Au fil des semaines, sous l’effet de quelques désillusions boursières, la dichotomie caricaturale qui oppose ancienne et nouvelle économie tend à se résorber. Pour les entreprises, il devient clair que la révolution économique se traduit en premier lieu par l’apparition de nouveaux outils. Sur ce terrain, de vrais défis sont à relever. Plus que deux types d’acteurs – les ” nouveaux ” et les ” anciens ” -, il y a surtout un groupe de leaders, qui savent utiliser les potentialités offertes par ces outils. L’enjeu, pour toutes les entreprises, est de trouver les moyens de faire partie de ce groupe.
Ce nouveau challenge ouvre la voie à une source de gains potentiels de compétitivité encore inexploitée : l’optimisation de la gestion des masses d’information qui animent l’entreprise. L’information devient une marchandise, et, à ce titre, des stratégies spécifiques doivent être mises en place pour la stocker, la diffuser, et, surtout, l’exploiter dans une logique de création de valeur. La dernière décennie a été marquée par la mise en place de systèmes performants de gestion de la relation client (ou fournisseurs) et d’optimisation de la circulation des produits. Des architectures de même ampleur sont à imaginer pour mettre en place une véritable gestion stratégique des systèmes d’information dans l’entreprise, qui permette de créer des flux d’information au même titre que sont déjà en place des flux de marchandises et des flux financiers. C’est sur cette capacité à se doter suffisamment tôt de tels équipements qu’un entrepreneur pourra acquérir un avantage décisif sur ses concurrents et rejoindre le groupe des leaders de la nouvelle économie.
Dans sa forme achevée, le traitement optimisé de l’information devient une suite d’outils intelligents. Ces systèmes doivent être capables de suivre la production d’information dans toute l’entreprise, de faire le tri des éléments pertinents à adresser aux destinataires les plus à même de les exploiter, et de fournir une aide à la synthèse de toutes ces données en provenance des multiples départements de l’entreprise.
Un tel système est, en effet, nécessairement appelé à devenir la plate-forme permettant d’échanger des informations entre ses différentes fonctions. Il permet de rapprocher des données aujour- d’hui cantonnées dans des sphères imperméables : par exemple, les informations issues des départements techniques et les tableaux de bord des gestionnaires pour suivre les performances générales de l’entreprise. Une nouvelle génération de décisions stratégiques émergera de cette synthèse. Dans la téléphonie mobile, par exemple, le manager soucieux de garder ses abonnés ne peut plus se contenter d’étudier les données ” marketing ” classiques dont il dispose. Il a besoin de comprendre les performances techniques de son réseau. Pour réussir ce pari, l’utilisation des outils classiques de ” business intelligence ” ne suffit plus.
Il faut recourir à des logiciels de nouvelle génération – les agents intelligents -, dont la commercialisation débute. Capables de produire la synthèse – jusqu’ici impossible – entre des informations d’origines et de natures différentes, ils créent ces synergies qui permettront aux agents de répondre intelligemment à l’accroissement de l’exigence de réactivité que leur impose l’e-business.
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