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Comment le FBI a surveillé le hacktiviste Aaron Swartz

La police fédérale américaine a déclassifié le dossier concernant Aaron Swartz, décédé en janvier. Accessible en ligne, le document met en lumière les méthodes d’investigation un peu étranges de cette organisation.

Retrouvé mort le 11 janvier dernier, Aaron Swartz était poursuivi par le FBI en 2009 pour avoir piraté les archives de la cour fédérale américaine (PACER, Public Access to Court Electronic Records). Aux Etats-Unis, lorsqu’une personne décède, son dossier FBI est automatiquement déclassifié. Le bloggeur Daniel Wright a donc réclamé au « Bureau » le dossier d’Aaron Swartz. Il reçut 21 pages (sur 23) dans lesquelles on peut suivre les différentes étapes des investigations.

En février 2009, les agents fédéraux commencent à se pencher sur M. Swartz suite au piratage du système PACER. Plus de 18 millions de pages ont été siphonnées en septembre 2008, sans aucun versement d’argent, alors que chaque page coûtait normalement 8 cents. Préjudice évalué par le FBI : « 1,5 million de dollars ».  

Une impasse « trop boisée »

Les limiers du FBI analysent alors les connexions informatiques du système pour finalement tomber sur l’adresse IP d’Aaron Swartz, domicilié près de Chicago. Mais la surveillance physique se révèle difficile : la rue du hacktiviste est « une impasse très boisée avec peu de véhicules garés sur le bas-côté ».  Le risque de se faire repérer était trop élevé.

Du coup les « agents spéciaux » se sont rabattus sur… le web. Ils ont inspecté le profil LinkedIn et Facebook du suspect, ainsi que son site perso sur lequel ils relèvent qu’en 2007 « il travaillait à temps plein en tant que membre du Comité de Planification à Long Terme pour la Race Humaine ».  Attention, c’est peut-être une piste ultra-sérieuse…

Ils tombent également sur un article du New York Times, puis passent quelques coups de fil. Et c’est tout. L’enquête n’aboutissant sur rien de tangible, elle est close en avril 2009. Mais par la suite, les choses se sont corsées pour Aaron Swartz, comme tout le monde sait. Le piratage de la bibliothèque numérique du MIT lui a valu de nombreuses poursuites judiciaires.  

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Gilbert Kallenborn