Alors que les services informatiques sont submergés par la maintenance de systèmes complexes et à fort niveau d’intégration, comment gérer les nouveaux projets ? Pourquoi ces évolutions sont-elles si mal maîtrisées en termes de délais et de coûts ?Jusqu’ici, la réponse se situait dans une recherche permanente de la productivité des équipes de développement. Dans cette logique, l’effort portait autant sur les outils de conception et de programmation que sur les normes et procédures, avec une réutilisation systématique des existants. Mais la cohérence globale par les normes et les outils trouve ses limites en période d’innovations accélérées. Pour agir vite sur son marché de référence, l’entreprise doit avoir la possibilité de mettre en ?”uvre les nouveautés sans être contrainte par l’existant. Elle doit pouvoir acheter, échanger, partager des applications qu’elle n’a pas développées, réalisées selon des logiques et des techniques différentes, et qui doivent être articulées rapidement et en toute cohérence avec l’existant. C’est ainsi que l’on a vu apparaître les études d’urbanisation de système, dont le but est de découpler fonctionnellement les métiers et de permettre l’évolution asynchrone des principales fonctions.Conçus initialement comme des guides à la conception de système, les plans d’urbanisme servent aujourd’hui à la cartographie d’implantation de solutions élaborées en interne ou à l’externe. Mais l’urbanisation ne suffit pas, et elle ne s’accompagne jamais d’une refonte de l’existant, contre-productive par nature. Le problème majeur demeure l’intégration des applications, et notamment l’articulation entre les nouveautés et le système en exploitation.C’est pour surmonter cette contradiction que le concept de l’Enterprise Application Integration (EAI) a progressivement vu le jour. Véritable ” tour de contrôle informatique “, l’EAI apporte une ouverture naturelle du SI vers son environnement. Et il présente trois avantages essentiels. L’indépendance fonctionnelle des applications, qui autorise la création ou le choix de nouveaux services homogènes sans se préoccuper des existants. La mise en place de logiciels d’échange et de traduction, chargés de présenter les informations à chaque utilisateur (ou programme) dans l’ordre et le langage qu’il attend, et capables de porter tous les paramètres d’échange entre applications. Et enfin, la mise en ?”uvre de logiciels d’administration et de suivi des flux de données depuis le front (poste de travail, portail, call center) jusqu’à leur destination finale.Sous un vocable rébarbatif, l’EAI recouvre un choix stratégique et une vision du système d’information, qui permettent de conjuguer les besoins commerciaux de l’entreprise et la pérennité de son SI. Ce choix d’architecture ouverte est de nature à faire évoluer le rôle des acteurs en transférant progressivement la conception et les choix de produits aux métiers pour recntrer les informaticiens sur leurs fonctions de base.L’hétérogénéité et la stratification des SI sont souvent présentées comme un frein à la mise en ?”uvre de l’EAI. Mais l’entreprise doit accepter d’innover à l’intérieur de ses contraintes. De ce point de vue, l’EAI constitue l’outillage de référence pour assurer la migration permanente des systèmes d’information.
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