Deux mois après son entrée au Nasdaq, ArrowPoint entre dans le giron de Cisco. La transaction, un échange d’actions, d’une valeur de 40 milliards de francs (6,1 milliards d’euros), est d’ores et déjà validée par les conseils d’administration des deux sociétés. “Cisco voulait aller vite “, explique Jodi Daniels, directrice de la communication d’ArrowPoint.
Les discussions ont repris courant avril, deux semaines après la clôture du processus d’introduction en Bourse. Cheng Wu, fondateur et président d’ArrowPoint, a, semble-t-il, beaucoup insisté sur ce point : pas de cession avant l’entrée au Nasdaq. Cisco rongeait son frein depuis plusieurs mois. Les premiers contacts entre les deux entreprises avaient suivi de peu le lancement de la gamme de commutateurs web d’ArrowPoint, en janvier 1999.
Une alliance complémentaire
“Tous nos clients sont aussi des clients Cisco, justifie Ervin Johnson, cofondateur et directeur technique d’ArrowPoint. Nos commutateurs web comblent un manque dans l’offre du constructeur “, poursuit-il, insistant sur le fait qu’ArrowPoint apporte à Cisco une solution déjà prête à être commercialisée. “Nous avons, par exemple, quasiment la même interface d’administration que les routeurs utilisant Cisco IOS “, fait encore observer Ervin Johnson. Si quelques doutes subsistent sur la pérennité de la marque en elle-même, le contenu devrait rester identique, estime-t-on chez ArrowPoint. “On ne connaît pas encore tous les détails, ajoute le directeur technique, mais ce qui est, d’ores et déjà certain, c’est que notre équipe restera en place, et sous la direction de Cheng Wu.”D’après lui, Cisco envisage de prendre ArrowPoint dans son intégralité et de le transformer en une division à part, placée sous la responsabilité du directeur général de la division fournisseurs d’accès de Cisco.Le rachat d’ArrowPoint par Cisco sonne, qu’on le veuille ou non, la fin de la compétition technique autour de la commutation web. En effet, le puissant réseau de vente de Cisco devrait donner une longueur d’avance à ArrowPoint et lui permettre d’imposer ses technologies. Les acteurs de ce domaine, jusqu’ici dopés par la course technologique, devront chercher leur salut dans des alliances avec de plus gros qu’eux.
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