Le salut passe-t-il par la concentration ? Depuis plus d’un an, on peut dire que la tendance dominante du marché des télécoms va dans ce sens, compte tenu de la “flopée” de disparitions et de rachats recensés. Et, pour beaucoup d’acteurs, notamment Level 3, 9 Télécom, Broadnet, Landtel, ou encore, Completel, la situation devient critique.Pour Completel, l’avenir se décline littéralement au futur proche, avec un besoin de liquidités plus que pressant, puisque l’opérateur se doit de trouver entre 40 et 50 millions d’euros avant la fin du mois de juin ! Or, dans un secteur comme celui des télécoms, deux mois, c’est demain. L’opérateur, qui croit encore fortement à son modèle, ne se laisse pas démonter et a lancé le mois dernier un nouveau service de VPN-IP.
Des rumeurs de rachat répétées
Mais, selon certaines indiscrétions, la dernière concentration du marché pourrait bien concerner l’anglo-saxon Colt. “Nous faisons l’objet de rumeurs de rachat tous les deux ou trois mois “, explique John Doherty, responsable des relations investisseurs de l’opérateur. La dernière en date, concernant un rachat par Cable & Wireless, a finalement fait long feu.
Colt, bientôt américain ?
Une nouvelle rumeur d’un rachat imminent de Colt concernerait l’opérateur américain Verizon, qui possède déjà des participations dans plusieurs sociétés européennes (Flag Telecom, Omnitel, EuroTel Praha, ou encore, Stet Hellas). Contacté une première fois, Verizon a opté pour un refus catégorique de commenter. Puis, Steven Marcus, un porte-parole de l’opérateur américain, a reconnu : “Verizon est en train d’établir une plus grande présence à l’étranger, et plus particulièrement en Europe. Nous avons lancé notre réseau global [Global Solutions Inc., NDLR] l’année dernière, et ce réseau relie désormais les villes de Londres, Paris, Amsterdam, Bruxelles, Francfort, Düsseldorf, Madrid et Milan.”À y regarder de plus près, le réseau de Colt viendrait assez bien compléter ce réseau longue distance. Surtout que l’Anglo-Saxon, même s’il répète à qui veut l’entendre, “qu’il est autofinancé jusqu’au cash-flow positif, prévu pour 2004”, ne serait plus si sûr que cela de cette date. En effet, Colt précise : “Nous devrions être cash-flow positif en 2004 ou début 2005.” Un nouveau délai qui pourrait impatienter Fidelity (son actionnaire principal), dont l’un des grands dirigeants n’est autre que Jim Curvey, président de… Colt.“Notre actionnaire principal vient de monter à 54 % dans notre capital, je ne vois pas là la man?”uvre de quelqu’un qui cherche à se retirer “, explique John Doherty. À moins de rendre la mariée un peu plus belle pour le futur époux ! Et d’ajouter que “Colt est un opérateur qui a du succès et [qu’il] va continuer à être un opérateur européen indépendant”. Comme si un rachat était forcément un constat d’échec !
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