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Comment ça marche : la haute définition

En augmentant le nombre de points affichés par un téléviseur, la haute définition (HD) va offrir des images plus détaillées. Mais aucun standard ne s’est encore imposé.

Haute définition, High Definition, High-def ou plus simplement HD : depuis quelques mois, les étals des distributeurs se couvrent de matériels arborant ces appellations. Et les vendeurs empilent les arguments
pour convaincre le chaland de craquer : avec les téléviseurs HD, on voit ‘ des images plus belles ‘, ‘ plus grandes ‘ et avec ‘ plus de couleurs ‘.La réalité est nettement plus nuancée. L’appellation HD signifie à la base que la définition des images (c’est-à-dire le nombre de points élémentaires qui les composent) est supérieure à la définition des images actuelles.
Aujourd’hui, les téléviseurs, les lecteurs DVD, les caméras DV et vidéoprojecteurs sont conçus pour des images SD (Standard Definition) composées de 576 lignes de 720 points (on parle de mode 720 x 576 points), soit
au total 414 720 points. Une définition ridicule lorsque l’on sait qu’un écran informatique à tube de 17 pouces peut afficher près de deux fois plus de points (en mode 1024 x 768 points).Le passage à la HD va simplement permettre d’accroître la définition des images, donc le nombre de points affichés. Le principal avantage de la HD, c’est d’afficher des images plus détaillées. Mais pas plus grandes,
la taille d’une image dépendant uniquement du système d’affichage (écran, vidéoprojecteur…). En revanche, comme les industriels de l’audiovisuel profitent du passage à la HD pour améliorer le codage de la couleur (en
passant de 8 à 10 bits), on pourra aussi, accessoirement, profiter de meilleures couleurs (du moins, sur les écrans capables de les restituer…).Simple dans son principe, la HD s’apparente pour l’instant à une véritable jungle. Car il existe plusieurs formes de HD, avec différentes appellations absconses telles que le 720p/50 ou le 1080i/50. Dans ces dénominations,
le premier nombre représente le nombre de lignes de l’image (720 ou 1080 lignes contre 576 aujourd’hui pour la SD). La HD est ainsi déclinée en plusieurs versions : 1 280 x 720,
1 440 x 1 080 et 1920 x 1080 points. Et donc plusieurs niveaux de qualité d’image, le mode 1920 x 1080 comprenant deux fois plus de points que le mode 1280 x 720 ! Il n’y a
donc pas une mais plusieurs HD, avec même de la très haute définition…

La fin de l’entrelacé ?

Les lettres (p ou i) correspondent au mode de construction de l’image, entrelacé (i) ou progressif (p). Tous les téléviseurs cathodiques travaillent en mode entrelacé : chaque image est décomposée en deux demi-images (des
‘ trames ‘) affichées successivement, l’une formée des lignes impaires, l’autre des lignes paires (voir encadré ci-dessous). En mode progressif, l’image est composée progressivement
en une seule passe, ligne après ligne, comme sur les écrans informatiques. Enfin, le dernier nombre indique le nombre de trames par seconde.Les normes télévisuelles européennes sont toutes basées sur des modes à 50 trames par seconde (soit 25 images complètes par seconde), tandis qu’aux Etats-Unis, on utilise des modes à 60 trames par seconde (soit
30 images complètes par seconde). Ces nombres ne sont pas dus au hasard. Pour que l’?”il du téléspectateur ait l’impression d’un éclairage continu (et pas d’un clignotement), il doit voir au minimum 50 images
ou demi-images par seconde (c’est d’ailleurs pour cette raison, qu’au cinéma, chaque image est éclairée successivement deux fois).Et comme cet éclairage s’effectue par un balayage du faisceau d’électrons sur un écran à tube cathodique, il était plus simple, au début, de le caler sur la fréquence du réseau électrique (50 Hz en Europe, 60 Hz
aux Etats-Unis). Une contrainte historique qui n’a plus lieu d’être techniquement aujourd’hui, mais qui est conservée pour des questions de compatibilité.

Aucune raison de se précipiter

Quelle sera donc la vraie norme de télévision HD ? L’Union européenne des radiodiffuseurs (UER), qui représente les chaînes de télévision, n’a pas véritablement tranché : elle recommande le 720p/50 à court terme
et le 1080p/50 à plus long terme. Il convient donc d’être vigilant lorsque l’on achète un équipement estampillé HD, car tous n’offrent pas la même définition et donc la même précision d’image et, surtout, tous ne géreront
pas les futures normes HD : les modèles limités au mode 720 lignes ne pourront évidemment pas afficher 1 080 lignes, et ceux qui acceptent 1 080 lignes uniquement en mode entrelacé ne supporteront pas 1 080 en mode
progressif. Gare aux fausses bonnes affaires, donc, la plupart des téléviseurs LCD bradés actuellement risquant de se retrouver prématurément à la retraite…Sans compter les problèmes de connectique (DVI, HDMI, etc.). Il y a d’autant moins de raison de se précipiter que, pour l’instant, il y a très peu de programmes télé diffusés en HD (sauf sur la chaîne satellite Euro1080,
qui sert surtout de démonstration technologique). Mais la HD arrive à grand pas. De nombreuses chaînes de télévision sont déjà équipées pour filmer et monter leurs émissions en haute définition.La norme Mpeg4, qui sera utilisée sur la TNT payante et sur la télé nonADSL, permettra très prochainement la diffusion en HD. Et la HD ne sera pas réservée aux professionnels. Les éditeurs de logiciels de montage vidéo ont adapté leurs
programmes à la HD et certains constructeurs de caméscopes DV commercialisent déjà des modèles HD. C’est le cas de Sony qui propose, pour plus de 4 000 euros, une caméra affichant une définition de 1 440 par
1080 points.

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Pierre Martin