Les ballons stratosphériques Loon de Google trouveront leur première application commerciale l’année prochaine au Kenya. Un nouveau moyen de connecter à Internet des populations isolées ou frappées par une catastrophe. L’armée américaine aussi possède son propre projet de plate-forme à haute altitude dévoilé au mois de septembre dernier : il s’agit d’Alta pour Adaptable Lighter-Than-Air (adaptable plus léger que l’air). Elle annonce aujourd’hui avoir peut-être trouvé un moyen de faire mieux que Google en mettant au point des ballons qui pourraient rester au même endroit, d’après la MIT Technology Review. Ce serait une prouesse.
Les ballons Loon évoluent en permanence dans la stratosphère. A environ 20 000 mètres au-dessus du sol, ils sont chahutés par des vents ayant des directions et des vitesses contraires. Ils se déplacent vers le haut ou le bas, en tentant de maintenir un cap grâce à un système de navigation piloté par une intelligence artificielle. Tout juste parviennent-ils à rester dans une même zone durant quelques jours.
La Darpa, la branche de recherche de l’armée américaine, pense avoir trouvé une solution à ce problème. Elle teste actuellement un capteur pour repérer la vitesse et la direction des vents à grande distance ce qui permettrait de procéder à de petits ajustements en permanence pour les garder statiques. Pourtant, Alta fonctionnerait à une altitude encore plus élevée que les Loon, soit entre 23 000 et 27 000 mètres, là où les turbulences sont plus marquées. « En volant plus haut, nous espérons tirer parti d’une gamme de vents plus étendue », a expliqué Alex Walan, responsable du projet ALTA, cité par la MIT Technology Review.
Un capteur conçu à l’origine pour des satellites
Le ballon ALTA est fabriqué par la société Raven Aerostar, qui se charge déjà des Loon. Le capteur de vent, appelé Strat-OAWL (pour « stratospheric optical autocovariance wind lidar »), a été conçu à l’origine pour les satellites de la NASA.
Développé par Ball Aerospace, l’OAWL émet des impulsions de lumière laser dans les airs. Une petite fraction du faisceau est réfléchie et collectée par un télescope. La longueur d’onde de la lumière réfléchie change légèrement en fonction de la vitesse à laquelle l’air est renvoyé, c’est ce que l’on appelle un décalage doppler. En analysant ce décalage, l’OAWL peut déterminer la vitesse et la direction du vent.
Contrairement à d’autres capteurs de vent, l’OAWL pointe dans deux directions à la fois, ce qui donnerait une meilleure indication de la vitesse et de la direction du vent. Les versions précédentes embarquées à bord d’aéronefs avaient mesuré des vents à plus de 14 kilomètres de distance et une précision supérieure à un mètre par seconde.
Sur le plan militaire, Alta pourrait fournir des communications sécurisées à des avions ou servir de plate-forme mère pour une flotte de drones. Des applications civiles sont aussi envisagées pour le tourisme spatial ou les avions de ligne commerciaux. Le capteur permettrait d’optimiser l’itinéraire et d’éviter des secousses aux passagers. Le programme d’essais a déjà débuté, avec des vols d’une durée maximale de trois jours, et progressera avec des périodes de plus en plus longues.
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