Larry Ellison n’aime pas Bill Gates et ne perd pas une occasion de le faire savoir. Lors de son discours au Comdex, le PDG d’Oracle a ravi son auditoire par une critique acerbe du serveur de messagerie Microsoft Exchange.” C’est une confession pénible, mais je dois admettre que je suis un fan de la messagerie Outlook. En plus, elle est donnée gratuitement avec Windows, alors je l’utilise tous les jours. Où est le problème ? Même le ministère américain de la Justice n’y voit aucun inconvénient ! “, a ironisé Larry Ellison.” C’est la première application de Microsoft qui respecte les standards, et sans doute la plus grosse erreur de cet éditeur. Ça veut dire que vous n’êtes pas obligé d’utiliser Exchange pour la faire fonctionner. Rendez-vous compte, c’est terrible parce que pour une fois vous avez le choix ! “, a-t-il lancé à une salle hilare.En parfait VRP, Larry Ellison a fait la promotion d’ Oracle E-Mail, une fonctionnalité d’Oracle 9i Application Server, permettant de transformer une base de données en un puissant serveur de messagerie IMAP 4. L’éditeur fournit au passage un outil de migration pour transférer tous les comptes e-mail d’une messagerie Exchange vers son produit Oracle E-Mail.
Une messagerie appuyée sur Oracle 9i
Pour convaincre l’audience de la supériorité de son application, Ellison s’est lancé dans une série de comparatifs de performances. Ainsi, un serveur de messagerie Oracle E-Mail est capable de supporter jusqu’à 10 000 utilisateurs concurrents, contre 500 pour Exchange, selon Ellison.” Un seul de nos serveurs Oracle peut remplacer de 20 a 40 serveurs Exchange, s’est-il exclamé. Imaginez les économies d’administration et de maintenance que cela représente ! “Reprenant le leitmotiv de l’innovation cher a Microsoft, Ellison a précisé qu’Oracle E-Mail pouvait servir des messages vocaux et des courriers électroniques aux appareils sans fil de type assistant numérique ou aux téléphones mobiles, contrairement à Exchange. Mais, Larry Ellison a surtout insisté sur la sécurité de sa solution de messagerie.
Haute disponibilité et antivirus intégré
Ainsi, Oracle E-Mail dispose d’un scanner de virus permettant de se débarrasser des messages contaminés sur un serveur de messagerie. “Comme Oracle E-Mail est une base de données, il est très facile de supprimer les fichiers contaminés ou de leur interdire l’entrée sur le serveur de messagerie. Il suffit de lancer une requête sur la base et tous les fichiers sont supprimés en un instant. Pas la peine d’envoyer un courrier électronique à tous vos employés pour leur dire de ne plus cliquer sur tel ou tel message “, a-t-il expliqué.Outre la puissance d’Oracle E-Mail, Larry Ellison a vanté la tolérance aux pannes de son application. “Oracle 9i est incassable “, a-t-il martelé tout au long de son discours, reprenant le thème d’une campagne publicitaire largement diffusée dans les médias par sa société.Pour se justifier, Larry Ellison a expliqué que l’on pouvait exploiter Oracle E-Mail en cluster, évitant ainsi la panne en cas de chute d’un serveur. De plus, Oracle E-Mail peut dupliquer ses données vers un site distant et garder la copie à jour pour éviter un arrêt du service en cas de désastre sur le site principal.
Mais à qui se destine Oracle E-Mail ?
En termes de performances, personne ne contestera la supériorité d’Oracle E-Mail sur son concurrent Microsoft Exchange. Mais le débat n’est pas vraiment là : Microsoft Exchange et Oracle E-Mail ne sont pas conçus pour répondre aux attentes des mêmes clients. De par son prix et ses caractéristiques, Oracle E-Mail se destine aux très grandes entreprises, exigeantes en matière de disponibilité, contrairement à Microsoft Exchange, conçu pour des messageries plus modestes.Le véritable concurrent de la solution d’Oracle est donc plutôt Notes/Domino, de Lotus, une application qui tient le haut du pavé chez les grands comptes, jusqu’ici peu soucieux de migrer. L’avenir d’Oracle E-Mail serait plutôt à chercher du côté de l’ASP, un domaine en phase d’écroulement, et vis-à-vis duquel Oracle n’est jamais parvenu à adopter une politique claire, hésitant entre se constituer lui-même ASP et se reposer sur un réseau de partenaires. Un débat que Larry Ellison a habilement pris le soin déviter…
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