Le principe des antispams en ligne est séduisant : pour quelques dizaines d’euros par an, des ‘ automates ‘ analysent votre boîte aux lettres électronique pour trier les mails indésirables des messages
légitimes.Cette solution présente plusieurs avantages. D’abord, nul besoin d’installer un logiciel sur son ordinateur ; cela évite de ralentir le système pour cette tâche ingrate. Ensuite, l’antispam en ligne est sans cesse amélioré et mis
à jour : c’est le prestataire du service qui s’occupe quotidiennement de ses filtres et qui les enrichit dès que nécessaire. Ce processus d’optimisation se fait automatiquement, de façon transparente, contrairement à un logiciel antispam qui
nécessite des mises à jour régulières. Enfin, ce service est actif même quand on relève ses mails depuis un autre PC.Sur le plan technique, les services antispam ne fonctionnent pas tous de la même manière. La plupart sont de type ‘ proxy ‘ ; faisant office de relais, ils s’intercalent entre votre serveur et votre
logiciel de messagerie pour filtrer les courriels chaque fois que vous les rapatriez. D’autres utilisent le principe de la ‘ boîte cachée ‘ : ils relèvent à intervalles réguliers les messages reçus dans vos différentes
boîtes et les regroupent, pour les traiter, dans un compte unique, spécial, généralement fourni et hébergé par le prestataire du service. Votre logiciel n’a alors qu’à se connecter à ce compte central pour y récupérer tous vos courriers.
Deux techniques utilisées
Que deviennent les spams ? Là encore, deux techniques existent. Certains services se contentent de les ‘ marquer ‘ en modifiant leur sujet ; ils sont rapatriés avec le courrier légitime, peuvent
être automatiquement classés dans un dossier ‘ spam ‘, en créant une règle de messagerie, et sont facilement accessibles. D’autres services bloquent les spams et vous ne les recevez même pas ; ils ne sont pas supprimés
mais conservés dans une zone de ‘ quarantaine ‘ accessible via l’interface Web de gestion du service.L’utilisation des services antispam en ligne est simple : il suffit de modifier quelques réglages dans votre logiciel de messagerie habituel (le plus souvent l’adresse de votre serveur), et de paramétrer le service par le biais
d’une interface Web, dans un banal navigateur. On peut notamment y définir une ‘ liste blanche ‘ référençant les expéditeurs légitimes ne devant en aucun cas être écartés. Ensuite, tout se fait automatiquement, et en
principe, les spams sont impitoyablement éliminés.En principe, car, comme la rédaction l’a constaté lors de la réalisation de ce comparatif, certains laissent passer des spams, en ne bloquant que 95 % des mails indésirables ?” ce qui est déjà très honorable !
Plus ennuyeux, la plupart filtrent un pourcentage plus ou moins important de mails légitimes en les prenant pour des spams (ce que l’on appelle les ‘ faux positifs ‘). C’est le cas des lettres d’informations diffusées en
masse, mais aussi, des confirmations émanant de commerçants en ligne, ce qui peut vraiment poser des problèmes…
Pop3scan : presque un sans-faute
Avec son interface austère,
Pop3Scan ne paie pas de mine. Pourtant, dès les premiers tests, il se révèle particulièrement efficace. C’est le seul service de notre sélection qui ait écarté la totalité des spams que nous lui
avions soumis lors de nos tests ! Un vrai sans-faute dans ce domaine.Mieux encore : avec 100 % des messages pollués interceptés, on aurait pu craindre un filtre particulièrement sévère vis-à-vis des courriers légitimes. Il n’en est rien. Pop3Scan réalise là aussi un score très honnête car il
a su éviter pratiquement tous les pièges contenus dans nos messages légitimes (newsletters, enquêtes de satisfaction, demandes de confirmation, etc.). En fait, il s’est juste mépris sur quelques communiqués de presse et sur la lettre aux abonnés du
fournisseur d’accès hébergeant notre compte de test.La configuration du service est simple : il suffit de changer le serveur de messagerie dans ses options Internet et de créer deux règles de traitement des messages. Les spams sont alors redirigés vers des sous-dossiers et peuvent
être consultés directement dans le logiciel de messagerie, sans devoir se connecter à une interface en ligne.En définitive, plus que son interface spartiate, le principal défaut de Pop3Scan est sa lenteur exaspérante. Il lui faut ainsi presque vingt minutes pour analyser 500 courriers alors que certains de ses concurrents en traitent
3 000 dans le même temps.
Vade-retro : le meilleur compromis
Vade Retro, principalement commercialisé sous la forme d’un logiciel à installer sur son PC, existe aussi sous forme de service en ligne, Vade Retro On-line. Efficace, rapide et
doté d’une interface agréable, il représente le meilleur compromis de ce comparatif.Certes, lors de nos tests, il a laissé passer quelques messages pollués. Mais avec un score de 99,24 %, il décroche la deuxième place en terme de filtrage. De même, même si son taux de faux positifs n’est pas le meilleur (il se
classe troisième), il demeure acceptable. Comme d’autres services, Vade Retro a traité en spam des newsletters commerciales régulières et une poignée de communiqués de presse. Rien qui ne puisse être réglé par l’utilisation d’une liste
blanche.Il propose deux configurations différentes. Soit les spams sont ‘ marqués ‘ et récupérés par le logiciel de messagerie avec le courrier légitime, une règle permettant de les transférer dans un dossier
ad hoc. Soit ils sont filtrés, le logiciel de messagerie ne recevant que les courriers légitimes. Dans ce cas, il faut se connecter à l’interface du service pour récupérer un spam placé en
‘ quarantaine ‘.
Clinbox : une boîte cachée efficace
Clinbox met à la disposition de l’utilisateur un compte central sur ses serveurs et relève pour lui le courrier arrivé dans ses boîtes aux lettres (jusqu’à cinq). Une fois filtrés, tous ces
messages se retrouvent dans la boîte unique Clinbox (ou une autre de son choix). Les spams, placés en ‘ quarantaine ‘, sont consultables dans une interface Web en ligne.Avec le deuxième meilleur score de détection des messages pollués et surtout le score de faux positifs le plus faible, ce service se révèle très performant. Idée intéressante, Clinbox utilise deux niveaux de qualification des
spams : ‘ confirmés ‘ et ‘ probables ‘. Les premiers sont des mails ayant échoué à la quasi-totalité des différents tests antispam, leur probabilité d’être du spam est supérieure à
99 % ; les seconds possèdent certaines des caractéristiques d’un spam mais pas toutes, leur probabilité d’être du spam est donc d’environ 90 %.Enfin, l’interface en ligne, très agréable, offre la possibilité de refuser les messages au format HTML ou même rédigés en certaines langues. Seul regret : les messages sont automatiquement et régulièrement supprimés des serveurs
d’origine par Clinbox, ce qui empêche de les rapatrier directement ou d’utiliser le webmail de son FAI…
Protecmail : bon rapport qualité/prix
Les résultats de
Protecmail ne lui permettent pas de prétendre au podium. Certes, il a détecté presque 95 % des messages pollués soumis lors de nos tests, mais son score de faux positifs est un peu plus
élevé que le reste du peloton. Son interface est claire et agréable, bien que très classique pour ce type de service : elle permet comme les autres la consultation des spams placés en ‘ quarantaine ‘ ou la création, de
façon très simple, de listes blanches (expéditeurs acceptés) et noires (expéditeurs refusés).Notons aussi que les tarifs indiqués en page d’accueil sont hors taxes, ce qui n’est pas précisé clairement.
Spamfr : gratuit mais c’est tout
Unique service gratuit de notre comparatif,
Spamfr décroche la dernière place. Contrairement aux autres services, il ne s’intercale pas entre le serveur de mails et le logiciel de messagerie. Chaque fois que l’on souhaite filtrer les spams, il
faut se connecter à son interface Web, qui va lire les 50 premiers messages stockés sur le serveur de mails, et proposer de supprimer ceux correspondant à du spam. Fastidieux.Pire, ses performances sont médiocres et frisent parfois le ridicule. Le service a rejeté son propre courrier de confirmation d’inscription, tout simplement parce que le mot ‘ free ‘
apparaissait dans notre adresse de messagerie ! Dans ces conditions, il est bien difficile de conseiller Spamfr pour la détection des spams.
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