Au salon Viva Technology la semaine dernière, plusieurs robots Pepper accueillaient le public pour l’orienter. Une scène qui n’a plus rien de surprenant maintenant que l’humanoïde sur roulettes surmonté d’une tablette a été introduit dans des magasins Carrefour, des concessions Renault ou encore des gares SNCF.
Davantage d’applications pour Pepper
La grande nouveauté de ce mois de mai, c’est le lancement d’une nouvelle version, compatible avec les applications Android. Les développeurs n’ont ainsi plus à programmer avec le logiciel Chorégraphe de Softbank Robotics. « Cela va nous permettre de nous ouvrir à une communauté plus large de développeurs et de bénéficier dès maintenant de nouvelles applications déjà existantes », nous explique Nicolas Boudot, le directeur ventes et marketing de Softbank Robotics Europe.
Pepper a aussi bénéficié d’une mise à jour matérielle avec des caméras et micros plus performants, une enveloppe plus robuste et de nouveaux micromouvements des mains. Le robot est toujours commercialisé sous forme de leasing sur une durée de trois ans comprenant la maintenance et le swap, c’est-à-dire la possibilité de faire remplacer rapidement un modèle défectueux. « Nous comptons 12 000 exemplaires dans le monde et 700 clients en Europe », précise Nicolas Boudot. Le prix ? Entre 6 000 dollars sur trois ans pour le domaine académique et 10 000 dollars pour les entreprises.
Des discussions avec Boston Dynamics
Pour le moment, il n’est pas question de commercialiser une version grand public de Pepper après l’échec rencontré dans ce domaine au Japon. Ce qui ne veut pas dire que Softbank Robotics n’y reviendra pas un jour. Mais il est encore trop tôt pour cela : les utilisateurs pourraient être déçus par ces machines aux capacités limitées. Il va falloir d’abord améliorer le traitement naturel du langage et donc la capacité de Pepper à interagir avec ses interlocuteurs. La société ne ferme d’ailleurs pas la porte à l’intégration d’un assistant intelligent comme Cortana ou Google Assistant. « Nous continuons pour le moment à utiliser la reconnaissance vocale et la voix de Pepper qui sont basées sur des technologies de Nuance mais nous restons ouverts aux meilleurs outils suivant les cas d’usage et notamment à des chatbots ».
Les équipes de recherche et de développement du robot, basées à Paris, travaillent aussi à améliorer sa navigation. Il est déjà en mesure d’aller à la rencontre de ses interlocuteurs dans un rayon de trois mètres. Le but : qu’il puisse dans le futur se déplaceans des espaces beaucoup plus vastes. Enfin, le dernier objectif sera de réussir à lui faire manipuler des objets.
Donner un jour des jambes à Pepper reste aussi un rêve. La difficulté ne serait pas tant de lui faire garder l’équilibre que de préserver sa batterie. Car si Pepper dispose aujourd’hui de 12 heures d’autonomie, c’est parce qu’il est monté sur des roues. Peut-être la solution se trouvera-t-elle du côté de Boston Dynamics, qui appartient lui aussi depuis peu à Softbank Robotics. « Nous faisons désormais partie de la même famille et nous discutons régulièrement. Nous avons deux personnes chez nous qui sont en résidence là-bas », reconnaît Nicolas Boudot.
Pepper pourrait y gagner de nouvelles briques technologiques. Mais Boston Dynamics, engagé désormais aussi dans une logique commerciale à moyen terme, en plus de son travail de laboratoire, aurait aussi à apprendre des Français qui ont conçu Pepper et Nao. Ils sont aujourd’hui les seuls à être capables de produire en grande quantité un robot humanoïde robuste et abordable. Avec une grande expérience de déploiement sur le terrain et de retours clients. Qui sait ce que nous réserve une collaboration des deux entités ?
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