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Clap de fin pour Flexible Engine, l’offre de cloud de Huawei et d’Orange

L’équipementier chinois et le géant des télécoms français débrancheront Flexible Engine, leur offre commune de cloud, d’ici 24 mois, révèle L’Informé : un nouveau coup dur pour Huawei, déjà exclu d’une partie du marché de la 5G en Europe sur fond de soupçon d’espionnage.

Après six ans d’offre commune, Orange et Huawei vont mettre fin à leur partenariat dans le cloud, « Flexible Engine », relate L’Informé, lundi 2 septembre. En février 2017, le géant français des télécommunications et l’équipementier chinois avaient officialisé leur union en proposant un nouveau service dans le cloud (l’informatique en nuage) dans plusieurs parties du monde. Pendant que Huawei apportait ses infrastructures et sa distribution OpenStack, Orange fournissait ses centres de données et ses réseaux.

Mais c’était sans compter sur les pressions des États-Unis, qui, sur fond de compétition technologique et de soupçon d’espionnage, demandaient à ses alliés d’exclure le géant chinois Huawei de leur réseau de télécommunication, dont la 5G. Résultat, en 2020 déjà, le PDG d’Orange d’alors, Stéphane Richard, expliquait que l’accord entre Orange et Huawei sur le cloud ne conservait pas forcément de « pertinence » en Europe. « C’est clair que cette infrastructure cloud Huawei n’est aujourd’hui pas forcément celle qu’on va mettre en avant en Europe », reconnaissait-il pendant une conférence destinée aux investisseurs, dont Reuters se faisait l’écho.

Une fermeture d’ici 24 mois

À Paris, l’annonce du partenariat avait été fraichement accueillie, Orange étant détenue à 23 % par l’État. Mais Flexible Engine avait finalement conquis le groupe PSA (maintenant Stellantis) et l’Agence Spatiale européenne. Qu’adviendra-t-il de ces clients ? Interrogé par L’Informé, un porte-parole d’Orange a précisé que ces derniers pourront toujours bénéficier du service jusqu’à sa fermeture qui devrait être actée dans les 24 mois. Les équipes d’Orange Business Services (OBS) travaillent pour migrer ces derniers vers d’autres solutions. 

Selon l’opérateur français, cette fin de partenariat s’explique par un souci de simplification et de concentration de ses offres. « Le marché que nous adressons ne justifiait pas de maintenir trois services (de cloud, NDLR) en parallèle », explique le porte-parole chez nos confrères. Jusqu’ici, Flexible Engine, Cloud Avenue et Cloud Bleu, en partenariat avec la société américaine Microsoft, étaient proposés.

Huawei exclu du marché de la 5G en Europe ?

Il s’agit d’un nouveau coup dur pour Huawei, déjà exclu d’une partie du marché de la 5G en France, en Europe, et dans d’autres pays alliés des États-Unis. Depuis 2018, la société est visée par une salve de sanctions américaines destinées à affaiblir l’ancien champion chinois des smartphones. Washington, en pleine guerre commerciale et systémique avec la Chine, soupçonne l’entreprise d’utiliser ses infrastructures 5G à des fins d’espionnage – accusations toujours réfutées avec virulence par la principale intéressée.

En 2020, l’Union européenne avait publié des recommandations sur la 5G, préconisant à ses États-membres de ne pas s’adresser aux « fournisseurs à risque » dont Huawei faisait partie. Mais depuis, seul un tiers des 27 s’était conformé à cette demande.

De quoi faire réagir la Commission européenne, qui a, en juin dernier, rappelé à l’ordre les 27. Dans un communiqué, l’exécutif demandait à tous les pays de l’UE d’exclure Huawei (et son concurrent chinois ZTE) des infrastructures 5G. Les deux tiers du Vieux continent n’avaient pas encore restreint ou banni la société chinoise de leurs équipements de télécommunication, posant un problème de sécurité pour toute la zone, expliquait Bruxelles.

À lire aussi : 5G : Pourquoi l’Europe rappelle à l’ordre les pays qui n’ont pas encore exclu Huawei de leurs infrastructures

En France, une loi anti-Huawei a été adoptée en 2019. Le texte exclut le recours à Huawei dans certaines zones considérées comme sensibles parce qu’abritant des bases militaires ou des industries stratégiques (de défense). Les autorisations de déploiement ne sont données qu’au compte-goutte, pour un temps donné, et seulement pour les entreprises qui ont déjà eu recours à l’équipementier chinois.

 

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Stéphanie Bascou