Le fait de booster son PC, c’est-à-dire de l’accélérer, porte le nom d’overclock (ou overclocking). Ce mot anglais, qui signifie littéralement accélération de l’horloge, permet d’augmenter à bon compte la puissance de son processeur et plus globalement les performances de son PC. Comment cette technique est-elle rendue possible ? Les processeurs d’une même famille (les Celeron, les Pentium III , les Athlon, etc.) sont fabriqués sur une même chaîne et sont ensuite testés sur un banc d’essai. Ce n’est qu’à l’issue de cette épreuve qu’ils sont qualifiés et qu’on leur attribue une fréquence.
Une marge de tolérance
Prenons l’exemple de Pentium III fabriqués sur une chaîne capable de produire des processeurs allant jusqu’à 850 MHz. S’ils réussissent le test, ils sont estampillés comme des Pentium III 850. Les autres, selon leurs résultats, sont ensuite jugés suffisamment fiables pour être commercialisés comme des Pentium III 800, 750 et ainsi de suite. Mais, par sécurité, les constructeurs conservent une marge de tolérance. En réalité, les processeurs peuvent tourner à une vitesse plus grande que celle pour laquelle ils sont qualifiés. Cette marge varie selon les processeurs. Il y a en effet de bonnes et de mauvaises séries : quand une chaîne est bien rodée, la marge est plus grande.
En outre, il arrive que, pour satisfaire à une demande des acheteurs ou pour faire face à une offre de leurs concurrents, les constructeurs sous-qualifient des processeurs, en marquant par exemple 750 MHz sur des processeurs ayant passé les tests à 800 MHz ou plus. Le problème est qu’il n’y a aucun moyen de savoir à coup sûr si un processeur va accepter une fréquence plus élevée que celle qui lui a été reconnue. Et la seule solution est d’essayer ! Pas besoin de toucher au microprocesseur. La carte mère dirige la man?”uvre grâce à deux paramètres réglables : la fréquence (66, 100, 133 MHz, par exemple) et le coefficient multiplicateur. Ce dernier ajuste cette fréquence à celle du microprocesseur en la multipliant (par pas, ou échelons, de 0,5).
La fréquence de la carte mère
Prenons un exemple avec un Pentium III 500 : on multiplie 100 (l’une des fréquences de la carte mère) par un coefficient de 5 (100 x 5 = 500). Pour faire tourner ce même processeur à 550 MHz, il suffit d’appliquer un coefficient de 5,5 (100 x 5,5 = 550). Mais cette façon de procéder n’est pas toujours possible. Certains processeurs, tels que les Celeron, sont bloqués sur un coefficient fixe. On ne peut donc pas jouer avec ce paramètre.
Il existe toutefois une alternative, qui est non seulement efficace à tous les coups, mais aussi préférable, parce qu’elle entraînera un gain de performances de la mémoire vive. Au lieu d’augmenter le coefficient multiplicateur, on fait varier la fréquence de la carte mère. Ainsi, pour pousser un processeur Pentium III 500 à 550 MHz, en gardant le même coefficient de 5, il faut régler la fréquence de la carte mère à 110 MHz (110 x 5 = 550). Arithmétique ! Encore faut-il que la carte mère le permette. Les plus basiques sont bloquées sur une seule fréquence, alors que les plus performantes autorisent des réglages très fins, par pas de 1 MHz à partir de 66 MHz et jusqu’à 150, voire 200 MHz.
Entre ces deux extrêmes, la plupart des cartes mères proposent un certain nombre de réglages fixes. Le seul moyen de savoir ce que peut faire la vôtre est de vous reporter à son manuel. Dans tous les cas, soyez prudent, ne modifiez jamais en même temps le coefficient multiplicateur et la fréquence de la carte mère. Et, surtout, procédez par petits pas : une augmentation raisonnable de la fréquence de 10 % (de 500 à 550 MHz, par exemple) sera presque toujours efficace. Si cela ne fonctionne pas ou si votre ordinateur commence à planter, vous pourrez ?” vous devrez même ?” revenir aux paramètres d’origine.
Surveiller la température
Sachez aussi que votre processeur ainsi poussé dégagera plus de chaleur qu’auparavant. Les processeurs actuels sont capables de supporter un niveau de chaleur élevé (jusqu’à 70 ?’C). Mais, outre que cette température est extrême, il n’est pas certain que votre processeur la supporte, surtout s’il est déjà âgé d’un ou deux ans. Pour assurer le bon fonctionnement du processeur (et sa survie), mieux vaut donc redescendre d’un cran si la température dépasse les 55 ?’C. Afin de vérifier la température, installez une sonde thermique si votre PC en est dépourvu. Et pour plus de sécurité, remplacez d’office le ventilateur qui se trouve sur le processeur par un modèle plus puissant : on en trouve à partir de 150 francs.
Quant à pousser la fréquence encore plus loin, cela reste possible, mais, à moins d’être spécialiste, il est préférable de s’abstenir. Même si vous réussissiez, sachez que le gain en performances se paiera par une réduction de la durée de vie du processeur et peut-être même des composants du PC.
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