L’informatique permettant un stockage croissant d’informations, le problème est de savoir qu’en faire. Bernard Liautaud, un responsables de la célèbre firme Business Objects, publie sous le titre E-business intelligence, un livre de réflexion sur le sujet. Au fil de sa lecture, on se demande s’il s’agit d’une analyse personnelle et objective du problème ou si l’auteur ne nous livre pas ce qui pourrait être assimiléà un ” publi-ouvrage “.Toutefois, si le texte décrit presque exclusivement l’expérience de Bernard Liautaud au sein de son entreprise, il n’en contient pas moins d’utiles vérités. En particulier, il insiste sur un fait majeur : la réduction considérable du coût et des délais nécessaires à la collecte de l’information. Le temps ainsi gagné devient un enjeu stratégique pour les firmes. Leur intérêt est de le consacrer à une compréhension plus poussée des paramètres d’une situation.L’auteur applique au partage ” temps de collecte des données / temps de prise de la décision ” la célèbre et quasi magique loi de Pareto des 80/20 %. Mais, quand la collecte des données mobilisait 80 % du temps dans la vieille économie, avec l’e-business intelligence est en train de s’opérer une inversion des déterminants du partage. Aujourd’hui, les technologies permettent en même temps un traitement et une hiérarchisation rapides de l’information. Dès lors, le livre met l’accent sur la nécessité de ne pas se tromper de priorité dans l’étude des flux de données.On a tendance à privilégier le B to C. En effet, l’acte de vente reste l’acte économique par excellence, l’aboutissement naturel de la production et la source du profit. Mais, en pratique, la circulation d’information est surtout B to B, et c’est dans ce segment qu’une bonne analyse génère les gains de productivité indispensables aux profits.
*professeur à lESCP
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