Cisco Systems n’organisera plus son activité par segments de marché PME, entreprises et opérateurs. Cette structure, mise en place en avril 1997, avait pourtant fait ses preuves : elle avait fait passer le chiffre d’affaires de 6,4 milliards de dollars en 1997 à plus de 22,3 milliards en 2001.Le constructeur privilégie désormais les domaines technologiques, comme il l’avait déjà fait pour son système de vente indirecte (lire Réseaux n?’ 134). Toute son ingénierie est recomposée dans pas moins de onze groupes technologiques, tous jugés d’intérêt économique et placés sous la direction générale de Mario Mazzola, ancien responsable du pôle d’incubation et nouveau Chief Development Officer (CDO).Dans le détail, on trouve : commutation et services Internet, accès, accès Ethernet, agrégation, division des technologies Cisco IOS, services de gestion des réseaux, routage, optique, stockage, voix, et sans fil. Les responsabilités sont également redistribuées.Quatre groupes technologiques ont été confiés à Charlie Giancarlo, ancien directeur du secteur des PME. Mike Volpi, ancien directeur de la stratégie, dirigera le groupe ” commutation et services Internet “, le plus important des nouvelles entités. Les autres groupes seront directement placés sous la tutelle du nouveau CDO. Quant à Kevin Kennedy, ancien directeur du secteur des opérateurs, il a préféré quitter la société, mais restera disponible en tant que conseiller externe.A l’instar de la branche ingénierie, le marketing est également regroupé dans une division unique, dirigée par James Richardson, ancien directeur du secteur des entreprises et désormais Chief Marketing Officer. La division centralisera toute la communication et le marketing pour les onze nouveaux domaines technologiques.Maîtrise des coûts oblige, cette réorganisation permettra de rationaliser les ressources et de supprimer les redondances créées par une structuration en segments de marché. Selon John Chambers, p.-d.g. de Cisco Systems, le temps où ces différents groupes de clients avaient des demandes de produits spécifiques et créaient des réseaux séparés est révolu.Mais, le départ du responsable du secteur opérateurs et la nomination du responsable entreprise à la tête du marketing semble également indiquer un retrait progressif du monde des opérateurs au profit de celui des entreprises. Aussi l’équipementier annonce-t-il son intention de tirer davantage parti de son assise dans le monde des entreprises et des PME pour faire adopter ses solutions et ses services dans les réseaux d’opérateurs. Cette nouvelle orientation remet au premier plan les produits de périphérie (accès et agrégation), là où entreprise et opérateur se donnent la main.En particulier, Cisco Systems met l’accent sur l’Ethernet métropolitain et les réseaux privés virtuels, deux domaines dans lesquels il a beaucoup investi en juillet dernier : 150 millions de dollars pour acquérir AuroraNetics, un fournisseur de technologie silicium à 40 Gbit/s destinée aux réseaux métropolitains ; puis 181 millions de dollars pour Allegro Systems, un spécialiste des technologies VPN et de leur optimisation.Exit, donc, les c?”urs de réseaux d’opérateurs ? Cette supposition est démentie par l’équipementier. Mais elle est probable. D’une part, parce que la politique de crédit-fournisseur mise en place pour favoriser le développement des opérateurs de nouvelle génération n’a pas tenu ses promesses et a même engendré des pertes importantes. D’autre part, Cisco Systems doit reconnaître qu’il a perdu beaucoup de terrain face à Juniper Networks, qui contrôle désormais plus de 35 % du marché des gigarouteurs de c?”ur de réseaux (www.cisco.com).
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