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Comment Amazon et Apple ont réagi aux accusations de monopole du Congrès américain ?

Après 16 mois d’enquête, la Chambre des représentants américaine a conclu que les GAFA, désormais réunis sous l’appellation « Big Tech », ont tous des pratiques anti-concurrentielles. Les mesures préconisées par les États-Unis ne conviennent logiquement pas aux entreprises concernées. 

La prochaine révolution technologique sera-t-elle politique ? Après 16 mois d’enquête et une audition historique ayant contraint Jeff Bezos, Tim Cook, Mark Zuckerberg et Sundar Pichai à répondre à de nombreuses questions, le Congrès américain a conclu dans un rapport de 449 pages que les activités d’Amazon, Apple, Facebook et Google étaient dangereuses pour l’activité économique des États-Unis.
La chambre des représentants préconise des changements comme un abaissement des commissions dans les magasins virtuels des GAFA, une ouverture forcée à la concurrence ou même, dans certains cas, le démantèlement de certaines activités. Facebook devra-t-il se séparer d’Instagram et WhatsApp pour réduire sa puissance ? Les géants de la Tech pourront-ils exister demain ?

À lire aussi : Un rapport parlementaire américain préconise le démantèlement partiel des GAFA

Chacun leur tour, les représentants des Big Tech s’expriment sur l’enquête du Congrès. Leur objectif est clair, sauver leur peau. 

Amazon 

Pour se défendre, Amazon a publié un long article sur son blog. L’entreprise affirme que « des interventions malavisées sur le marché libre tueraient les commerces indépendants et puniraient les consommateurs en forçant les petites entreprises à quitter les magasins en ligne populaires, en augmentant les prix et en réduisant le choix et la commodité des consommateurs ». Autrement dit, sans Amazon, tout le monde perd. L’entreprise pense que la vision du Congrès américain, aussi bien intentionnée soit-elle, ne peut pas marcher. Amazon dit aussi que 80% des Américains ont une opinion positive de lui, histoire de gagner la bataille de la popularité. 

« Toutes les grandes organisations attirent l’attention des régulateurs et nous nous félicitons de cet examen minutieux. Mais les grandes entreprises ne sont pas dominantes par définition, et la présomption selon laquelle le succès ne peut être que le résultat d’un comportement anticoncurrentiel est tout simplement erronée. Et pourtant, en dépit de preuves accablantes du contraire, ces erreurs sont au cœur de l’offensive réglementaire contre les ententes. Cette pensée erronée aurait pour principal effet de forcer des millions de commerces indépendants à quitter les magasins en ligne, privant ainsi ces petites entreprises de l’un des moyens les plus rapides et les plus rentables d’atteindre les clients. Pour les consommateurs, il en résulterait un choix plus restreint et des prix plus élevés. Loin de renforcer la concurrence, ces notions mal informées la réduiraient au contraire. »  

Apple 

Pour le Congrès, l’App Store d’Apple est un monopole. Les parlementaires appellent la marque californienne à revoir ses pratiques et n’apprécie pas le fait que les développeurs soient forcés de se soumettre aux règles d’Apple s’ils souhaitent lancer une application sur iOS.
Plusieurs hypothèses sont évoquées comme une baisse de la commission de 30% ou l’ouverture à des magasins concurrents. Apple n’est pas menacé par un éventuel démantèlement mais se dit tout de même accusé à tort, jurant une nouvelle fois que l’App Store n’est pas un problème et soumet tout le monde aux mêmes règles. 

Voici la déclaration complète d’Apple, traduite en français par 01net.com :

« Nous avons toujours dit qu’enquêter est raisonnable et approprié, mais nous désapprouvons avec véhémence les conclusions de ce rapport  concernant Apple. Notre entreprise ne détient pas de part de marché dominante dans aucune des catégories où nous sommes présents. Depuis ses débuts il y a 12 ans avec seulement 500 applications, nous avons construit l’App Store pour qu’il soit un endroit sûr et fiable où les utilisateurs peuvent découvrir et télécharger des applications et un moyen de soutien aux développeurs pour créer et vendre des applications dans le monde entier. Avec près de deux millions d’applications aujourd’hui, l’App Store a tenu cette promesse et satisfait les normes les plus strictes en matière de confidentialité, de sécurité et de qualité. L’App Store a permis de créer de nouveaux marchés, de nouveaux services et de nouveaux produits qui étaient inimaginables il y a une dizaine d’années, et les développeurs ont été les premiers bénéficiaires de cet écosystème. L’année dernière, rien qu’aux États-Unis, l’App Store a créé 138 milliards de dollars de commerce, dont plus de 85 % sont revenus uniquement à des développeurs tiers. Les taux de commission d’Apple s’inscrivent résolument dans la tendance générale de ceux pratiqués par les autres magasins d’applications et marchés de jeux vidéo. La concurrence est le moteur de l’innovation, et l’innovation nous a toujours définis chez Apple. Nous travaillons sans relâche pour fournir les meilleurs produits à nos clients, en mettant l’accent sur la sécurité et la confidentialité, et nous continuerons à le faire. »

Facebook et Google en attente 

Au moment de l’écriture de ces lignes, Facebook et Alphabet n’ont pas encore publié de déclarations officielles. Nous mettrons à jour cet article quand les représentants de ces entreprises se seront exprimés.

Pour information, le Congrès préconise une séparation des activités de Facebook (Instagram et WhatsApp indépendants ?) et pensent que Facebook a étouffé la concurrence, rendant le paysage social toxique.
En ce qui concerne Google, les parlementaires lui reprochent d’avoir étouffé les moteurs de recherche et services concurrents en favorisant ses propres services et en collectant des informations sur les utilisateurs. Cette enquête antitrust pourrait complètement redéfinir le fonctionnement des géants du Web dans un futur proche. 

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Nicolas Lellouche