Une mésaventure passe inaperçue en marge du lancement de la 5G. Des foyers devraient se retrouver privés de leur service d’accès à Internet fixe parce qu’il s’appuie sur une technologie radio. C’est la conséquence de la libération de la bande de fréquence 3,5 GHz dévolue à la 5G, comme l’a rapporté en premier France Info. Cela oblige la boucle locale radio à migrer plus bas en fréquence. 4000 foyers seraient concernés dans 40 départements, d’après Philippe Le Grand, vice-président du groupe Nomotech, l’un des opérateurs d’infrastructures de ce type de réseaux en France avec Axione ou S.D. Numérique.
Des décisions prises il y a plus d’un an
Il y a deux cas de figure. Dans le premier, il s’agit d’abonnés Wimax dont le réseau était géré par des collectivités locales qui ont décidé d’arrêter le service. Dans l’autre, les victimes sont des utilisateurs du THD Radio, une technologie 4G avec son spectre dédié. Le réseau est toujours actif, mais certains utilisateurs se retrouvent hors de la zone de couverture depuis les modifications.
Tout cela ne pouvait-il pas être anticipé ? Si, nous répond le gendarme des télécoms. « Les décisions de fermeture ont été prises il y a plus d’un an, ce qui laissait du temps pour prévenir les abonnés et creuser les alternatives », nous signale un porte-parole de l’Arcep. « Quant aux risques de réduction de couverture du THD Radio, ils sont connus depuis un an et demi » . Mais la situation ne semble pas si simple concernant le THD Radio.
Difficile d’anticiper la propagation à l’échelle d’un foyer
« Nous avons réussi à migrer le réseau dans le bas de la bande en un an. Cela n’était pas évident car il fallait changer le matériel. Nous avons été obligés, en plus, de synchroniser nos réseaux avec ceux de la 5G, ce que nous avons achevé il y a un mois », nous explique Philippe Le Grand. « Pour la couverture, nous avions fait des simulations, mais les modèles ne sont pas fiables à 100%. Nous ne voyons la propagation à l’échelle d’un foyer que lorsque nous venons changer l’antenne chez nos clients », ajoute-t-il. Nomotech avait pris la peine, dans le doute, d’avertir en amont les maires qu’il était possible que certains de leurs administrés se retrouvent hors des clous.
Les Français concernés sont dispersés sur tout le territoire mais plutôt dans le centre avec pas moins de cinq ou six départements qui seraient touchés en région Bourgogne-France-Comté. A priori, s’ils n’utilisaient pas l’ADSL, c’est que ce dernier doit offrir un débit très limité là où ils habitent. Il ne leur reste donc que la 4G mobile ou le satellite comme alternatives, en attendant un éventuel raccordement en fibre d’ici quelques années.
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