L’équipe de développement de Kodi est en colère et veut mettre les points sur les i. Dans une note publiée sur son blog ce 24 avril, elle explique et clarifie sa position sur les DRM (verrous numériques). Disponible sur de nombreuses plateformes fixes et mobiles, le media center veut trouver une position intermédiaire entre lutte contre le piratage et philosophie open source, et ce par l’intégration de technologies propriétaires. En attendant, les développeurs n’y vont pas avec le dos de la cuillère.
« Grâce à une flopée d’idiots mal informés sur YouTube se posant comme des experts de Kodi et des vendeurs véreux cherchant à se faire de l’argent facile sur notre dos en exploitant des gens crédules, Kodi est généralement décrit comme une plateforme de piratage. Pendant ce temps, l’équipe de Kodi en prend pour son grade », s’enflamment-ils sur le blog de Kodi.
Un environnement sécurisé pour les contenus légaux
L’équipe fait ainsi référence aux réactions provoquées par un article de TorrentFreak dans lequel ses développeurs faisaient part des pistes exploitées pour limiter le piratage engendré par le système d’extensions tierces de sa plateforme. Certaines d’entre elles permettent en effet d’accéder à des catalogues illégaux de films et de séries. Des fabricants en profitent même pour créer et vendre des box Android TV avec un système entièrement configuré pour accéder à ces contenus, mais aussi à des bouquets de télévision payants (HBO, Canal+, BeIN Sport, etc.).
Si Kodi se pose comme « un logiciel libre, open source et neutre » et se compare à un simple navigateur Internet qui permet aussi bien d’accéder à du contenu légal qu’illégal, cet usage illicite a malgré tout contribué pour beaucoup à sa popularité. Sauf que Kodi voudrait aussi proposer aux ayants droit un environnement technique leur permettant de proposer leurs contenus légaux. D’où l’idée d’intégrer des DRM à cette plateforme. C’est ce point précis qui a fait bondir de nombreux utilisateurs craignant que les fonctionnalités offertes par le système d’extensions n’existent bientôt plus.
Des DRM de bas niveau pour pouvoir rester libre
Bien que visiblement très agacée, l’équipe de Kodi explique qu’en aucun cas, l’intégration de DRM ne bloquera les autres usages de l’application. « Kodi ne nécessitera jamais de DRM pour fonctionner et ne sera jamais un logiciel verrouillé. Jamais ! », précisent les développeurs. « Malheureusement, le buzz autour de Kodi et du piratage est tellement immense que les distributeurs de contenus ne veulent pas travailler avec nous. Ils voient Kodi comme un facilitateur de piratage. De notre point de vue, supporter les DRM de bas niveau est le premier pas pour changer cela », peut-on lire sur la note de blog.
C’est donc ainsi que le media center trouverait son point d’équilibre. En gérant tout simplement les DRM déjà présents dans les systèmes d’exploitation sur lesquels son logiciel est installé, Kodi pourrait intégrer les catalogues des services légaux, sans qu’ils se sentent menacés. En plus de leurs extensions préférées (pirates ou non), les utilisateurs pourraient ainsi accéder depuis Kodi à l’offre de Netflix, HBO Go ou n’importe quel autre fournisseur de contenus local.
Et de conclure : « Comme l’open source et les sources propriétaires ne sont pas compatibles, nous ne pouvons livrer les DRM directement dans Kodi. Ce que nous pouvons faire, c’est utiliser les DRM présents sur votre système pour lire les contenus protégés ». Une position plutôt intelligente pour mettre Kodi au centre de tous les usages vidéo, licites ou illicites, et rassurer plus largement sa base d’utilisateurs fidèles.
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