Shadow – le premier PC dans le cloud, de conception 100% française – a récemment détaillé de nouvelles offres d’abonnement, avec et sans engagement. Mais pas uniquement. Le service a également annoncé qu’une version bêta de son application pour Android TV et box TV était dès maintenant accessibles pour tous les abonnés. Ils ont maintenant un moyen supplémentaire d’accéder à leur PC de cloud gaming, ou qu’il soit, peu importe l’heure du jour et de la nuit et l’écran qu’ils utilisent.
Désormais ce n’est plus une seule configuration virtuelle à 29,95 euros par mois, qui est proposée, mais trois configurations. Shadow s’adapte aux besoins et aux moyens de ses utilisateurs et ça, c’est un grand pas en avant pour la start-up.
On retrouve le même souci d’adaptation avec l’arrivée des nouvelles applis pour mobile et Android TV (en bêta). La version du client pour tvOS ne devrait pas tarder à être déployée également, un peu de patience est demandé aux utilisateurs d’Apple TV.
Les 10 derniers mois ont été intenses pour Shadow
Lors d’un entretien avec Emmanuel Freund, co-fondateur de Shadow, nous avons appris que l’année 2019 n’avait pas été de tout repos, à l’image de 2018 d’ailleurs. Cet été, sa société a par exemple conclu un nouveau partenariat avec OVH cloud pour consolider sa présence en France et accélérer son développement à l’international (voir encadré).
« Nous nous sommes rencontrés lors d’une réunion à l’Elysée et le courant est tout de suite passé. On s’est dit qu’il fallait qu’on travaille ensemble… sans doute parce que nous avions une passion commune pour les gadgets qui brillent et ne servent pas à grand-chose. »
Emmanuel Freund nous a également indiqué qu’il était parvenu à faire une nouvelle levée de fonds de 30 millions d’euros (100 millions en tout en 4 ans) pour continuer à développer Shadow.
Une occupation à plein temps qui l’a forcé à endosser un costume pendant les six premiers mois de l’année.
« Une épreuve pour moi qui préfère les tenues plus… décontractées » nous avoue-t-il, l’air grave avec une lueur d’amusement dans les yeux.
Un sacrifice nécessaire puisque c’est notamment grâce à ces fonds supplémentaires que Shadow peut proposer à ses abonnés et futurs clients les nouvelles offres et applis qu’ils s’apprêtent à déployer.
Concernant les nouvelles offres commerciales et en précommande sur le site Web de Shadow, Emmanuel Freund nous a justement indiqué qu’elles étaient nées après à un sondage fait auprès de la communauté Shadow.
La question posée était simple : autant de puissance pour moins cher ou plus de puissance pour le même prix ? A 80%, les utilisateurs ont opté pour la seconde solution. Dont acte, les équipes se sont mises en ordre de bataille.
D’ailleurs, quand on demande combien de nouveaux clients la start-up espère toucher avec les offres Boost, Ultra et Infinite, son fondateur se garde bien de donner un chiffre précis.
« Si on pouvait ne pas en perdre, on sera déjà content » plaisante-t-il puis de reprendre sur un ton plus sérieux :
« On ne fait pas de projections pour ne pas être déçus. Nous pensons que 50% de nos abonnés vont passer sur Ultra. Les autres continueront avec Boost, et paieront moins cher ! Notre priorité est avant tout de satisfaire notre communauté, tous les utilisateurs qui nous font et continueront de nous faire confiance en souscrivant à nos nouvelles offres ».
Après avoir questionné plusieurs de ses collaborateurs et fait quelques analyses de la progression de la croissance de Shadow au cours de ces derniers mois, nous sommes parvenus à extrapoler que fin 2020, le palier des 100 000 utilisateurs pourrait bien être franchi. Et c’est sans doute ce que souhaite, secrètement, Emmanuel Freund.
Toujours plus d’améliorations et la VR dans le viseur
Côté amélioration de service, plusieurs grands chantiers sont en cours ou en train d’être achevés, à commencer par le Streamer, l’outil logiciel qui permet de diffuser le flux vidéo (en H.265) depuis les machines virtuelles des serveurs sur les écrans des utilisateurs. Celui-ci va connaître sa plus grosse évolution et incarne l’aboutissement de plus d’un an de travail pour les développeurs.
Parmi les mises à jour à venir, celle qui permet d’enregistrer une définition d’écran pour chaque appareil qui se connecte au service depuis un même compte est la priorité numéro Un.
En effet, aujourd’hui, lorsque vous vous connectez à Shadow sur votre PC puis sur votre smartphone (ou vice-versa), il faut réajuster la définition d’écran manuellement. De quoi lasser les moins patients.
Autre évolution à l’étude : la possibilité de brancher un smartphone sur n’importe quelle station d’accueil dotée d’une prise USB Type-C qui peut être reliée à un écran de PC (façon Samsung Dex). Il serait alors possible d’afficher Shadow directement sur la dalle du moniteur, tout en profitant de la vitesse de la 4G (5G bientôt, en partenariat avec Ericsson) comme on le ferait avec n’importe quelle autre appli.
Nous avons eu le droit à une petite démo d’une solution bêta, mettant en scène un smartphone connecté en 4G et branché sur une station, le tout caché sous un PC portable… pour nous flouer. Nous pensions l’ordinateur actif, il était – en réalité – éteint. Nous avons néanmoins pu jouer à Battlefield V, sans problème, souris et clavier au bout des doigts sans penser une seconde que nous jouions sur un smartphone converti en PC de jeu et posé sur un bureau.
Enfin, Emmanuel Freund veut également mettre la puissance de Shadow au service de la réalité virtuelle. De son aveu, la VR ne faisait pas partie de ses priorités. Mais avec la puissance qu’il a maintenant à disposition dans ses serveurs, il a reconsidéré la question.
« Shadow doit être sur tous les écrans, c’est notre objectif. Le casque VR en est un à sa manière. Nous avons tenu le pari un peu fou de développer une solution pour jouer avec un casque VR (NDLR : l’Oculus Quest VR), connecté en sans-fil à un simple PC et ça marche ».
Nous avons aussi eu l’occasion de l’éprouver et oui, en effet, cela fonctionne vraiment bien. Pour faire simple, les développeurs sont parvenus à générer un casque de VR « virtuel » sur le PC dans le Cloud, capable de reproduire tous les mouvements et les actions faits par l’utilisateur. La solution est compatible avec tous les jeux Steam VR. Plus important encore, nous n’avons pas senti le moindre décalage et ce, malgré le fait que le PC sur lequel nous tuions des zombies se trouvait à plusieurs kilomètres de là.
La météo s’annonce chargée dans le cloud en 2020
L’avenir de Shadow passe donc par la démocratisation du cloud gaming. En ce sens, les deux premières offres devraient jouer à plein. Par ailleurs, la communauté et les idées complètement folles des développeurs, des dirigeants et des fondateurs de la start-up semblent être les deux principaux moteurs qui poussent sans cesse Shadow vers l’avant. Pour l’instant, cette recette semble porter ses fruits et lui réussir.
Cependant, avec l’arrivée de Google Stadia dans le paysage d’ici quelques jours et, l’année prochaine, du xCloud de Microsoft et sûrement du GeForce Now de Nvidia (toujours en bêta gratuite), il va y avoir du monde dans le nuage.
Sans oublier l’offre PlayStation Now de Sony, dont le prix a baissé, sur laquelle les pontes de la marque veulent porter une partie de leur effort.
Bref, plusieurs épreuves, de taille, attendent Shadow mais son fondateur Emmanuel Freund reste confiant :
« Google va, sans le vouloir, nous donner un bon coup de pouce avec Stadia. C’est mon sentiment. Il en sera sûrement de même pour Microsoft. Nous, nous avons une technologie incroyable, plus flexible, plus ouverte et c’est elle qui va nous permettre de nous démarquer.
Nous avons une autoroute devant nous, il faut que nous réfléchissions à comment l’emprunter le plus efficacement possible et comment faire pour démocratiser encore plus notre solution. Tout en se focalisant sur les bons usages pour continuer de prospérer et faire croître notre communauté. »
Cette fois c’est clair, Shadow a tout pour sortir de l’ombre…
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