Passer au contenu

Cinq questions pour comprendre l’affaire qui oppose Google à Huawei

C’est l’escalade dans la guerre commerciale que se livrent les Etats-Unis et la Chine. Google se voit contraint par le gouvernement américain de restreindre l’accès de Huawei à Android.

Une crise majeure s’est ouverte hier avec l’annonce par Google de ne plus permettre à Huawei d‘accéder au Play Store et à ses applications Android. On revient sur les enjeux de cette affaire.

Pourquoi Google suspend-il ses relations avec Huawei ?

Le président Trump a pris mercredi dernier un décret interdisant aux entreprises de télécommunications américaines de vendre des technologies à des « adversaires étrangers » qui présenteraient des « risques inacceptables » pour la sécurité nationale. Si le texte ne mentionne pas Huawei, il ne fait aucun doute qu’il en est la cible principale. Car il est accusé depuis longtemps par les Etats-Unis d’être un cheval de Troie du gouvernement chinois. « Nous nous nous plions à ce décret et examinons ses implications », a indiqué sobrement Google dans un courriel à l’AFP.

Google est-il le seul à bannir Huawei ?

Non. Peu de temps après le décret pris par Trump, le département du Commerce américain a déclaré qu’il avait placé Huawei sur une liste noire, ainsi que 70 de ses filiales. Cela signifie que l’entreprise ne peut plus acheter de composants et logiciels auprès de sociétés américaines sans l’approbation du gouvernement américain. Ce qui explique la décision de Qualcomm, Intel, Broadcom, Micron Technology et Western Digital de ne plus fournir le géant chinois. Toutefois, les sanctions commerciales ne prendront effet qu’à partir du moment où la liste noire sera publiée, ce qui n’est pas encore le cas.

Quelles conséquences pour les utilisateurs ?

Un porte-parole de Google a affirmé que ceux qui possèdent déjà des smartphones Huawei et Honor continueraient à profiter des mises à jour des applications et des patchs sécurité fournis par Google. Ils pourront toujours également accéder également aux autres applications, selon Huawei.

Concernant les smartphones à venir, Huawei pourra toujours accéder à AOSP, l’ensemble des composants open source d’Android, pour proposer un OS fonctionnel. En revanche, les futurs terminaux des deux marques n’embarqueront plus le Play Store, l’ensemble des applications de Google et l’accès à certaines API dont profitent de nombreuses applications tierces. 

Y a-t-il eu des précédents ?

Oui, il existe un précédent avec une autre grosse entreprise chinoise. ZTE a déjà subi l’année dernière les foudres du gouvernement américain, écopant d’une amende de 1,2 milliard de dollars et se voyant interdire de se fournir auprès de sociétés américaines en composants. Le président américain était finalement revenu sur cette décision. Mais ZTE avait dû tout de même s’acquitter de l’amende et accepter la tutelle d’agents américains dans ses bureaux pendant dix ans.

Quelle a été la réaction de Huawei ?

« Nous n’avons rien fait qui viole la loi », s’est tout d’abord défendu le fondateur de Huawei Ren Zhengfei, d’après l’AFP. Il s’attend à ce que la croissance de Huawei « ralentisse, mais seulement légèrement ». Il n’entend pas pour autant plier sous la pression américaine car il serait hors de question pour lui de modifier la gouvernance de son entreprise ou d’accepter une surveillance comme ZTE.

Huawei a également communiqué un commentaire pour la presse où il tente de rassurer ses utilisateurs, affirmant notamment que les mises à jour de sécurité seraient assurées et que l’expérience utilisateur ne serait pas dégradée. Pour le moment, le géant chinois n’entend pas non plus déployer  son propre système d’exploitation mobile. Il continue de donner la priorité à Android.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Amélie CHARNAY