La consommation de flux vidéo est en train de bouleverser Internet. Au niveau du volume du trafic mais aussi de sa répartition et de ses usages. L’Arcep a dévoilé la semaine dernière un touffu rapport sur l’Etat d’Internet en France. Premier du genre, il présente plusieurs informations particulièrement intéressantes sur le marché de l’interconnexion de données avec graphiques à l’appui. Elles sont tirées de formulaires remplis par les quatre plus gros FAI de notre pays : Bouygues Telecom, Free, Orange, et SFR.
YouTube concentre la majeure partie du trafic de Google
Premier élément notable, la concentration du trafic s’intensifie, comme on peut le voir ci-dessus. Google, Netflix, Facebook, Akamai et Canal + totalisent à eux seuls 55% du trafic à la date du 31 décembre 2016. Google s’arroge la première place principalement à cause de YouTube. Même chose pour Facebook : ce sont les vidéos qui lui valent ce troisième rang. On trouve ensuite Akamai, spécialisé dans la mise en cache de contenus stockés dans des serveurs au plus près de l’internaute. Une solution qui constitue un moyen supplémentaire d’injecter du trafic sur le réseau des FAI pour répondre à l’explosion des besoins en bande passante. Canal + arrive en cinquième position, là encore en raison du streaming vidéo. Concernant les six autres acteurs du graphique, on trouve un service de streaming de jeu vidéo, Twitch et Valve, à cause de son service Steam. OVH, enfin, est présent en tant qu’hébergeur, maillon également indispensable pour fournir de la bande passante aux éditeurs.
Le camembert illustrant la répartition du trafic par usage vaut également le détour, même si les sources sont plus anciennes et remontent à juillet 2015. On y voit que le streaming représente 50% du trafic, devant la navigation web (15%), le téléchargement (15%), le peer to peer (10%) et la catégorie autre (10%). Cette dernière englobe par exemple la voix sur IP. Depuis, le streaming vidéo a encore progressé au détriment de la navigation web mais le peer to peer se stabiliserait.
A l’Arcep, on rappelle aussi que le trafic internet a progressé de 36% entre fin 2015 et fin 2016 et qu’il est sur une croissance moyenne annuelle de 40% en moyenne depuis cinq ans. C’est énorme. Les FAI doivent adapter leurs pratiques pour éviter la congestion et mettre constamment leurs capacités à niveau. Le défi reste entier. Cisco prévoit en effet qu’en 2020 la vidéo représentera 82% du trafic internet mondial.
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