Câble, satellite, boucle locale radio, ADSL (internet rapide par la ligne de téléphone classique) : les solutions pour transmettre l’internet à haut débit ne manquent pas. Théoriquement, du moins. Car la méthode la plus simple consiste d’abord à faire passer de la fibre optique sur le dernier kilomètre. Autrement dit, jusqu’au poste de travail de l’utilisateur. Pour les fournisseurs de réseaux, c’est l’occasion rêvée pour proposer une alternative à la boucle locale, dont le dégroupage tarde à se mettre en place.
La fin de la règle fromage ou dessert
Cisco, le numéro 1 mondial des routeurs et des commutateurs, ne s’y est pas trompé. Le 2 octobre dernier, la firme de John Chambers a annoncé son routeur Internet 10720, “seule plateforme d’accès IP pour MAN à intégrer l’Ethernet haute vitesse et le transport optimisé des paquets IP.” Le tout “afin de construire des réseaux plus simples, plus fiables et plus évolutifs”.Ainsi, les tours des quartiers d’affaires pourraient bénéficier de l’internet à haut débit si, par exemple, une boucle en fibre optique y était déployée. Le raccordement de chaque immeuble se ferait alors de place en place ?” par hypothèse, tous les 500 mètres ?” et chacun disposerait d’une connexion à 10 gigabits. Du jamais vu. Pour Alain Fiocco, directeur du marketing produits EMEA (Europe, Moyen-Orient, Afrique) de Cisco, “on est en train de réactiver le principe des immeubles intelligents.”L’annonce de Cisco se double d’une offensive dans les services pour opérateurs télécoms. “Jusqu’à maintenant, ceux-ci étaient capables d’offrir à leurs clients du haut débit sans beaucoup de services… ou des services sans haut débit. En somme, c’était fromage ou dessert. Il fallait casser ce dilemme.” La firme de Palo Alto va donc commercialiser un ensemble de prestations de sécurisation des données, notamment en termes de filtrage contre les éventuelles attaques virales. “Nous sommes actuellement les seuls à offrir ce type de services sans ralentissement du débit”, note encore Alain Fiocco.Mais ce tir groupé de Cisco ?” un routeur haut débit et ses services associés ?” ne risque-t-il pas de devenir caduc, si le dégroupage de la boucle locale se concrétise rapidement et accélère le développement de l’ADSL ? “Il n’y a pas de danger, assure un proche du dossier. À quelques mois d’échéances électorales décisives, il est peu probable que les pouvoirs publics veuillent prendre le risque de fâcher les dirigeants de France Telecom.” Un obstacle de moins pour Alain Fiocco et un relais de croissance de plus pour John Chambers, qui mise depuis le début de l’année sur un rebond des investissements en Europe pour soutenir durablement son activité.
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