L’appel
S’il est passé avec un boîtier…
Pour téléphoner via Internet, l’abonné doit brancher son téléphone habituel sur le boîtier ADSL (Freebox, Neuf Box, etc.) et non sur la prise téléphonique. Pendant l’appel, le signal analogique (le son de la voix) est
numérisé par un circuit encodeur du boîtier. Selon le codec (méthode de codage) utilisé, la numérisation implique une compression plus ou moins forte, l’objectif étant de réduire au maximum la bande passante nécessaire sans pour autant nuire
à la qualité du son. Ensuite, le boîtier se charge de découper les données en échantillons, regroupés dans des paquets, qui peuvent alors être envoyés vers le destinataire de l’appel via le réseau ADSL du fournisseur, au même titre que les
paquets de données Internet.
Afin d’améliorer la qualité de la voix, certains FAI exploitent des techniques pour favoriser la voix par rapport aux données soit en créant un canal virtuel permanent (Virtual Channel) réservé à la voix,
soit en marquant les paquets voix de façon à les traiter en priorité sur les paquets Internet dans leur réseau.
… ou avec un logiciel
Pour téléphoner via Internet sans boîtier spécifique, il faut que l’appelant et l’appelé installent un logiciel particulier sur leur PC et qu’ils utilisent de préférence un microcasque. La numérisation et la
segmentation en paquets IP sont alors réalisées par le programme. A la différence du processus sur ADSL, la téléphonie avec un logiciel ne permet pas de traiter en priorité la voix par rapport aux données. La qualité de la communication est donc
susceptible de souffrir d’un éventuel engorgement du réseau.
Pour pallier le problème, la numérisation de la voix est effectuée avec des codecs de dernière génération, qui compressent le son de façon plus importante sans nuire à la qualité (voir encadré ‘ Le codec :
objectif qualité ‘). La bande passante nécessaire au flux de la voix est ainsi réduite.
Le trajet
Les paquets de voix sont véhiculés à travers le réseau Qu’ils soient émis par un boîtier ou un logiciel, les paquets de voix se dirigent tous vers le réseau du FAI de l’appelant (dans le cas de l’ADSL, ils
passent par le DSLam, cet équipement ayant pour tâche de faire converger tous les flux numériques des abonnés vers le réseau du FAI sur un seul lien à fort débit). Un équipement, baptisé soft switch, gère la signalisation des
appels : selon les informations transmises par le boîtier ou le logiciel, cette tâche consiste, entre autres, à effectuer le routage (diriger les paquets voix soit vers un autre abonné au même service de VoIP, soit vers le réseau
filaire).
La réception
Sur un téléphone relié en VoIP
Lorsque l’appel est émis vers un boîtier ADSL dépendant du même fournisseur d’accès à Internet, le flux qui transporte la voix est un flux Internet de bout en bout. Le soft switch (qui gère la
signalisation des appels) transmet directement les paquets de voix au boîtier de destination. Ce dernier recombine les paquets de façon à reconstituer un signal numérique qu’il convertit ensuite en analogique. Mais si l’appel est émis
vers un boîtier ADSL d’un FAI différent, les paquets voix sont réordonnés par une passerelle, décompressés et transmis sur le réseau téléphonique. Ils arrivent alors sur le réseau du FAI du destinataire, où une passerelle recompresse le
signal dans des paquets IP et les transmet, par le réseau Internet, au boîtier, qui devra les recombiner et les décompresser.
Sur le réseau de téléphonie classique
Lorsque l’appel est émis vers un numéro appartenant au réseau de téléphonie filaire classique, le soft switch oriente les paquets voix vers une passerelle qui effectue les opérations inverses de celles du
boîtier ADSL ou du logiciel de l’appelant. Cette passerelle doit d’abord réassembler les paquets qui n’arrivent pas forcément dans l’ordre dans lequel ils ont été émis.
Ensuite, tout dépend du codec utilisé pour compresser la voix. Sur le réseau de téléphonie classique, la voix est aussi numérisée (avec le codec G711), si le codec employé en VoIP est identique à celui-ci, la passerelle se contente
de transférer l’appel vers ce réseau. En revanche, s’il s’agit d’un autre codec, la passerelle effectuera une opération de transcodage : elle décodera le signal numérique puis le recodera en G711. En fin de parcours,
juste avant le poste de l’appelant, le signal est converti en analogique.
Le codec : objectif qualité