Plus de 37 millions d’utilisateurs en France ont fait du téléphone mobile un objet banal de notre quotidien.Aujourd’hui, personne ne s’étonne d’entendre, sur un appareil nomade qui tient au creux de la main, la voix de quelqu’un qui se trouve aux antipodes. Mais la transmission de la voix sur ces appareils fait intervenir une foule de techniques numériques. Pour comprendre comment un appel est acheminé, il faut se pencher sur la structure des réseaux de téléphonie mobile. Quel que soit l’opérateur (SFR, Orange ou Bouygues Télécom), un tel réseau est un ensemble très adroitement agencé qui se compose de plusieurs sous-systèmes ayant chacun une tâche bien précise à accomplir.
Voies aériennes et terrestres
Dans l’organisation générale du réseau, les liaisons entre les différentes étapes sont principalement terrestres. Seule la liaison entre le mobile et la station de base auquel il est connecté se fait par ondes radio. Les autres éléments du réseau sont reliés entre eux par des liaisons filaires numériques. Les parties les plus importantes du réseau sont les centres de commutation des services mobiles, administrés par les opérateurs. Ce sont eux qui organisent toute la logistique de transmission des appels et assurent un contrôle permanent des communications. Ils gèrent aussi les services mobiles comme la présentation du numéro, le double appel, les renvois, l’orientation vers la messagerie vocale ou les services de données (fax, interface Wap). Ces centres collectent enfin les informations nécessaires pour la facturation des communications.
Des banques de données croisées
Mais pour que l’ensemble fonctionne, les centres de commutation s’appuient sur des bases de données.Il y a tout d’abord le fichier de localisation des abonnés (appelé HLR, pour Home Location Register). Dans ce fichier, on trouve des informations relatives aux clients (nom, numéro d’appel, services souscrits) ainsi que les données géographiques du mobile associé.Le fichier est actualisé en permanence avec les informations fournies par les différents centres de commutation du réseau. Il stocke la référence de la zone dans laquelle se trouve chaque mobile à sa dernière localisation connue. Lors de l’appel d’un mobile vers un autre, ou de la réception d’un appel en provenance d’un téléphone fixe, cela permet au réseau de savoir instantanément vers quel centre de commutation acheminer les données.Une autre base de données, le fichier de localisation des visiteurs (VLR pour Visitors Location Register), est tenue à jour par le dispositif. Associé à un ou plusieurs centres de commutation, ce fichier stocke les informations sur les abonnés qui entrent dans son secteur.
Des infos sans cesse actualisées
A chaque changement de cellule (et donc de station de base), le fichier des visiteurs est mis à jour, tout comme, par ricochet, le fichier de localisation des abonnés. Lorsque le mobile quitte une zone, les informations sont effacées du fichier des visiteurs du centre concerné et inscrites sur celui du nouveau centre concerné.Le réseau comprend aussi une base de données d’authentification (AuC pour Authentification Center) qui sert à stocker les informations confidentielles concernant les abonnés et également au cryptage des conversations.Enfin, le réseau utilise un fichier d’identité des équipements (EIR pour Equipement Identity Register) qui contient un numéro unique (appelé IMEI) associé à chaque mobile. Ce fichier permet d’interdire l’accès du réseau aux matériels non autorisés.En dialogue permanent avec toutes ces bases de données, les centres de commutation organisent l’acheminement des différents appels puis des conversations. Et ce, que l’un ou l’autre des mobiles soit ou non en train de se déplacer de cellule en cellule (voir l’encadré ci-contre). A chaque instant, en plus des données nécessaires au codage des communications, ce sont ainsi d’innombrables quantités d’informations qui transitent entre tous les centres et les contrôleurs de stations de base pour gérer les appels en cours. De quoi donner un vertige numérique, quand on y pense
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