1- Jeux vidéo : secteur le plus concerné
“ Le creux de cycle a aujourd’hui été atteint. La forte baisse des valorisations des principaux acteurs relance les possibilités d’OPA“, selon l’étude du CIC EIFB, qui voit dans le jeu vidéo le secteur le plus exposé aux opérations sur capital. Parmi les groupes les plus exposés à un rachat, figurent des valeurs moyennes comme Eidos ou Titus Interactive. La première pâtit de résultats décevants en cascade, la seconde, qui a vu l’intrusion de TF1 dans son capital, figure parmi les valeurs les plus décotées. Reste le cas particulier d’Infogrames. Le leader français ?” et troisième indépendant mondial ?” fait partie des prédateurs du secteur, au même titre que l’Américain Electronic Arts et que l’autre grand de l’Hexagone, Ubi Soft. Mais le groupe de Bruno Bonnell peut également faire l’objet d’une tentative de prise de contrôle. L’assaillant ? Microsoft, par exemple, qui lance sa X-Box à l’automne, et “ qui souhaitera à terme intégrer des éditeurs de jeux afin de faire de la marge sur les ventes de logiciels“. Autres prédateurs aux reins assez solides, les majors du cinéma, dans le droit fil de leur stratégie d’intégration de la chaîne de fabrication de l’industrie de l’image.
2- SSII : des cours tentants
La sur-représentation des SSII (sociétés de service en ingénierie informatique), dans un contexte de retour des opérations publiques d’achat, tient essentiellement à un critère purement boursier. Une pléiade de titres sont attractifs, selon deux ratios classiques : cours sur bénéfices, capitalisation boursière sur chiffre d’affaires. Malgré le sursaut récent du secteur, la crise de l’automne dernier a laissé des séquelles. Nul doute que les titres les moins valorisés par les marchés font l’objet de nombreuses vaccinations de la part de fonds de pensions anglo-saxons et de grands groupes. La raison principale, en termes industriels, est que ce marché encore segmenté devrait logiquement faire l’objet d’un vaste phénomène de concentration. Les douze derniers mois sont riches d’exemples de rachats (Origin par Atos, Ernst & Young par Cap Gemini). Pour le court terme, le marché se fait régulièrement l’écho de stratégie d’adossement de SSII comme Sopra, Cegid ou encore Tranciciel, dont le principal actionnaire et fondateur, Georges Cohen (qui détient 40 % du capital), pourrait sans doute envisager une sortie vers le haut.
3- Télécoms : les opérateurs attentifs
Ici, on joue dans la cour des grands. Si la croissance est encore forte (facteur économique capable de générer des fusions-acquisitions), on ne peut nier que le phénomène de concentration est déjà bien avancé. Même si l’on évoque des rumeurs persistantes sur Bouygues Telecom, dans les télécommunications pures, c’est plutôt du côté des valeurs moyennes que l’actualité se fera. En revanche, l’univers télécoms, au sens large, fourmille de valeurs ” opéables “. Ainsi, dans l’accès à internet, terrain en pleine crise de croissance, toutes les hypothèses de concentrations, disparitions, agressions de la part d’intervenants extérieurs au secteur sont permises, sous l’?”il attentif des opéra-teurs historiques de téléphonie.
4- Médias : blocages réglementaires
Si 2000 a été l’année des mégafusions dans la communication (Publicis/Saatchi & Saatchi, WPP/Young & Rubicam) et dans les médias (AOL/Time Warner, Vivendi/Canal Plus/Seagram), les spécialistes du CIC considèrent que la vague de ces très grosses opérations pourrait bien se tarir, du fait des difficultés réglementaires qu’elles soulèvent. Les géants de la communication devraient poursuivre leur politique d’acquisitions de fabricants de contenus, mais en se tournant vers les sociétés de taille intermédiaire, afin d’éviter les situations de position dominante sur un territoire. Certains pans de l’univers de la communication (la production audiovisuelle, en particulier), encore fragmentés, devraient progressivement laisser émerger leurs leaders à l’échelle européenne.
5- Technos : “penny stocks” à ramasser
Les très grosses opérations se sont faites rares dans l’univers des télécoms et de la technologie, en grande partie du fait de la fragilité des prédateurs potentiels. La concentration devrait toutefois se poursuivre sur certains créneaux : l’optique et la téléphonie mobile notamment. Dans les semi-conducteurs, le marché est segmenté, mais “la logique d’une acquisition n’est pas évidente, eu égard à la vitesse d’obsolescence des investissements “, explique l’étude. Un prédateur de taille mondiale, Intel, a néanmoins les moyens de rebattre les cartes. Sans oublier la rumeur rémanente de rapprochement entre Philips et ST Microelectronics. Mais c’est parmi les valeurs de moindre importance que le marché parisien pourrait bien entrer véritablement en ébullition. “Je m’attends à pas mal d’opérations de taille moyenne. Et la grande nouveauté est que cela pourrait désormais concerner des sociétés cotées du Nouveau Marché, explique Guillaume Angué. C’est là que se situe un réservoir de bonnes entreprises, dévalorisées par l’e-krach, pouvant susciter la convoitise de groupes plus importants. Et n’oublions pas que ces sociétés peuvent, en cash ou en papier, se livrer elles-mêmes à des opérations spectaculaires, comme en témoigne la reprise des activités de services de Bull par Steria.“
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