A l’occasion de sa conférence F8, Facebook a levé le voile sur le mystérieux projet téléphathique que Business Insider a révélé en janvier dernier. Finalement, il ne s’agit pas (pour l’instant) d’un projet de communication « brain-to-brain », mais « brain-to-machine ». Ce qui n’est déjà pas mal.
Selon TechCrunch, la division Building 8 – qui regroupe les grands projets R&D du réseau social – travaille depuis six mois sur un dispositif qui permettrait aux utilisateurs d’écrire par la pensée, à raison d’une centaine de mots par minute. Ce qui serait cinq fois plus rapide que de taper un texte à la main sur un smartphone. Une équipe d’une soixantaine d’ingénieurs serait actuellement consacrée à l’élaboration de cette interface homme-machine très futuriste, dont des spécialistes en imagerie neuronale et en apprentissage automatique.
Comment ce dispositif va-t-il fonctionner? Pour l’instant, peu de détails techniques ont été donnés. Regina E. Dugan, la directrice de Building 8, a expliqué que ce dispositif – que ne sera pas disponible avant quelques années – sera non intrusif (pas besoin d’implanter des électrodes dans le cerveau, ouf) et qu’il s’appuierait sur des techniques d’imagerie neuronale. Mais on en saura pas beaucoup plus.
Evidemment, l’ancienne patronne de la Darpa reste extrêmement prudente sur ce domaine et souligne d’emblée que le but n’est pas de lire les pensées des gens. Dans une note de blog, elle précise que ce dispositif sera seulement capable de « décoder l’activité neuronale dédiée à la parole ».
« Vous avez beaucoup de pensées et décider d’en partager certaines sous la forme de mots parlés. Ce sont ces mots, des mots que vous avez déjà décidé d’envoyer au centre de parole de votre cerveau, que nous allons transformer en texte », souligne-t-elle. L’utilité de ce dispositif dépasserait par ailleurs celle de la publication de textes sur l’application mobile Facebook. Un tel système pourra servir comme prothèse vocale pour les aphones et enrichir les moyens de communication dans les univers de réalité virtuelle de demain.
Une oreille sur la peau
Mais l’innovation chez Facebook ne s’arrête pas là. Regina E. Dugan a présenté un second projet futuriste : entendre avec la peau. L’idée est de développer un système matériel et logiciel permettant de transformer un signal sonore en un genre de tapotements mécaniques qui viendraient stimuler les nerfs de la peau. Lors de la conférence, Facebook a présenté un prototype composé d’un ensemble d’actionneurs répartis sur un bras et capable de décoder des sons dans 16 bandes de fréquences différentes. « Au 19e siècle, le braille a montré que l’on pouvait interpréter de petites bosses sur une surface comme un langage (…) Aujourd’hui nous avons démontré une oreille artificielle et le début d’un nouveau vocabulaire haptique », poursuit Regina Duncan dans sa note de blog.
Facebook n’est pas la seule société à s’intéresser aux interfaces neuronales. Il y a quelques semaines, The Wall Street Journal a révélé la création par Elon Musk de la société Neuralink dont le but est de développer un dispositif matériel permettant de relier notre cerveau aux machines. Le but ultime de l’entrepreneur est beaucoup plus radical, car il souhaite « fusionner l’intelligence biologique et l’intelligence numérique ». Tout un programme.
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