Il y a un an, Google dévoilait ses premiers ordinateurs tournant sous Chrome OS, ce système d’exploitation maison entièrement basé sur le stockage dans le Cloud. La mayonnaise n’a visiblement pas pris : le système d’exploitation, jugé trop peu convivial, n’a franchement pas fait l’unanimité.
Par ailleurs, les premiers modèles de ChromeBook n’ont pas séduit par leurs performances. Étonnamment, Google semble croire en son système, dont beaucoup pensaient qu’il finirait « cannibalisé » par Android. Pour preuve, la firme de Moutain View renoue son partenariat avec Samsung et dévoile trois nouveaux PC embarquant la dernière version de Chrome OS (dont nous avions livré un aperçu ici).
Le netbook Samsung Chromebook Série 5 550 Wi-Fi est un ton au-dessus du point de vue des composants et des performances. La machine embarque un processeur Intel Celeron 867 double cœur cadencé à 1,3 GHz, 4 Go de mémoire vive et une puce Intel HD Graphics 3000. Le stockage est confié à un SSD de 16 Go et peut être étendu avec une carte SD. Il dispose, en outre, de deux ports USB et d’un connecteur DisplayPort. La diagonale de l’écran est de 12,1 pouces. Le modèle Wi-Fi est vendu au prix de 449,99 dollars et la version Wi-Fi + 3G revient à 549,99 dollars. Ces prix s’entendent hors taxes.
Plus surprenant encore, Samsung a dévoilé un nettop sous Chrome OS, première machine du genre appelée ChromeBox, alliant un gabarit de micro-PC et un OS déporté dans le Cloud. Ses composants sont dans la lignée des netbooks actuels : processeur Intel Celeron cadencé à 1,9 GHz, 4 Go de mémoire vive, le Wi-Fi, le Bluetooth, 6 ports USB, un disque SSD de 16 Go. Bel effort du côté des sorties vidéo avec une prise HDMI et pas moins de deux connecteurs DisplayPort. Le boîtier reprend gabarit et poids moyens de la catégorie nettop : 19 x 19 x 3,3 cm et 1,1 kg. La ChromeBox est vendue 330 dollars (hors taxe) outre-Atlantique.
Un OS adapté aux entreprises…
Le système d’exploitation Chrome OS, entièrement basé sur le stockage dans le Cloud, a subi un gros lifting. L’interface retravaillée se rapproche des systèmes d’exploitation traditionnels comme Windows, Linux ou Mac OS X. Elle comporte désormais une sorte de bureau, une barre des tâches et des fenêtres. Elle bénéficie surtout de l’accélération graphique matérielle qui autorise de magnifiques effets graphiques. Mais il faudra peut-être que les ingénieurs de Google la peaufinent encore pour espérer séduire le grand public.
Les switchers – les consommateurs qui profitent de l’achat d’un nouvel ordinateur pour choisir un autre système d’exploitation – devront, par exemple, s’habituer à ce « bureau » sur lequel on peut déposer des icônes d’applications, mais où il est impossible de déposer des documents ou de créer des dossiers. Enfin, la grosse inconnue reste de savoir si le grand public est prêt à adopter un système d’exploitation pour lequel bon nombre de logiciels sont déportés dans le Cloud, même si les « indispensables », comme Google Docs, Gmail ou d’autres utilitaires, sont disponibles hors connexion.
Les entreprises et les écoles pourraient donc être les clients dont les usages correspondent le mieux à ce type de machines et à leur système basé sur le stockage dans le Cloud. Plusieurs sociétés ainsi que des écoles ont déjà signé des contrats avec la firme de Moutain View pour la fourniture de centaines, voire de milliers de machines. Google a en tout cas été prévoyant puisqu’un abonnement, dont le prix est a priori fixé à 113 € pour les professionnels et 30 € pour les écoles, offrira divers services comme la gestion des utilisateurs, la sécurité ou encore une solution de virtualisation pour utiliser des logiciels sous Windows.
Reste que les problèmes de sécurité pourraient représenter un large frein dans certaines sociétés manipulant des données dites sensibles.
Mais séduira-t-il le grand public ?
L’avenir nous paraît plus sombre en revanche concernant le grand public. Le système d’exploitation nécessite une phase d’apprentissage. Et certaines fonctions de Windows – pour ne citer que l’OS de Microsoft – devenues des automatismes pour l’utilisateur pourront finir par faire cruellement défaut. Quid de l’exploitation en local de fichiers volumineux comme des DivX ? Avec seulement 16 Go, le SSD sera vite saturé… Et pour ce qui est du stockage, de manière générale, pas si sûr que le consommateur lambda ait une confiance sans limites dans le Cloud…
Par ailleurs, se pose le problème du canal de distribution. Il semblerait que Google ait à un moment envisagé de vendre ses machines sous la forme d’un abonnement mensuel de 10 à 20 dollars (peut-être avec de l’espace de stockage supplémentaire dans le Cloud ?). Pour la France, ce sont Amazon et Pixmania qui sont apparemment retenus pour le moment.
Enfin, à nos yeux, les tarifs sont le talon d’Achille de ces machines. Comment justifier des prix démarrant à environ 300 € pour la ChromeBox et autour de 400 € pour les ChromeBook ? Même en bénéficiant de l’armada des services Google et de processeurs Celeron Sandy Bridge, cela reste extrêmement cher pour des PC aux aptitudes finalement limitées et au système d’exploitation certainement un peu déroutant pour le nouveau venu. Un netbook d’entrée de gamme se négocie à moins de 200 € aujourd’hui…
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