Le courant porteur en ligne intéresse les régions oubliées du haut-débit. Comment ça marche, et qu’en pensent les premiers utilisateurs ? Réponse à La Haye-du-Puits, petit village du bocage normand.
Le CPL ne fait parler de lui que depuis quelques mois, pourtant le principe du courant porteur en ligne n’est pas nouveau. EDF l’utilise depuis une vingtaine d’années déjà, notamment pour relever à distance les compteurs de ses abonnés, ou bien pour les faire basculer d’un tarif à l’autre (heures pleines ou creuses, d’été ou d’hiver, etc.). Le principe est identique à celui de l’ADSL : il consiste tout simplement à superposer au signal électrique classique, qui utilise une fréquence de 50 Hz, un second signal à haute fréquence (dans la fourchette de 1,6 à 30 MHz). Seule contrainte, ce second signal doit être de faible intensité (moins de 0,5 volt), afin de ne pas perturber les appareils électriques existants. Utilisé pour véhiculer des données informatiques, le CPL permet de faire communiquer entre eux plusieurs ordinateurs.
Un réseau d’intérieur…
Il existe en réalité deux types de CPL. Celui dit ‘ indoor ‘ (en intérieur) est utilisé pour créer un réseau local, dans lequel les câbles électriques remplacent les câbles Ethernet. Pour relier un micro à ce réseau, il suffit d’insérer un boîtier à la norme HomePlug entre une prise électrique et le micro. Ce boîtier agit alors comme un filtre, en éliminant le signal de basse fréquence afin de ne transmettre au micro que les données qui lui sont destinées. En théorie, le CPL indoor permet un débit maximal de 14 Mbit/s, souvent plus proche des 6 ou 7 Mbit/s dans la pratique. Ce débit est à peu près équivalent à ce que permet le Wi-Fi 802.11b, mais bien moindre que le Wi-Fi 802.11g (54 Mbit/s) et l’Ethernet (100 Mbit/s). Néanmoins, la future norme HomePlug AV, en cours d’élaboration, promet jusqu’à 200 Mbit/s.
… et un réseau d’extérieur
Le CPL dit ‘ outdoor ‘ (en extérieur) est aussi appelé ‘ boucle locale électrique ‘ ou BLE. Elle couvre la distance entre le transformateur local d’EDF – ?” où Internet à très haut débit est acheminé grâce à une liaison par fibre optique, satellite, ou… ADSL ?” et le domicile de l’abonné.C’est elle qui a été expérimentée à La Haye-du-Puits (lire ci-après) pour distribuer le haut-débit aux différents foyers connectés, équipés du modem adéquat. Là, le débit actuellement obtenu est de 15 Mbit/s… mais, à la différence du indoor, il est cette fois à partager entre les utilisateurs. Cela suffit néanmoins pour assurer un débit minimal de 1 Mbit/s par abonné… tout comme l’ADSL, il n’y a pas si longtemps !