Ils s’appelaient VenturePark, Republic Alley, Tocamak ou encore Kangaroo Village… pour ne citer que les plus célèbres. Ces incubateurs privés créés dans les années 2000 ont mis la clé sous la porte. Seul Coach’Invest semble tirer
son épingle du jeu. La société affiche aujourd’hui des comptes à l’équilibre et annonce un nouveau site consacré à l’entrepreneuriat.‘ Je me payais cinq fois moins. J’étais au travail de 5 heures du matin à 22 heures. Les autres [incubateurs, NDLR] étaient sûrement plus opportunistes. La
création d’entreprise tient du marathon. Seule la persévérance rapporte ‘, analyse Thomas Legrain, PDG de Coach’Invest. La longévité de l’incubateur s’explique aussi par le réseau d’affaires de son créateur.Ancien diplôme de l’Essec, administrateur de
Club.senat.fr, de l’assocation de business angels France Angels… Thomas Legrain s’est fait de nombreuses relations qu’il a su mettre à profit. Lorsqu’il lève
des fonds en avril 2000, le jeune entrepreneur fait appel à son carnet d’adresses et contacte des patrons de grandes sociétés. Une cinquantaine de chef d’entreprises, dont Philippe Adam (Compass France), Philippe Charrier ( Procter & Gamble
France), Denis Payre (fondateur de Business Objects), entrent ainsi au capital de Coach’Invest. Ils prennent l’engagement de financer les entreprises en création, mais également de les ‘ accompagner ‘.
Rester à l’écart des entreprises hautement technologiques
‘ Le métier de Coach’Invest consiste à accompagner les entreprises : les aider à optimiser leurs dépenses ou générer du chiffre d’affaires en faisant appel au réseau relationnel. Le métier du conseil ne
s’applique pas aux TPE. Il est impossible de le leur facturer à sa juste valeur. Quant aux entreprises hautement technologiques, gourmandes en cash, elles ne s’inscrivent que dans l’univers du capital-risque ‘, explique le
PDG de Coach’Invest.Contrairement aux incubateurs qui n’ont vécu que le temps de la bulle Internet, la pépinière n’a pas misé sur les entreprises fortement technologiques, très coûteuses en terme de recherche et développement. Ainsi dans le portefeuille de
Coach’Invest, se mêlent une quinzaine d’entreprises aux profils divers : Netagis, un éditeur de logiciel de cartographie pour collectivités locales et entreprises, Canal CE, un intermédiaire entre les comités d’entreprises et leurs
fournisseurs, et même un hôtel-restaurant.Tout en se félicitant de la volonté du Gouvernement de promouvoir la création d’entreprises, Thomas Legrain estime pourtant : ‘ il est aberrant d’encourager le développement d’entreprises innovantes en
France. Mixer création d’entreprise et innovation, c’est cumuler les difficultés. L’entreprise est déjà morte avant d’avoir existé. Il faut déjà créer une société, trouver des clients. Puis, amener l’innovation. ‘L’innovation doit donc venir des grands groupes. ‘ Ils en sont conscients. Mais il faut leur proposer d’investir dans des secteurs qui rapportent, sinon ces activités annexes sont les premières à être supprimées
en cas de difficultés. Lune des pistes à explorer pourrait être du côté du développement durable ‘, conclut Thomas Legrain.
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