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Cisco conserve son pouvoir d’influence sur les marchés

Grâce à son poids dans la net économie et dans les indices boursiers, l’équipementier maintient son statut de baromètre.

Un début de stabilisation“. Sibyllins, les mots de John Chambers ont pourtant pesé lourd. L’interprétation heureuse des opérateurs du Nasdaq, jeudi 23 août au soir, des propos du patron de Cisco Systems a sonné le réveil de la valeur (9 % en une séance), puis du marché américain lui-même (4 %) et enfin, par effet de mimétisme, des titres technologiques de la planète. Il est vrai qu’après une série de trimestres assez décevants, et du fait de la perte historique d’1,01 milliard de dollars (1,11 milliard d’euros) annoncée début août, quelques nouvelles rassurantes du géant des équipements de réseaux internet avaient de quoi mettre du baume au c?”ur des professionnels.

Une valeur des plus actives

Durable ou non, l’effet Cisco constaté à la hausse comme à la baisse établit l’équipementier comme l’une de ces valeurs qui ” font ” les marchés mondiaux, à l’instar d’une poignée d’autres titres ?” presque tous américains d’ailleurs ?” d’Amazon à Yahoo en passant par Nokia ou Microsoft. Un statut que ne suffit pas à expliquer la présence du titre dans les principaux indices du Nasdaq. Certes, Cisco Systems en reste l’une des valeurs les plus actives et, avec environ 130 milliards de dollars de capitalisation, l’entreprise est l’un des poids lourds de la cote. Mais elle est loin désormais des 580 milliards de dollars qui lui permettent aujourd’hui encore de revendiquer son titre ?” quoique éphémère ?” de première capitalisation mondiale fin mars 2000. Et malgré le sursaut de ces derniers jours (à 18 dollars), les prévisions futures de bénéfices ne laissent pas augurer un retour rapide vers ses plus-hauts, à 80 dollars. Au contraire, malgré la chute de plus de 50 % enregistrée depuis le début du mois de janvier (soit deux fois plus que le Nasdaq lui-même), la valeur reste chère : 102 fois les bénéfices de l’exercice 2001-2002, selon le consensus d’analystes américains figurant sur le site du Nasdaq.Dès lors, qu’est-ce qui fait de Cisco cette balise boursière ? Sa position stratégique dans la nouvelle économie, tour d’abord. “Rappelons que la dégradation boursière a débuté avec l’environnement télécoms-internet. Cisco, qui équipe le c?”ur de cet univers, se situe en amont du secteur par lequel le krach est arrivé“, explique André Chassagnol, d’IC Bourse. “ Si l’on a touché le fond chez Cisco, cela veut dire que l’éclaircie n’est pas loin, puisque, en analyse fondamentale, tout le monde est d’accord : l’économie en réseau a de l’avenir. Si ce premier élément d’espoir est fondé, on peut donc espérer un enchaînement vertueux qui mènerait à une vraie reprise pour l’an prochain. Quoi qu’il en soit, il est intéressant de constater que cet univers des télécoms et d’internet devient une industrie à visibilité de plus en plus réduite, donc avec un effet de levier spectaculaire dans un sens comme dans l’autre“, poursuit l’expert. Cela dit, le tout est de savoir si le timing est le bon. John Chambers s’était trompé, en février dernier, lorsqu’il assurait que la croissance de sa société se maintiendrait autour de 30 %. Il peut se tromper de nouveau aujourd’hui. Mais ceci n’empêche nullement les opérateurs de suivre l’augure.

Une valeur “historique”

L’étonnant, finalement, est de savoir pourquoi Cisco reste une valeur baromètre, s’interroge un spécialiste. Le facteur psychologique et culturel est sans doute très fort. On s’intéresse aussi un peu à Cisco par habitude, par réflexe“. Suivie en permanence par une cinquantaine d’analystes financiers, Cisco est également, et toujours en ce moment, l’une des valeurs les plus médiatiques de la Bourse américaine, ne serait-ce que du fait de son ancienneté relative dans le monde de l’économie internet. Attention, donc, au prochain oracle de John Chambers, prévu le 3 octobre, devant un parterre réuni par Goldman Sachs à New York.

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JMC