Depuis 1997, le marché français des systèmes d’informations géographiques (SIG) s’est habitué à une croissance proche des 15 %. Estimé à 300 millions de francs cette année, l’exercice 2000 ne devrait pas déroger à cette règle. Tout en consacrant Esri à sa tête. “Sur le marché national, notre chiffre d’affaires devrait progresser de plus de 20 % cette année “, revendique discrètement Rony Gal, PDG d’Esri France. De fait, la part de marché de l’éditeur américain croît plus vite que le marché lui-même. Lentement, inexorablement, ses ventes en matière d’instruments de gestion cartographique (SIG, services et données) augmentent. L’obtention, cette année, du plus gros contrat français de fourniture de systèmes à la communauté urbaine du Grand-Lyon, de 10 millions de francs sur trois ans, en témoigne. Apic (filiale de la Lyonnaise des Eaux) ayant perdu là l’une de ses plus belles vitrines. En matière de services, les prestations suivent la progression des contrats.Reste le marché des données, qui progresse aussi en France. Esri serait même devenu, cette année, le premier revendeur des fichiers cartographiques de l’IGN. Quant à internet, il s’inscrit pour 15 à 20 % (10 % en 1999) dans les ventes actuelles de logiciel. Résultat naturel de cette dynamique, Esri réalise pratiquement un tiers de l’activité des SIG en France.On est loin du début des années quatre-vingt-dix, quand l’entreprise était spécialisée dans les SIG grands systèmes propriétaires, coûteux et réservés aux gros projets. L’arrivée d’une nouvelle concurrence, à base de produits ouverts sur micro-ordinateur et à moins de 20 000 francs, a bouleversé la donne. MapInfo, Autodesk ou Geoconcept se sont développés rapidement sur le secteur du geomarketing. Sentant le danger, Esri a alors choisi de réorienter son offre sur la bureautique et la standardisation des bases de données cartographiques. Et il récolte aujourd’hui les fruits de cette ouverture. La dernière version 8. 1 de ses produits Arc Info, Arc View et Arc Explorer, orientée objet à base de composants Com et Java, témoigne d’une architecture plus moderne des produits. Mais, curieusement, l’entreprise est encore peu présente dans le domaine de l’embarqué. Un retard que Jack Dangermond, le créateur américain d’Esri et administrateur d’Esri France, s’apprêterait à combler dès le début de l’année prochaine.
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