Chez Chronopost, avant le lancement du projet d’entrepôt de données en 1997, il n’était pas encore question de bâtir un véritable datawarehouse. “Tout est parti d’une demande du service marketing, qui voulait pouvoir gérer ses campagnes produits, se rappelle Michel Croissant, responsable informatique décisionnelle de Chronopost. C’était alors une démarche purement datamart.” La filiale de la Poste se rend vite compte que l’investissement est très important pour, finalement, n’obtenir qu’un petit système décisionnel déconnecté du système d’information de l’entreprise. L’équipe informatique décisionnelle préfère donc ?” une fois le projet autorisé par le PDG lui-même ?” démarrer un datawarehouse pour stocker de façon intelligente les informations de l’ensemble du système d’information, avant de s’occuper ensuite du marketing. Si Teradata était déjà utilisé au sein de l’entreprise depuis 1991 pour les lignes de facture, le choix de NCR Teradata ?” après benchmarking d’IBM, Sybase et Oracle ?” pour le datawarehouse s’est imposé non seulement du fait de la qualité de stockage de données, mais aussi de leur restitution et de son évolutivité. Outre le marketing, d’autres pools d’utilisateurs se sont rapidement montrés intéressés, tels l’opérationnel et la qualité (livraisons). “A l’époque, tout le monde se posait des questions sur l’utilité des entrepôts de données. Mais nous avons réussi à produire des indicateurs sur le transport suffisamment bons pour devenir crédibles.”
Une course à la puissance
Le premier serveur de base de données se révèle vite insuffisant en termes de puissance. Aussi est-il rapidement doublé, puis triplé. Sur les 1,6 To de données conservées, seuls 600 Go sont réellement utilisés pour générer le millier d’indicateurs indispensables au calcul du retour sur investissement des différentes activités de Chronopost. En effet, 1 To ?” soit deux ans d’historique ?” sont conservés sur bande. Même si cette montagne de données est réinjectable dans le système. “Nous nous orientons de plus en plus vers un stockage de données permettant de ne répondre qu’à des questions bien précises. Et ce par opposition au datawarehouse d’il y a quatre ou cinq ans, qui contenait toutes les données accessibles pour n’importe quel type de requête”, se félicite Michel Croissant. Après audit des informations les plus demandées, Chronopost s’est, en effet, aperçu que seuls 150 Go de données disponibles étaient réellement utilisés.
Vers des projets temps réel
Une fois l’architecture bien installée, le service informatique décisionnelle peut désormais penser à entamer de lourdes évolutions. “Dès cette année, nous allons utiliser Olap via un serveur Essbase et mettre en place des indicateurs de performances. Et, l’an prochain, nous devrions nous lancer dans un projet de gestion de la relation client, avant d’accélérer notre marche vers l'” active warehouse “.” Cette terminologie, défendue par Teradata, désigne l’intégration et la disponibilité des données du système d’information dans le datawarehouse en quasi temps réel. Le but est de calculer à la place de l’utilisateur, et de pousser le résultat. “Le gain devrait être très important. En outre, on peut lisser les traitements sur la machine”, estime le responsable informatique décisionnelle. Et de conclure : “Ce que je changerais, si je pouvais recommencer ? J’y serais allé plus fort.”
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.