement de taille intermédiaire (ETI).

Le président de la République Emmanuel Macron s’exprimera « dans les semaines à venir » sur le numérique, « un sujet qui lui tient beaucoup à coeur », a indiqué le secrétaire d’État au Numérique, Cédric O.

Un rendez-vous manqué ? 

À la suite de ces annonces encore vagues, les réactions sont diverses. Citée par l’AFP, InfraNum, la fédération des entreprises qui travaillent à la connexion fibre ou mobile des territoires, a qualifié le plan de « signal fort » pour le secteur du numérique. Mais, InfraNum alerte tout de même sur les conséquences financières futures de la mise en oeuvre de la fibre comme « service essentiel ».

De son côté, Frédéric Mazzella, fondateur de BlaBlacar et co-président de France Digitale, la première organisation de start-up en France, estime que si « l’ambition et le diagnostic sont bons, nous voulons nous assurer que le message est clair, y compris vis-à-vis du grand public, : ”Numérique = emploi’’. Le plan de relance doit également l’afficher clairement ». Un signal fort aurait été d’y consacrer une plus grosse enveloppe. « C’est un peu dommage », regrette-il.

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Marion SIMON-RAINAUD