Qui n’a jamais utilisé abusivement le terme de ‘ résolution ‘ pour exprimer le nombre de pixels d’un capteur ? Et qui ne s’est pas étonné des chiffres optimistes, mais néanmoins
obscurs du type 4 800 dpi annoncés par les fabricants d’imprimantes ?Il est vrai qu’un certain flou est savamment entretenu autour de ces notions, le seul message récurrent étant : plus le chiffre est grand, mieux c’est. Même si la formule est facile à retenir et qu’elle est en
grande partie fondée, voici quelques précisions pour mieux comprendre de quoi il retourne.
Résolution : des pixels ‘ matériels ‘
On entend par résolution le nombre de pixels par unité de longueur qu’un support matériel, photo ou vidéo, est capable de restituer. Cette caractéristique intrinsèque est généralement exprimée en dpi (dot per
inch, qui signifie point par pouce), mais nous préférerons parler de ppi (pixels per inch), terme plus rigoureux (lire encadré ci-dessous). Les deux notions se traduisant en français par ppp, seul le terme anglais
permet d’éviter cette confusion récurrente. La résolution permet de mesurer la ‘ finesse ‘ d’un support destiné à former ou afficher une image numérique, quel qu’il soit.Ainsi, en entrée de chaîne, un capteur CCD possède sa propre résolution. Mais il en est de même en sortie pour un moniteur d’ordinateur ou n’importe quelle technologie d’impression. C’est la dimension
physique de chaque photodiode d’un écran ou de la tête d’impression d’une imprimante qui va directement limiter leur résolution.Lors de cette restitution, la résolution doit être suffisante pour que l’?”il humain ne distingue pas les pixels constituant l’image à une distance d’observation normale. Il est admis qu’une résolution de
300 ppi corresponde à une qualité photo idéale (équivalent à celle d’un tirage argentique), mais ceci n’est plus vrai pour de forts agrandissements, destinés à être observés à une plus grande distance.La résolution idéale diminue donc quand le format augmente. D’une manière générale, si la résolution est trop faible pour la distance d’observation, les pixels seront visibles et l’effet mosaïque garanti.
C’est la raison pour laquelle tous les supports d’image sont conçus selon ces critères physiologiques. À ce stade, les notions de définition et de taille d’image ne rentrent pas encore en compte. Ils restent à déterminer en
fonction de cette donnée technique incontournable qu’est la résolution du support.
Définition : des pixels ‘ numériques ‘
Mais reprenons la chaîne de l’image numérique à son début. Dans le cas d’une photographie, el le commence sur le capteur. Contentons-nous de définir celui-ci par une grille composée d’un nombre donné de photosites,
déterminant directement la quantité maximum de pixels pouvant entrer dans la composition de l’image, en largeur et en longueur. Par exemple, un capteur de 1500 x 2 000 photosites donnera au maximum une image de
3 millions de pixels.Ce fameux nombre de photosites est tout simplement la définition du capteur, et non sa résolution. Ces deux valeurs restent néanmoins liées par une relation directe : puisque la résolution est une définition en pixels par unité de
longueur, il suffit de diviser la définition totale par le nombre de pouces (1 pouce = 2,54 cm) du capteur pour obtenir sa résolution.L’image numérique obtenue est également caractérisée par sa définition en pixels, découlant de celle du capteur, à la différence près qu’elle n’est plus liée à une résolution dans l’espace. En effet, une
image et les pixels qui la composent, dès lors qu’ils sont à l’état ‘ numérique ‘, n’ont pas de taille physique à proprement parler. C’est seulement au moment de la restitution sur écran et
surtout sur papier que les notions liées de résolution et dimension d’image interviennent à nouveau, selon le même principe qu’en entrée de chaîne. C’est pourquoi on peut modifier à volonté ces deux variables sans porter
atteinte à la nature de l’image ni à son poids de fichier.On comprend alors comment des images peuvent rétrécir sans pour autant être altérées quand on augmente leur résolution. En revanche, changer le nombre de pixels d’une image revient littéralement à la
‘ redéfinir ‘. L’opération, ayant pour nom rééchantillonnage, peut être effectuée à différents stades : dès l’enregistrement du cliché sur l’appareil quand on choisit une définition d’image
autre que celle du capteur, mais également sur les logiciels de traitement d’image, ou encore par l’imprimante si la résolution d’adressage ne convient pas.Le rééchantillonnage permet de réduire, mais aussi d’augmenter le nombre de pixels composant l’image. Toutefois, cette dernière manipulation est risquée car la valeur des nouveaux pixels étant interpolée artificiellement,
on ne pourra pas récupérer l’information manquante. Une accentuation s’avère alors souvent indispensable pour corriger le floutage qui s’ensuit.
En pratique : une question de ‘ taille ‘
Une fois ces malentendus dissipés, comment jongler avec ces valeurs en pratique ? Dans le cas de la photo, on se trouve généralement confronté à plusieurs paramètres qu’il faut faire coïncider : la résolution (finesse)
et la dimension finale d’image souhaitées, mais aussi la limite de résolution du périphérique de sortie et la limite de définition du capteur de l’appareil photo.Il faut au préalable déterminer la résolution idéale, selon les critères énoncés plus haut. Dans le cas d’une image destinée à être envoyée par Internet pour un simple affichage sur écran, une définition de
640 x 480 pixels suffit généralement. La résolution d’un écran dépassant rarement 72 ppi, le seuil de tolérance est alors beaucoup plus bas. Le nombre de pixels enregistrés va donc uniquement limiter les capacités
d’agrandissement ou de recadrage de l’image au moment de l’impression sur papier. Pas question de dépasser le format 30 x 40 cm avec un trimégapixel par exemple.À l’inverse, rien ne sert d’avoir trop de pixels si on ne les utilise pas ensuite : une image de 8 millions de pixels donnera exactement le même résultat que la même image de 3 millions de pixels sur un
tirage 10 x 13 parce que la résolution du système d’impression et l’acuité visuelle de notre ?”il sont limitées.Quand on sait que la définition d’une image se répercute également sur son poids de fichier, ce qui veut dire aussi sur son temps de traitement et son volume de stockage, on comprend pourquoi il est important de trouver le bon
compromis. Cette définition nécessaire et suffisante peut alors être déterminée par le calcul suivant, le plus simple étant de raisonner sur un seul côté de l’image (le second étant lié) : définition (nombre de pixels sur la longueur) =
résolution souhaitée (en dpi) x longueur du tirage (en pouces).Cette relation montre que la définition nécessaire sur un côté augmente proportionnellement à la résolution et à la dimension d’image finale sur le même côté. Le choix d’une définition en pixels correspond donc avant tout
à un format de tirage : la bonne définition permettra d’obtenir une image de la taille voulue à une résolution jugée satisfaisante. Pour les photos destinées à être agrandies, le tableau ci-dessous donne le format à partir duquel chaque
définition est nécessaire pour obtenir une qualité optimale et celui que la même définition permet d’atteindre sans perte de rendu notable.
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