Cette acquisition doit être considérée comme un événement, car après Imaginet, un autre groupe français, il y a trois ans, ce n’est que la deuxième opération de croissance externe menée par l’opérateur d’origine britannique au cours de ses neuf années d’existence.“C’est que Colt a toujours été très prudent en matière d’acquisitions, nous explique Eric Moreau, directeur général du groupe Fitec. Il préfère la croissance organique et n’y déroge que lorsqu’il est sûr que le rachat lui fera gagner du temps.”Pour acquérir au plan européen les compétences qui lui manquaient dans l’intégration des ” e-infrastructures “, il en était ainsi venu à la conclusion qu’il lui fallait faire au moins une acquisition. Sur les recommandations de Claude Olier, à présent directeur général Europe, le choix s’est finalement porté sur le groupe Fitec, qui lui-même recherchait un partenaire de taille internationale pour accéder rapidement à la dimension européenne.Le groupe Fitec, créé à Orsay en 1992 par Yves Charles et Eric Moreau, pèse aujourd’hui 23 millions d’euros de chiffre d’affaires pour quelque 200 personnes et quelque 400 clients, dont Axa, LVMH, AP-HP, EDF, La Poste, Météo France, Philips, Michelin et Adecco. Il est constitué d’Apogée Communications (150 personnes), spécialisé dans l’ingénierie de réseaux sécurité, le management par la qualité de service et la gestion de la relation client, et d’Asthea Ingénierie (50 personnes), spécialisé dans l’exploitation déléguée de réseaux et systèmes d’information.Le rachat s’est fait sous le signe du pragmatisme. Les deux partenaires se sont donné six mois pour mieux se connaître et s’évaluer. Ils décideront ensuite si d’autres acquisitions seraient nécessaires pour atteindre une couverture européenne convenable. En tout cas, le groupe Fitec s’estime suffisamment aguerri et expérimenté pour mener lui-même cette extension.“Pour couvrir la France entière, explique Eric Moreau, nous avons déjà mis en place un pool autonome d’une vingtaine d’ingénieurs, capable de venir en aide à tout moment à nos cinq bureaux régionaux de Lyon, Toulouse, Bordeaux, Nantes et Rennes. Nous sommes convaincus que ce schéma peut être dupliqué dans tous les pays où Colt est présent.”Le groupe Fitec peut, d’autre part, se prévaloir que le tiers de ses ingénieurs savent travailler en anglais. A plusieurs reprises, il a su montrer qu’il était capable de déployer à l’étranger des projets grands comptes, en direct ou en sous-traitance, dont tous les engagements ont été tenus. “Nous savons intervenir loin de nos bases, jusqu’aux Etats-Unis ou en Afrique du Sud”, souligne le directeur général.En résumé, le groupe Fitec s’estime en position de rééditer la performance réalisée au sein du groupe Colt par Imaginet. En trois ans, cet hébergeur et créateur de sites web, de cinquante personnes et purement franco-français au départ, a su en effet piloter la création d’une vingtaine de centres d’hébergement à travers l’Europe.Avant son rachat, le groupe Fitec n’avait eu avec Colt que des relations très occasionnelles : il ne lui avait fourni qu’une solution de sécurité ainsi que des outils Infovista de gestion de la qualité de service. Cependant, autre argument en faveur de l’intégration, une quarantaine de ses clients, et non des moindres, sont déjà des clients de lopérateur (www.colt-telecom.fr) (www.apogee-com.fr) (www.asthea.fr).
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