Et si, pour jouer au loto ou parier sur des courses, vous n’aviez plus à dégainer vos papiers d’identité ? À la place, c’est votre visage qui serait scanné pour déterminer votre âge. C’est ce qu’a testé la Française des jeux pendant trois mois, explique l’AFP, reprise par Capital, mercredi 5 avril. Le processus ne durerait que deux secondes et permettrait de limiter avec plus d’efficacité l’accès de ce type de jeux aux mineurs. À l’origine : une société britannique Yoti, fondée en 2014, qui a développé un logiciel d’analyse faciale. Ce dernier utiliserait une intelligence artificielle. Et selon cette société, la technologie serait particulièrement fiable, avec une marge d’erreur de seulement 1,6 an.
Comment cela fonctionne-t-il ? Le logiciel va venir scanner votre visage et se baser sur certaines caractéristiques pour déterminer votre âge. L’IA s’est entraînée sur des milliers d’individus d’âge, de sexe et de couleur de peau différents. Chez les buralistes qui ont testé le logiciel, les jeunes clients n’étaient pas obligés de passer par Yoti. Ils avaient le choix entre présenter leurs papiers ou opter pour l’analyse faciale. Les photos prises et les données collectées n’ont pas été stockées, a assuré l’entreprise, qui précise que sa technologie ne permet pas d’identifier des personnes, mais de seulement vérifier l’âge d’un individu.
De nombreux essais déjà en cours
Des expérimentations similaires avec ce logiciel ont déjà eu lieu au Royaume-Uni. La poste locale et le National Health Service (NHS), le système de santé britannique, ont déjà intégré certains des systèmes de vérification numérique et de biométrie de l’entreprise. Une expérimentation a aussi été mise en place dans les épiceries comme Tesco, Asda, Co-op et Morrisons, pour limiter l’achat d’alcool aux plus de 18 ans. L’essai a paru convaincant, puisque toutes les enseignes ont estimé qu’elles étaient prêtes à soutenir un projet de loi visant à généraliser le procédé.
Le système de Yoti aussi été utilisé par Meta, la maison-mère de Facebook et d’Instagram, notamment sous la forme de selfie-vidéos pour vérifier que les utilisateurs ont bien 13 ans lors de leur inscription. Elle est aussi utilisée en Allemagne, où la Commission pour la protection des mineurs dans les médias a donné son feu vert en 2021 pour que ce système soit mis sur le marché pour protéger les enfants et les jeunes. Dans l’Hexagone, on ne sait pas si l’expérimentation a été un succès. Et pour l’instant, elle ne fait l’objet d’aucune proposition de généralisation, notamment en raison des risques posés par cette technologie. Les défenseurs des droits civils estiment que l’analyse automatique des visages peut normaliser la surveillance. L’entreprise espère que sa solution technique sera sélectionnée par le gouvernement pour la vérification d’âge en ligne, prochainement imposée aux sites pornographiques.
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Source : Capital