” Ne faire que du dégroupage pour le grand public, c’est une stratégie suicidaire. Ne proposer que du dégroupage pour les entreprises, c’est risqué. En revanche, fournir, comme nous le faisons, le dégroupage aux entreprises parmi un ensemble de services télécoms, nous semble être la bonne stratégie “, déclarait ce matin, à Paris, Claude Olier, directeur général Europe de Colt Telecom Group.Dans un secteur des télécoms en pleine turbulence, son discours posé et apparemment confiant, a de quoi surprendre. Spécialisé dans le marché professionnel (PME, grands comptes, revendeurs et opérateurs télécoms tiers), le groupe britannique se donne actuellement les moyens d’envisager l’avenir avec sérénité. A cela, plusieurs raisons.Tout d’abord, le groupe financier américain Fidelity Investments, déjà actionnaire de référence de Colt Telecom à hauteur de 48 % du capital, renforcera, d’ici au 15 novembre, sa participation dans une fourchette comprise entre 54 % et 73 %, et garantit d’ores et déjà l’augmentation de capital à hauteur de 645 millions d’euros. Mécaniquement, la part disponible sur les Bourses de Londres et de New York (Nasdaq) diminuera, pour s’établir entre 27 % et 46 % du capital.Ensuite, la rentabilité à moyen terme devient le maître mot de l’opérateur, et ce, pour tous les services proposés : voix, données, IP VPN, hébergement, etc. “Cela se fera sans procéder à des coupes sombres, précise Claude Olier, mais en évaluant, offre par offre, leur capacité à être rapidement rentable et en modérant nos investissements.”
Le DSL s’ajoute à l’offre dégroupée
Exemple concret : au lieu des 24 centres d’hébergement Internet annoncés en Europe, Colt Telecom n’en proposera réellement, d’ici à la fin de l’année, que 18 (dont 3 en France). Autre illustration : là où les marchés potentiels justifiaient, selon Colt Telecom, un déploiement direct de fibre optique ?” c’est le cas, en France, de Paris, Lyon et Marseille ?”, l’opérateur continuera de proposer en direct ses services, dont la nouvelle offre de dégroupage DSL. Ailleurs, l’entreprise préfère revendre l’offre Turbo DSL de France Télécom, en s’engageant auprès de ses clients sur la qualité de service.Reste la question épineuse de tous les opérateurs : l’endettement. Colt Telecom doit plus de 2,2 milliards d’euros aux banques (pour un chiffre d’affaires attendu de 1,4 ou 1,5 milliard d’euros en 2001). Cependant, le groupe peut compter sur sa trésorerie, évaluée par Claude Olier à environ 2,1 milliard d’euros. De quoi faire le gros dos, en attendant que le marché se décante et que l’entreprise atteigne enfin l’horizon promis de la rentabilité.
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