Fernando Pinto Da Silva est chargé de mission numérique au sein de l’association Braillenet, membre de la Fédération des aveugles de France et lui-même déficient visuel. Il est aussi féru de technologies. Mais comment lit-il son écran ? A-t-il besoin de matériel spécifique ? Peut-il faire tout ce qu’il souhaite sur Internet ? Il a accepté dans cette vidéo de nous montrer comment il utilise la tech dans sa vie de tous les jours.
Une orthèse technologique
« Mes appareils technologiques sont comme une espèce d’orthèse, ils me permettent de combler ma déficience visuelle », nous explique-t-il. Lunettes Bose, PC Dell, iPhone 8, de prime abord aucun de ces appareils ne parait « adapté » à quelconque handicap. « Ils sont dotés d’un lecteur d’écran, une surcouche logicielle capable de retranscrire par une voix synthétique ou en braille ce qu’il se passe sur l’écran », détaille-t-il.
La démonstration est impressionnante et rapide, sur ordinateur comme sur smartphone. Il nous montre aussi des accessoires spécialisés, tels que des lecteurs braille qui peuvent se brancher à son ordinateur ou à son téléphone. D’autres n’ont pas été du coup pensés comme tels mais sont une véritable aide pour les mal-voyants et non-voyants. Les lunettes connectées lui permettent ainsi de se diriger dans la rue. « Par exemple pour suivre les indications GPS de Google Maps et prendre le métro, c’est très pratique », nous confie-t-il.
« On peut savoir de quelle couleur on est habillés ! »
Dans son téléphone, il y a aussi quelques applications spécifiques. Parmi elles, deux ont retenu notre attention : Color Vizor, qui permet de détecter la couleur d’un objet ou encore d’un vêtement. « On peut savoir de quelle couleur on est habillés ! », sourit Fernando Pinto Da Silva. Ou encore Light Detector, une app qui permet de connaître le pourcentage de luminosité selon l’endroit où l’on se situe. D’autres encore l’aident à reconnaître les billets de banque, les images ou encore se repérer dans l’espace.
Sur Internet, la navigation n’est possible que si les sites sont rendus accessibles. Mais, cela nécessite un effort dès la conception. Si le défi technique n’est pas insurmontable, l’obligation est légale depuis plus de quinze ans pour répondre à cet enjeu d’égalité citoyenne. Pourtant, même l’État n’est pas exemplaire sur le sujet puisque seuls 13 % des services publics en ligne le sont. Et ce malgré les rappels à coup de directives européennes, la France reste hors-la-loi.
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