Ouvrez un placard, un carton ou la porte du grenier de la maison de vos parents et vous risquez d’être submergé par une vague de nostalgie en redécouvrant certains jouets de votre enfance. Mais dans quel état ? Les enfants ne sont pas toujours soigneux avec leurs affaires et font parfois subir, volontairement ou involontairement, les pires tortures à leurs jouets favoris. Chaque année, plus de 40 millions de jouets seraient jetés en France. Une catastrophe écologique et de belles occasions ratées de voir la prochaine génération s’amuser avec ses jouets dans quelques années. Faut-il pour autant les abandonner alors qu’ils ont bercé notre enfance ? Non. Plus maintenant.
Utilisez une imprimante 3D pour recréer une pièce d’un jouet
Ainsi, l’impression 3D permet dans de nombreux cas de recréer des pièces cassées ou perdues. Pour rendre cette solution plus accessible, un constructeur français d’imprimantes 3D a lancé un service gratuit de création de pièces de rechange pour les jouets.
Le site ToyRescue dispose d’un catalogue de pièces que vous pourrez imprimer vous-même à partir d’un fichier pour imprimante 3D, ou faire fabriquer à la demande. Et si le pistolet de votre Big Jim ou le lasso de votre Barbie n’est pas listé dans la base de données de pièces (qui contient une centaine de références), vous pouvez demander sa conception.
Nous avons interrogé Matthieu Regnier, le fondateur de la société Dagoma qui propose ce service
Comment est venue l’idée de Toy Rescue ?
Nous avons tous eu des histoires incroyables avec nos jouets. Et pourtant c’est aujourd’hui impossible de les réparer. Ils sont donc jetés, ce qui représente une pollution incroyable. Les pièces de réparation ne sont, ou plutôt n’étaient pas disponibles. Nous avons décidé d’y palier.
Est-ce que l’utilisation des fichiers d’impression est facile ?
Tous les fichiers sont téléchargeables au format STL, qui est un format open source et compatible avec toutes les marques d’imprimantes 3D. Le téléchargement est gratuit et ne nécessite pas de login, ni d’identifiant. Il suffit ensuite de charger le fichier dans le logiciel d’impression 3D et, quelque temps plus tard, vous obtenez votre pièce, dans la couleur de votre choix.
Est-il possible d’imprimer en 3D les pièces de n’importe quel jouet ? Quelles sont les limites ?
Il n’y a sur le papier aucune limite, ni dans les formes, ni dans la complexité technique des objets. En revanche, il est nécessaire de rester vigilant sur les plastiques utilisés. Nous recommandons le PLA (Acide PolyLactique), qui est un bio-plastique, et donc d’origine végétale. De plus, il est important de maîtriser ses réglages, afin de proposer des pièces solides, qui ne seront pas trop petites et vraiment durables.
Comment procédez-vous quand on vous demande une pièce spécifique par le formulaire dédié du site ?
Lorsque l’on reçoit une demande, nous vérifions si nous ne sommes pas déjà en train de le dessiner. Si en effet nous ne l’avons pas encore, alors nous allons devoir récupérer le jouet afin de réaliser un modèle parfait. Nous allons faire le dessin chez Dagoma (un fabricant d’imprimante, NDLR) ou chez un membre de la communauté qui s’est inscrit pour nous aider. Une fois le design validé, alors nous le publions et nous envoyons le jouet réparé à la personne qui en a fait la demande.
Le processus de dessin prend quelques heures, cependant nous souhaitons nous assurer que le design est parfait c’est pourquoi nous le testerons dans tous les cas.
Sur des jouets trop complexes, ou trop petits, lorsque nous sentons qu’il pourrait subvenir une difficulté, nous répondons négativement. Cependant ce n’est pas encore arrivé. De plus, pour les marques qui proposent des pièces détachés, nous ne proposons pas de pièces car elles sont déjà présentes sur le marché !
Pourquoi ne pas proposer un service d’impression des pièces pour les personnes qui ne disposent pas d’une imprimante 3D ?
Plutôt que de proposer un service d’impression, avec une logique financière lié à notre volonté de rendre ce service accessible, nous avons préféré mettre en relation des makers présents déjà localement partout en France. Pas de question d’argent sur toy-rescue.fr, les gens se parlent, et s’arrangent entre eux. A titre d’exemple, pour quelqu’un qui a une imprimante 3D, l’impression d’un bras de tortue ninja coûte environ 0,16 euros.
Avez-vous des concurrents qui proposent un service similaire ?
Non, il n’y a pas de plate-forme de réparation d’objets 3D gratuite comme toy-rescue.fr.
Des pièces détachées sur eBay
Si l’impression 3D vous semble trop complexe, ou que vous cherchez absolument à retrouver la pièce d’origine, une autre solution est possible. Elle consiste à chercher des pièces détachées sur les sites de vente d’occasion. Par exemple, eBay est une très bonne source pour les voitures miniatures de la marque Corgi Toys, rendue célèbre dans les années 60 par la Batmobile et l’Aston Martin DB5 de James Bond. Cette dernière intègre un siège qui éjecte le passager, mais peut se casser rapidement. Heureusement, des sièges de rechange sont proposés par eBay.
Toutefois, il faudra faire attention car le démontage et le remontage de ce type de petite voiture se révèle souvent difficile et le remplacement des pièces internes peut virer au parcours du combattant.
Vous pouvez également tenter votre chance sur les forums de sites spécialisés dans les réparations, et qui disposent d’une section dédiée aux jouets, voire de tutoriels. C’est le cas du célèbre site iFixit.
Enfin, à l’extrême périphérie de la réparation high tech, nous avons trouvé sur le Web un site spécialisé dans la remise en état des ours en peluche et des poupées. Cette clinique est animée par un ancien restaurateur du Musée de la Poupée à Paris. Ainsi, la restauration ne se limite plus aux tableaux, aux chaises ou aux commodes.
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