Passer au contenu

Claude Friedrich (e-santé.fr) : ‘ Les informations publiées sur notre site ne remplacent pas une consultation, mais la complètent ‘

C’est une banalité de dire que l’on trouve tout et n’importe quoi sur Internet, c’est aussi parfois une réalité. Une réalité particulièrement délicate quand les informations portent sur des sujets complexes comme la santé.

Pourtant, certains sites ont une réelle vocation d’information, de prévention et d’orientation ; leur contenu est rédigé par des professionnels de la santé qui délivrent aux internautes des informations justes et de
qualité.
Bonsoir à tous.Chanzy : Que va changer l’e-santé dans la vie quotidienne du citoyen ? Un accès à l’information plus simple et une meilleure compréhension de l’information médicale.PoilaMaZouTe : Existe-t-il un code national ou international de l’e-santé ? Si oui, quels en sont les grands fondements ? Il n’existe pas de code national ou international. Il y a par contre des projets nationaux et européens de vérification de la qualité des sites.bob : Il me semble qu’aux Etats-Unis 85 % des Américains consultent le Web avant d’aller chez le docteur… est-ce que la France égale ce record ? En France, 51 % des patients en parlent à leur médecin avant, et 45 % en parlent après. La relation avec le médecin est donc conservée. Une bonne information des patients est la clé d’une médecine de qualité.100yeux : Est-il vrai que l’e-santé a du mal à prendre son élan ? Si oui, pourquoi selon vous ? Elle n’a pas de mal en termes de trafic… mais, par contre, compte tenu des modèles économiques propres à Internet, elle est longue à trouver un équilibre financier. C’est une démarche à moyen terme, hors de toute approche de
type start-up.le Doc se défoole : Y a-t- il un cadre légal à l’e-santé ? Il n’y a pas de cadre légal spécifique à l’e-santé. Par contre, il y a le cadre légal propre à toute publication. La santé mérite néanmoins un cadre déontologique.Madame_Neige : Quel est le modèle économique d’un site comme le vôtre ? Quelques classiques comme la publicité, la boutique… et quelques spécificités comme la vente des clubs e-santé, c’est à dire des plates-formes téléphoniques santé, sociales et juridiques.Marabout-N’dyaie : Comment reconnaître un charlatan d’un vrai médecin sur le Net ? C’est toute la difficulté ! Contrairement à d’autres médias, il n’y a pas d’indicateur de qualité sur Internet et, ce qui est gênant dans un autre domaine, peut être grave en matière de santé.Hotcrouzoux : Bonsoir, comment responsabiliser les e-médecins ? Y a-t-il un moyen de se retourner contre eux dans le cas où ils se trompent ? Les informations publiées sur ces sites de santé ne remplacent pas une consultation. L’examen clinique, c’est à dire la visite chez le médecin, est indispensable. Les informations publiées sont donc de ce point vue comparables à
celles publiées dans un magazine papier.bertrand : Quid de Médipasse ! Médipasse est une clé permettant l’accès à des sites destinés aux professionnels de santé. C’est utile pour éviter que le grand public n’accède à des informations trop techniques. Ce n’est donc pas utilisé pour filtrer l’accès aux
sites grand public.cybzo : Que pensent les médecins généralistes de votre site ? Vous considèrent-ils comme des concurrents potentiels ? Ce site est apprécié des médecins généralistes qui le conseillent à leurs patients. L’information proposée est complémentaire à la consultation (avant ou après).Est-il normal que des assurances françaises aient mis en ligne leurs propres sites d’e-santé ? N’y a-t-il pas là un problème éthique selon vous ? Non, puisque l’édition est totalement étrangère aux assureurs actionnaires (AZUR-GMF et SMAP). Cela me paraît beaucoup plus transparent que de ne pas savoir quelles sont les financeurs.le Doc se défoole : Quelles sont vos sources ? Qui valide les informations données par votre site ? Des médecins supervisent la rédaction, les sources sont systématiquement citées (des revues, des études, etc.) et un comité scientifique valide le tout.sebwy : Quelles sont les mesures prévues par le gouvernement pour aider ce que j’appellerai la e-medecine ? Quelles ont été les dernières avancées ? La Commission européenne demande, dans le cadre du plan e-Europe, à chaque Etat membre de mettre en place des dispositifs d’informations santé grand public en ligne. Ces recommandations vont donc entraîner des actions concrètes au
niveau de chaque pays.Hypocrate : Est-ce qu’un jour nous pouvons imaginer un réseau reliant tous les médecins traitants français pour une meilleure circulation de l’information ? Si oui, quand ? Est-ce à l’étude ? Suite à la loi Kouchner de 2002, le gouvernement a prévu de mettre en place en 2004 des expérimentations de dossiers médicaux partagés, préludes aux échanges entre les professionnels de santé.cybzo : Qui rédige les fiches des médicaments en ligne dans la partie Guide ? Sont-elles relues par des médecins ? Ces fiches sont la reprise intégrale des textes officiels de l’AFSSAPS, c’est à dire l’agence du médicament.PoilaMaZouTe : Est-il imaginable que la Sécu rembourse une consultation on-line alors qu’elle peine déjà pour rembourser les consultations des médecines traditionnelles ? Il n’y a pas de consultation médicale en ligne, hors certains cas d’éloignement géographique bien précis.azerty: Bonjour ! En quoi vous démarquez-vous des autres sites de santé existants sur le Web ? Merci ! Difficile de répondre… Nous pensons être plus ‘ santé ‘ que ‘ femme ‘ ou ‘ forme ‘. Notre volonté est d’être un portail santé généraliste pour la
famille.sam2003 : Comment est-ce que l’on peut-être sûr que les informations de votre site sont fiables ? La rédaction est constituée de spécialistes et un comité scientifique également composé de médecins spécialistes valide le tout.bertrand : Selon vous, pourquoi connaît-on si peu l’e-santé ? Les efforts nécessaires ont-ils été fait en matière de promotion et de vulgarisation de cette conception de la santé ? Les internautes sont nombreux sur les sites de santé et leur progression l’est tout autant. http://www.e-sante.fr, par exemple, a accueilli 400 000 visiteurs uniques en juin.ipsite : Avez-vous l’objectif de proposer des études cliniques, des enquêtes, des observatoires à vos lecteurs? A des patients qui sont demandeurs d’informations médicales mais aussi d’actions de ce type ? Non, ce n’est pas prévu.bob : Peut-on, d’ores et déjà, en France ou ailleurs, acheter ses médicaments sur le Net ? Comment régler le problème de l’ordonnance ? Sur des sites étrangers c’est effectivement possible, mais les risques sont importants et sont entièrement à la charge de l’acheteur.SebDLC : Pensez-vous qu’un jour, l’e-santé remplacera la consultation habituelle ? Non, mais l’information est utile. Elle permet de mieux se préparer avant et de mieux comprendre après.cybzo : Qu’a-t-on le droit de dire ou de ne pas dire sur un site lorsque l’on touche à la santé ? C’est toute l’importance de la nécessité de mettre en place des critères de qualité pour les sites santé, afin de donner aux internautes les garanties de validité, de compréhension…vidal : Pourquoi certains médicaments génériques sont-ils plus chers que les non génériques et surtout pourquoi nous les proposer. N’y a-t-il pas la encore un deal entre laboratoire et pharmacie ? Je n’ai pas de cas en tête et je ne saurais trop quoi vous répondre !Frog : Qu’est-ce qu’on risque en achetant en ligne de la mélatonine, du viagra… (Des produits qui ne sont pas admis sur le territoire français) ? De ne pas acheter du Viagra… Qui vous dit que les petites pilules bleues qui sont dans la boite sont bien du Viagra ? Vous avez cette certitude dans une pharmacie ; sur Internet c’est moins sûr.SebDLC : Comment pensez-vous que l’on peut remédier au problème de vente de médicaments sur Internet par le biais de sites ? Il n’y a aucune certitude, si ces ventes ne sont pas autorisées en France. De plus, reste à régler le problème de l’ordonnance nécessaire à l’achat de ces médicaments.sam2003 : Ma mère va régulièrement sur Internet pour avoir des infos sur sa santé au quotidien, notamment pour des questions intimes. Parfois, il faudrait que les réponses soient plus personnalisées… Envisagez-vous un
système de chat pour répondre à des problématiques plus personnelles ?
Ce n’est pas prévu dans l’immédiat et il y a mieux que le chat : c’est la visite chez son médecin.Journaliste_01Net : Pourquoi aller sur un site généraliste plutôt que sur un site de spécialistes (allergie, anti-tabac…) ? L’un n’est pas contradictoire avec l’autre. D’autant que, souvent, des articles de e-sante.fr renvoient vers de tels sites spécialisés.glaxoWellcom : L’e-medecine, n’est-ce pas, si ça fonctionne, la mort de la relation entre le médecin et le patient ? Non ! ! ! Cela enrichit cette relation par une meilleure compréhension permettant de meilleurs échanges.super tomate : Pensez-vous que les sites de santé puissent contribuer à résorber un tant soit peu le trou de la sécurité sociale ? A nous tout seul, non… mais une meilleure information permet une meilleure prévention et moins de gaspillages.PoilaMaZouTe : Y a-t-il vraiment au sein des ministères une grande réflexion sur l’insertion de l’e-santé dans la société ? A quand, par exemple, un carnet de santé en ligne (consultable par son médecin habituel) par
exemple ?
Oui, le rapport Freschi préconise la mise en place d’un dossier médical partagé pour tous les Français. Les expérimentations commenceront en 2004 dans quatre villes.Journaliste_01Net : L’e-Santé fonctionne-t-elle différemment aux Etats-Unis ? Les consultations en ligne y sont-elles possibles? Oui, pour plusieurs raisons. En particulier parce que les consultations sont très mal remboursées.Furax : Peut-on se faire délivrer une ordonnance en ligne ? Non, cela n’est pas possible.le Doc se défoole : Peut on imaginer dans l’avenir que l’e-santé fasse le ‘ tri ‘ entre médecine généraliste et spécialisée selon les symptômes ? Cela ne me paraît pas souhaitable, parce que rien ne remplacera la consultation initiale.zenga : Pourquoi ne donnez vous pas de conseils sur la chirurgie esthétique ? Parce qu’on ne peut pas tout faire tout de suite, mais c’est prévu en 2004.charles : quels sont les thèmes qui intéressent le plus les internautes ? On l’a dit, e-sante.fr est plus santé que femme ou forme, les centres d’intérêt sont donc santé : cancer, cholestérol, diabète, hépatite, allergies, mal de dos… mais nous avons aussi les classiques : poids/régime,
grossesse, sexologie, etc.Journaliste_01Net : A quoi vont ressembler les critères de qualité de l’Union européenne? Un logo de bonne qualité ? Plusieurs dispositifs sont envisagés : un code ou une charte de bonne conduite, la création d’un site permettant de juger de la qualité des sites santé, ou enfin la création d’un label de qualité homologué par un organisme
tiers.100yeux : Est-ce que la licence MediPasse est la seule manière d’être reconnue par ses pairs en tant que médecin ? Si oui, ce système est-il satisfaisant ? Non, il existe d’autres systèmes, comme la carte CPS…PoilaMaZouTe : D’après vous, est-ce que le développement de l’e-santé va permettre le développement inconsidéré de sites de cabinets médicaux ou de sites de médecins consultants ? Que deviendriez-vous à ce moment là ?
L’Ordre des médecins ne le permet pas.super tomate : A quand un site avec des médecins qui consulteraient à l’aide de webcams ? Cela existe… mais dans des cadres très précis, hospitaliers par exemple.cybzo : Les professionnels de la santé réagissent-ils en direct sur votre site ? Non, il n’y a pas de chat ! ! !100yeux : Ne revient-il pas trop cher de former les médecins à Internet pour qu’ils deviennent de vrais e-consultants ? Ce n’est pas leur vocation, dans la mesure où la e-consultation ne se pratique pas.Merci Claude Friedrich, le mot de la fin ? Il y a des milliers de sites santé, 100 000 d’après la Commission européenne ! La santé est trop importante pour ne pas faire attention aux sites que l’on consulte. Il faut donc être vigilant et rester sur des sites
présentant toutes les garanties de sérieux… en attendant qu’un label européen officiel ne soit créé. Merci à tous et à bientôt !

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


La rédaction